samedi 28 novembre 2009

Les drôles de sympathies du mouvement séparatiste

Le mouvement nationaliste québécois a depuis longtemps les yeux de Chimène pour le nationalisme palestinien. Y compris sa composante radicale.

Mais cela va parfois très loin. Comme en France, c'est vers le Hamas et le Hezbollah que vont désormais les sympathies. On en trouve des traces là où l'on s'y attend le moins.

Par exemple dans un tout récent bouquin des éditions dites "du Québécois" intitulé "Michael Ignatieff: Imposture et ascension", de Pierre-Luc Bégin.

Le chef du Parti Libéral du Canada est une cible traditionnelle du mouvement séparatiste, M. Ignatieff n'échappe donc pas à la vindicte.

En page 105 s'ouvre un chapitre passionnant: Ignatieff et l'impérialisme.

Devinez de qui il va être question... Le chapitre s'ouvre sur la seconde guerre du Liban, que Bégin considère sans doute comme la plus marquante manifestation d'impérialisme de ces dernières années!
"Israël met le Liban à feu et à sang

En 2006 (...) Israël décidait de lancer une offensive monstre sur le Liban (...)

Rappelons les faits. Le Hezbollah s'en est pris à quelques soldats israéliens, lesquels auraient pénétré le territoire national libanais, selon le Hezbollah, violant la souveraineté de ce pays. Le Hezbollah fit prisonniers deux militaires israéliens. La revendication du Hezbollah: la libération de prisonniers détenus par Israël. Voilà le motif.

(...) Comment Ignatieff peut-il tenir le Hezbollah libanais responsable de cette dérive sanguinaire d'Israël?"
Le reste est à l'avenant.

Cette intéressante relecture de l'Histoire appelle deux remarques (on va faire court, c'est le week-end et j'ai d'autres chats à caresser):

- un mensonge répété mille fois vaut toutes les vérités du monde: le "rappel des faits" de Bégin semble obéir à ce principe, en affirmant tranquillement que les deux militaires israéliens enlevés (il omet de parler de ceux qui sont morts immédiatement durant l'attaque du Hezbollah) avaient violé la souveraineté du Liban. Bégin ne peut pourtant pas ignorer, plus de trois ans après, que la patrouille israélienne circulait du côté israélien de la frontière et que c'est le gang du Hezbollah qui a "violé la souveraineté" israélienne...

Même l'ONU s'en était rendu compte, ce qui n'est pas rien:
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, a rappelé que la crise avait débuté le 12 juillet dernier, lorsque le Hezbollah a tiré des roquettes depuis le territoire libanais contre des positions des forces de défense israéliennes situées près de la localité de Zarit, de l’autre côté de la Ligne bleue. Peu après avoir pénétré en territoire israélien, des militants du Hezbollah ont attaqué une patrouille israélienne, capturant deux soldats, en tuant trois autres et faisant plusieurs blessés (Conseil de sécurité de l'ONU, 14 juillet 2006, document CS/8776).
Mais les éditions du Québécois ne voient aucun inconvénient à présenter les affabulations du Hezbollah comme crédibles et sérieuses.

- mettre la réalité cul par-dessus tête, en s'indignant que l'on puisse reprocher quoi que ce soit au Hezbollah dans les événements de l'été 2006.

Ce type de "raisonnement" est un grand classique... Encore cette semaine on pouvait voir dans l'émission "Les années Derome" une entrevue entre l'ex-journaliste vedette de Radio-Canada et un ex-membre de la cellule Chenier du Front de Libération du Québec. Cette "cellule" est connue pour avoir enlevé et assassiné le ministre du Travail (du Québec) Pierre Laporte en 1970.
Selon le sympathique "militant", Laporte est mort à cause des siens qui l'ont abandonné, à cause de la météo (pluvieuse) ou du Père Noël... bref, à cause de tout le monde sauf de ceux qui l'ont kidnappé et abattu.
Le "militant" a déclaré n'avoir jamais eu de problème avec sa conscience.

C'était un grand moment de télévision, qui aide un peu mieux à saisir l'admiration que cette mouvance peut entretenir pour les terroristes du Hezbollah & Cie.

Pierre Falardeau et Julien Poulin posent avec des jeunes alors que ce dernier brandit le drapeau du Hezbollah.
Photo David Boily, Archives La Presse

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