dimanche 28 juin 2009

Stonewall 1969

Il y a exactement 40 ans, une descente de police parmi tant d'autres mettait le feu aux poudres.

Drags, gays, lesbiennes, les client du Stonewall Inn se révoltaient. C'était le 28 juin 1969.

Quarante ans après les USA ont changé, beaucoup, mais l'homophobie imprègne encore des pans entiers de la société américaine. La plupart des États refusent toujours de considérer les gays comme des citoyens à part entière. Les activistes homophobes sont toujours très actifs, font du lobbyisme auprès des élus, et n'hésitent pas à se présenter comme des victimes effrayées (ce spot publicitaire réactionnaire et cucul a bien évidemment suscité maintes réactions ironiques, comme celle-ci, ou encore la très bien faite fausse pub pour rimsjob - non, je ne vais pas expliquer le jeu de mots!)

Face à ces obscurantistes il y a toujours le même remède: mémoire, connaissance, résistance.

Stonewall 40th Anniversary (aarp.com)

Un joli montage avec textes et musique :


Un documentaire, AARP TV: Stonewall 40 Years Later


C'était décidément LE bon week-end pour lire Michael Tolliver est vivant, d'Armistead Maupin, qui met en scène plusieurs personnages de la série culte des Tales of the City, 25 ans après.

Ce sera le sujet d'un prochain billet.

jeudi 25 juin 2009

Guilad Shalit : trois ans

Guilad Shalit va commencer sa quatrième année comme otage aux mains des milices islamistes qui contrôlent la Bande de Gaza.

Guilad Shalit a été enlevé (et plusieurs de ses camarades abattus) lors d'une opération terroriste en Israël même.

"On June 25, 2006, Corporal Gilad Shalit (later promoted to Staff Sergeant) was kidnapped by Hamas terrorists within Israeli territory, near the Kerem Shalom crossing. The kidnapping was part of an unprovoked and well-planned attack which involved seven terrorists, armed with explosive charges, anti-tank missiles, light arms and more, and which made use of a tunnel under the Israel-Gaza border. During the course of the attack, an IDF soldier, Staff Sergeant Pavel Slutzker, and an officer, Lieutenant Hanan Barak, were killed, while five other were wounded" (MFA)

Il n'a pas de droits : pas d'avocat(s), pas de visites de contrôle de la Croix-Rouge (encore moins du Magen David Adom!), pas de visites de la famille, pas de téléphone, pas de courrier.

Trois ans.

Un homme de conviction

Réal Ménard, député bloquiste à Ottawa depuis les débuts du parti en 1993, a décidé de changer de boutique et de se lancer dans l'arène municipale à l'occasion des prochaines élections en novembre.

Il a d'abord envisagé de le faire dans l'équipe du maire de Montréal, Gérald Tremblay (La Presse).

Mais Louise Harel (ex-députée péquiste à Québec) a rejoint le champ de bataille municipal, et M. Ménard ira finalement dans son équipe à elle.

Rappelons que Louise Harel vise le poste de... Gérald Tremblay.

Bon appétit.

mardi 23 juin 2009

Saint-Jean morose au PQ

Deux élections partielles hier, deux résultats qui ne vont pas aider Pauline Marois et son staff à passer une belle Fête Nationaliste: le PLQ a emporté les deux sièges.

L'ADQ plonge, même dans le fief de leur ex-patron à Rivière-du-Loup, et QS confirme qu'il n'est pas capable de faire autre chose que de la figuration à l'extérieur de Montréal.

Comme l'écrit Le Devoir aujourd'hui: "(...) même avec le meilleur candidat imaginable [Paul Crête], le PQ a été incapable de l'emporter dans une circonscription exclusivement francophone, qui a voté oui à hauteur de 55 % en 1995, alors que le gouvernement Charest en est à son troisième mandat et doit gérer la pire crise économique depuis les années 1930. Bref, même avec les meilleures «conditions gagnantes», le PQ a été battu nettement".

L'écart entre le candidat péquiste et le candidat du PLQ est cruel : 36% contre 48%

Les électeurs n'ont visiblement pas été enthousiasmés par le Plan pour la Zizanie Perpétuelle de Madame Marois. Ah, le peuple est ingrat, et pas uniquement en Iran.

Finalement, cette Saint-Jean ne sera pas aussi banale que je le craignais. Tchin tchin!

Iran et salades complotistes

Les émeutes en Iran font beaucoup parler sur la blogosphère. Je reste plus discret pour au moins trois raisons:

- les "printemps" finissent très souvent mal (Prague, Tien An Men, etc.)

- le vrai patron de l'Iran, ce sont les ayatollahs, le Guide Suprême Ali Khamenei en tête (successeur du bon M. Khomeini)

- M. Moussavi se montre combatif et suscite l'espoir chez bien des gens hors de son pays, mais il reste que le candidat malheureux aux élections du 12 juin (possiblement truquées) est un enfant du sérail, il doit sa carrière au régime des mollahs; il a été ministre des Affaires étrangères puis premier ministre. Durant cette période, il ne s'est pas toujours fait remarquer comme particulièrement "réformateur", notamment vis-à-vis des opposants (Wikipedia et BBC)

Certes, il est impossible en Iran de voir autre chose qu'un apparatchik se présenter à une élection. Un tel personnage pourrait se révéler, une fois au pouvoir, comme un nouveau Gorbatchev, mais il reste que le pouvoir réel est détenu par Khamenei, pas par le président.

* * *

Les émeutes en Iran ont provoqué des réactions prévisibles. Le pouvoir iranien et ses alliés crient au complot occidental; il est peu surprenant de voir Hugo Chavez, le candidat à vie vénézuélien, reprendre la propagande iranienne d'une prétendue "intervention étrangère".

Les milieux conspirationnistes reprennent cette propagande, en la détaillant. Des sites comme "Planète non violence" (sic...) ou le Réseau Voltaire de T. Meyssan en France, mais aussi reopen911 ou whatreallyhappened voient volontiers dans Moussavi et ses supporters des agents de l'étranger.

Paul C. Roberts, pour "Planète non violence" (resic!) parle ainsi de "MoU.S.avi". Thierry Meyssan voit, dans un post qui circule dans la blogosphère mais concerne surtout les hackers, un "guide pratique" concocté par la CIA. Le petit monde des hackers, voyez-vous, est perdu s'il n'a pas un agent de la CIA pour lui fournir des instructions, tout le monde sait ça...

Les réseaux anti-"sionistes" reprennent pieusement ce blabla conspirationniste, tant il est vrai que l'Iran des mollahs a su les séduire par son anti-"sionisme" virulent et aussi parce que la paranoïa complotiste confond volontiers les deux "satans" : USA et Israël. Le Réseau Voltaire, dans un texte sur le "bobard de la fraude électorale", ne rate d'ailleurs pas l'occasion de fustiger "Netanyahu et (...) ses pantins états-uniens".

Ils connaissent bien leur lectorat.

dimanche 21 juin 2009

Visite du Dalaï-Lama à Montréal

Le Dalaï-Lama sera en visite à Montréal le 3 octobre.

Comme souvent lors de ses déplacements, le plus célèbre des Tibétains en exil donnera une conférence dont voici le thème : "L'Éducation du coeur: la puissance de la compassion".

Il sera intéressant de voir quelles personnalités, tant au niveau municipal que provincial, éviteront prudemment l'encombrant moine.

C'est qu'il ne faut pas se mettre la Chine à dos : Pékin suit de près les déplacements du chef spirituel tibétain et n'hésite pas à sanctionner ceux qui osent serrer la main du trublion, comme on a pu le voir tout récemment en France.

La visite du Dalaï Lama à Paris irrite Pékin (RFI)

Le dalaï lama à Paris : profil bas sous pression chinoise (Rue89)

"Nicolas Sarkozy et le gouvernement prennent bien soin de faire savoir qu'ils n'auront aucun contact avec le dalaï lama lors de son séjour, et même le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui l'avait invité pour lui remettre sa médaille de « citoyen d'honneur » de la capitale française décerné l'an dernier en pleine crise tibétaine, le reçoit dimanche en catimini, sans tapage (...)" (Rue89)


Sa légendaire bonne humeur n'empêche pas le moine d'avoir une vision terriblement lucide des événements et de l'avenir:

"mon sentiment et mon inquiétude sont qu'une veille nation comme le Tibet, avec son héritage et sa culture, se voit imposer une condamnation à mort" (Libération)

... dans l'indifférence quasi générale.

La droite pense aux affaires et la gauche est toujours prisonnière de sa passion pour les guérilléros à kalachnikov. Pas de place pour un peuple pacifique et fauché.

samedi 20 juin 2009

Et maintenant, les menaces

Les toujours si sympathiques ultranationalistes sont très mécontents de voir deux groupes anglos participer au spectacle de l'Autre St-Jean.

Gilles Rhéaume (Association des descendants des patriotes) a par exemple déclaré : «Comme ancien président des Fêtes, moi si j'avais de jeunes enfants, je n'irais pas là, a dit M. Rhéaume. Que la police assume ses responsabilités, qu'elle assure la sécurité de l'événement. Il peut se produire n'importe quoi, y compris des agents doubles d'Ottawa qui vont venir mettre le trouble et mettre ça sur le dos des séparatistes.» (La Presse Canadienne)

C'est bien évident. Tout le monde sait que les séparatistes les plus radicaux n'usent jamais de la violence. Jamais.

Je vais néanmoins suivre l'avis de M. Rhéaume. Pas parce que je crains les casseurs séparatistes que l'on voudrait nous faire prendre pour des agents doubles d'Ottawa, mais parce que la fête du 24 juin ne me concerne pas. Comment le pourrait-elle? Contrairement au discours officiel ce n'est pas la fête de tous : c'est une fête nationaliste organisée par des souverainistes. En quoi devrais-je me sentir concerné?

Pour ma part je préfère la fête du Canada (ou les célébrations des 400 ans de l'Acadie il y a quelques années, pour donner un autre exemple) plutôt que la St-Jean pour une raison simple: les métèques comme moi s'y sentent très bien, nous y avons notre place sans qu'il soit nécessaire d'en débattre dans les journaux ou sur les ondes.

La fête nationaliste, par contre, m'incommode. Coincé entre les drapeaux des Patriotes et les tonneaux de mauvaise bière, les oreilles vrillées par les discours séparatistes beuglés depuis la tribune par certains artistes "engagés" qui savent sur quels boutons appuyer pour se mettre la foule dans la poche et se faire pardonner leur silence des 364 autres jours de l'année, les festivités du 24 juin ont toujours eu cet effet de me rappeler que je suis irrémédiablement un "ethnique" (voir note 1)

Le 24 juin sera une excellente occasion pour siffler une pinte ou deux dans un pub irlandais et terminer le polar de Johan Theorin (L'heure trouble, éd. Albin-Michel), loin des foules et des slogans.

vendredi 19 juin 2009

Dhimmis in Kwebec ?

Guy A. Lepage, qui cette année présentera le spectacle de la St-Jean au Parc Maisonneuve se réjouit de l'issue apportée à la minicrise de l'Autre-St-Jean: les groupes québécois Bloodshot Bill et Lake Of Stew seront finalement de la fête, n'en déplaise aux "cous bleus" (néologisme qui fait écho aux "rednecks" de l'Ouest).

La talentueuse Florence K, qui sera de la partie au Parc Maisonneuve avec M. Lepage, "affirme d'emblée comprendre «le principe» de vouloir célébrer en français une fois par année, mais ne croit pas que la langue anglaise doive encore être un objet de «hargne» et de «haine». Elle ne croit donc pas qu'il faille bannir cette langue en particulier de la Fête nationale" (La Presse).

Et elle ajoute: "Si on avait un line-up composé de 15 groupes anglophones, O.K., mais là, il n'y en a que deux."

L'intolérance et le bannissement chez les "cous bleus" commence à 1 ou 2 groupes, les plus ouverts et tolérants patientent jusqu'à 15. On progresse...

Rappelons que tous, dans ce mélodrame si caractéristique de la Belle Province, sont québécois: les groupes anglos comme ceux qui se crêpent le chignon pour savoir s'il faut leur interdire la scène ou bien plutôt les accueillir avec magnanimité parce que, voyez-vous, ces braves jeunes gens sont d'accord pour aller "chanter à la Saint-Jean plutôt que d'aller chanter à la fête du Canada"!

Le 24 juin, une Fête nationale? Allons donc! C'est la Fête nationaliste, tout le monde sait ça. Ce n'est pas un hasard si les organismes qui la pilotent comptent parmi les ultras du petit monde séparatiste (cf. update 2).

lundi 15 juin 2009

Raus les Anglais

La "fête nationale" du Québec, qui est très officiellement la fête de tous les Québécois (pieux mensonge), se découvre un peu plus pour ce qu'elle est vraiment: la fête des Québécois anticanadiens de souche.

De nombreux chanteurs et groupes participent aux festivités. Les "Anglos" sont toutefois priés d'aller chanter ailleurs, ils ne sont pas bienvenus.

Un organisateur de la "fête" a expliqué qu'ils étaient exclus non point parce qu'ils étaient anglophones (la méchante idée!) mais parce que leur site Internet n'avait pas de version française et parce que "nous ne voulons pas qu'ils chantent en anglais au Québec" à l'occasion de la fête nationale! (Entendu sur RDI ce matin.)

Cette année encore je bouderais donc cette "fête". J'irais plutôt écouter de la bonne zique dans un quelconque pub irlandais, je m'y sentirais toujours mieux que parmi les anglophobes à la bonne conscience.


Update
Pan sur les doigts des anglophobes enragés: les groupes musicaux de langue anglaise auront finalement le droit de chanter sur la scène de l'Autre Saint-Jean (La Presse). Les extrémistes ont -temporairement- perdu la bataille.

Ce festival d'intolérance a été motivé par les... 20 minutes de chansons in English prévues dans le cadre d'un spectacle de 6 heures. C'est sûr, la langue française était en grand danger et il était vital de bouter les Anglois hors de la scène.

Reste à voir combien de policiers devront être mobilisés pour assurer la sécurité des deux groupes anglophones si généreusement invités.

Update 2

"On a beaucoup parlé au cours des derniers jours de l'intention de certains organisateurs de la Fête nationale d'exclure des artistes anglophones du spectacle prévu dans le quartier Rosemont. Le plus important, toutefois, c'est le tollé qu'a suscité cette intention.Des Québécois de tous les milieux, politiciens comme artistes, francophones comme anglophones et allophones, indépendantistes comme fédéralistes, ont dénoncé l'attitude rétrograde de ces personnes" (André Pratte)

"Mais il y a une ombre au tableau. Il y a du monde qui ont appuyé ce sursaut d'anglophobie. À commencer par M. Mario Beaulieu qui, en tant que président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, est le «big boss» de la Fête nationale à Montréal. Les ayatollahs sont bien là. Et ils ont applaudi (...) Le problème - et il est de taille - c'est que ce sont ces purs et durs qui contrôlent la Fête nationale. Dans une aberration que j'ai dénoncée depuis des années, le gouvernement du Québec confie l'organisation de la fête, et les fonds qui vont avec, au Mouvement national des Québécois, et à la SSJBM à Montréal, des organismes militants, des radicaux au sein du mouvement souverainiste." (Alain Dubuc)

"La Saint-Jean a suivi la même évolution que le nationalisme québécois. Autrefois, c'était la fête des Canadiens français, où qu'ils soient. La Société Saint-Jean-Baptiste, d'ailleurs, était à l'origine vouée à la défense de tous les Canadiens français sur le territoire nord-américain. C'est sous l'impulsion du mouvement souverainiste qu'elle s'est muée en organisation indépendantiste" (Yves Boivert)

samedi 13 juin 2009

À l'Est rien de nouveau

Vendredi 12 juin 2009.

Comme chaque vendredi depuis bien des années, il ne s'est rien passé en Iran.

jeudi 11 juin 2009

Terrorisme et haine antijuive

Un vieux néonazi américain, Von Brunn, a pénétré armé dans le musée de l'Holocause à Washington mercredi (cf. AFP, ADL, Le Devoir du 11 juin).

Il a immédiatement ouvert le feu et a tué un agent de la sécurité du musée, Stephen T. Johns, avant d'être lui-même atteint. L'assassin est actuellement hospitalisé. Son acte criminel est très probablement la conséquence des convictions antisémites classiques qui circulent au sein des "White supremacists" américains : les Juifs contrôleraient les groupes "néfastes" (Noirs, gays, etc.) et se serviraient d'eux pour asservir l'Amérique chrétienne blanche; l'élection de Barack Obama a pu lui apparaître était le signe que le complot était sur le point d'aboutir.

Update (Haaretz): l'assassin avait laissé un mot dans sa voiture garée à proximité du musée "The Holocaust is a lie. Obama was created by Jews". Le tueur avait auparavant exposé ses "opinions" complotistes dans un "traité" antisémite; il s'exprimait également via Internet.

* * *

Petit retour en arrière, toujours aux USA. Quatre hommes sont "accusés de planifier des attaques terroristes contre des objectifs militaires et une synagogue à New York" et arrêtés le 21 mai (AFP).

La motivation, cette fois, serait le jihad. Ils ambitionnaient de tirer des Stinger contre des avions militaires, et prévoyaient un attentat contre une synagogue.

Le lien entre une base de la garde nationale américaine et une synagogue vous échappe? C'est parce que vous n'êtes pas jihadistes.

* * *

Encore un peu en arrière. Fin novembre 2008. Des terroristes mettent Bombay à feu et à sang. Ils attaquent la gare, ainsi qu'un hôtel très fréquenté par des étrangers. La liste de leurs cibles comprend aussi un centre de Juifs hassidiques, dont ils torturent et massacrent une partie des occupants (Haaretz, JPost).

Ce qui unit ces "militants controversés" aux horizons et parcours pourtant bien différents, c'est la haine antijuive, le bon vieux ragoût antisémite qui se cuisine à tous les goûts (néonazisme, islamisme, intégrisme chrétien, nationalismes divers, etc.) et se diffuse urbi et orbi sur Internet ou grâce à des supports plus classiques: revues, livres, cassettes.

La liberté d'expression ne doit plus servir de paravent aux idéologues qui répandent ce venin. Notre indifférence ou notre mollesse ne peuvent qu'ouvrir la voie aux petits Von Brunn actuellement en formation.

La franchise de Parizeau embarrasse le PQ

"Pour faire la souveraineté, il faut une crise" (...) "Il y a des crises qui apparaissent de temps à autre, mais ce n'est pas toujours au bon moment pour nous. En fait, il faudrait susciter la crise."

Ces propos de Jacques Parizeau, ancien premier ministre et ex-chef du Parti Québécois, ont occasionné maintes réactions.

Une fois de plus, comme en 1995 (cf. note 1), M. Parizeau a dit tout haut ce que ses compagnons de parti pensent tout bas et en est bien mal récompensé.

Il est risible de voir aujourd'hui ces braves gens tenter de minimiser ses propos, voire carrément de le faire passer pour un gaffeur ou un gâteux. Il ne gaffe pas, il dit ce qu'il pense.

On peut lire aujourd'hui dans Le Devoir des opinions aussi amicales que celle-ci: "Il ne semblait pas comprendre que la caractéristique d'une entrevue est d'être diffusée, même à distance. À moins de l'enfermer, il n'y a vraiment rien à faire", dans un article titré "Enfermez-le!" histoire de bien enfoncer le clou (Le Devoir)

Garnotte, de son côté, se fend d'une caricature suffisamment explicite: la travaillante Pauline Marois voit son ouvrage menacé par le scout balourd Parizeau.

Gilles Duceppe a apporté sa pierre à la lapidation de l'imprudent: "Gilles Duceppe, a souligné que les Québécois doivent «mener des combats en tout temps. Or, si cela provoque des crises, ce n'est pas un objectif, ça peut être une conséquence.» " (Le Devoir)

Ça peut être une conséquence... voilà une bien belle formulation.

Ces réactions sont hypocrites et injustes envers Jacques Parizeau. Les élections ont eu lieu début décembre. Le PLQ a obtenu une (courte) majorité de députés au parlement. Le gouvernement, sauf accident, est là pour encore quatre ans. Le PQ est incapable de mettre en place, maintenant, le "plan" dévoilé ces derniers jours par Pauline Marois.

Quel est donc l'objectif recherché, si ce n'est susciter la zizanie pour faire parler du Parti et entretenir leur image de seuls vrais Québécois? Quel est le but de ce plan si ce n'est provoquer quelques réactions négatives dans les autres provinces ou à Ottawa, un éditorial un peu critique dans le National Post fera l'affaire, pour pouvoir les monter en épingle et dénoncer les "méchants Anglos qui ne nous aiment pas"?

Le PQ se moque du monde: il fait des plans, mais ne les assume pas.

Update
Jean-François Lisée partage le point de vue de Parizeau (dont il était jadis le conseiller): "C'est comme pour la réunification de l'Allemagne. Aucun changement dans l'Histoire, quel qu'il soit, ne s'est fait en période de calme. Il y a toujours une crise nécessaire pour mettre crûment une population devant l'urgence d'un choix." (Le Devoir du 11 juin)

L'argument tape à côté de la plaque. Personne ne reprocherait au PQ de faire face à une crise. Mais la stratégie des séparatistes est bien différente: ils sont prêts à organiser une crise au niveau national tout simplement parce que ça les arrange.

Prenons l'exemple de l'Allemagne mentionnée par Lisée. Si les deux Allemagnes ont pu se réunir c'est tout d'abord parce que l'URSS s'est effondrée de l'intérieur et n'a plus été en mesure d'imposer sa loi à ses vassaux, dont l'Allemagne de l'Est. Helmut Kohl, chancelier (côté Ouest) à l'époque de la réunification, n'a jamais planifié la chute de l'URSS. Son gouvernement a mis la crise à profit, oui, mais ne l'a pas suscitée.

C'est toute la différence avec le nième plan des péquistes.

mardi 9 juin 2009

Le PQ ne sait plus quoi inventer pour nous diviser

C'est reparti.

Le Parti Québécois reparle de faire l'indépendance, non plus avec le peuple mais malgré le peuple.

Puisque les deux précédents référendums (1980 et 1995) n'ont pas donné le résultat escompté, Pauline Marois propose de faire la souveraineté par petits morceaux.

Les Québécois n'ont pas avalé la couleuvre en entier? Pas grave. On va la leur découper et faire avaler bouchée par bouchée (cf. La Presse, Le Devoir) :

"...le Parti québécois veut mobiliser les Québécois en ouvrant de nombreux fronts, en multipliant les revendications auprès du gouvernement fédéral. À défaut d'obtenir toute la souveraineté, un gouvernement péquiste commencera par la récupérer morceau par morceau, compétence par compétence" (La Presse)

Cette stratégie n'est pas une nouveauté. Depuis longtemps déjà les séparatistes s'efforcent d'effacer toute trace du Canada dans la province et de faire entrer dans la tête de leurs concitoyens qu'Ottawa est une capitale étrangère.

Entretenir la division, maintenir les plaies ouvertes à petits coups de scalpel, verser régulièrement un peu de sel là-dessus, dresser les Québécois contre les Québécois, voilà tout le programme. Du moment que le Parti fait la Une pendant quelques jours, quelle importance si la communauté se prend un autre coup? Si les vieilles rancoeurs se raniment? Quelle importance si on insulte une fois encore ceux qui se revendiquent Canadiens et non pas seulement Québécois? Quelle importance puisqu'ils ne sont pas "Nous" (1).

Mais n'en déplaise à Pauline Marois et sa troupe, il existe un autre "Nous". Un "Nous" qui regroupe les Acadiens, les hindous de Toronto, les francophones de Winnipeg ou du Yukon, les Métis du Manitoba, et même -eh oui- les Anglos de Westmount. Tous ces "étrangers" qui -parfois contre leur gré- ont fait et font le Canada. Un pays impossible? Peut-être. Un pays imparfait? Sans aucun doute! Mais un pays qui, contrairement à l'appareil politique péquiste, mérite de durer car il nous rassemble.


Update
Jacques Parizeau [cf. aussi note 1] a toujours bon pied bon oeil. Il apporte son franc soutien au Plan pour la Zizanie Perpétuelle (oups) pour la Souveraineté en Kit de Pauline Marois et le fait savoir (cf. Le Devoir du 10 juin) :
"Pour faire la souveraineté, il faut une crise"

Le PQ génère des crises lorsqu'il trouve l'ambiance trop calme, mais c'est pour notre bien. Ouf.

"Il y a des crises qui apparaissent de temps à autre, mais ce n'est pas toujours au bon moment pour nous. En fait, il faudrait susciter la crise. C'est évident qu'un référendum sur un sujet donné peut créer une crise."

Voilà qui a le mérite de la franchise: M. Parizeau trouve normal que le PQ, plutôt qu'ambitionner de gérer les crises comme tout parti de gouvernement digne de ce nom, plonge le pays dans des crises politiques pour son seul bénéfice. Après moi le déluge, comme disait l'autre.

Ils ont une amusante conception du bien public...


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(1) "Mes amis, c’est raté, mais pas de beaucoup. Non, non, non, et c’est réussi sur un plan. Si vous voulez, on va cesser de parler des francophones du Québec, voulez-vous? On va parler de nous : à 60 % on a voté pour [...] C’est vrai qu’on a été battu, au fond, par quoi? Par l’argent puis des votes ethniques, essentiellement" (Jacques Parizeau, premier ministre et chef du Parti Québécois, soirée du 30 octobre 1995)

lundi 8 juin 2009

Week-end d'élections

En France et dans les autres pays de l'Union Européenne, les électeurs votaient pour renouveler le parlement européen, cf. Rue89.

En France il y a eu deux vainqueurs: les listes UMP (le parti du président, Nicolas Sarkozy), et les listes écolos (Europe Écologie, avec le trio Cohn-Bendit, Eva Joly, et l'inénarrable José Bové).

Un gros perdant: le Parti Socialiste, qui obtient à peu près le même score que le trio écolo (16%).

Au Liban, les élections législatives ont donné la victoire au camp antisyrien. Le Hezbollah a déjà aboyé: gare à ceux qui s'aviseraient de vouloir désarmer la milice terroriste (le Hezbollah est un État dans l'État et contrôle une bonne partie du sud du pays ainsi qu'une partie de Beyrouth, la capitale) cf. le Toronto Star ou Le Figaro.

dimanche 7 juin 2009

Le sermon du Caire

La lecture du discours de Barack Obama au Caire ce 4 juin, me laisse mi-figue mi-raisin.

La première impression est que, décidément, le XXIe siècle est indubitablement religieux: depuis les citations du Coran ou parfois de la Bible jusqu'à "que la paix de Dieu soit avec vous" ou encore "la foi devrait nous unir", on se demande parfois si on n'est pas en train de lire les propos d'un révérend discutant de politique internationale lors d'une rencontre oecuménique.

Mais si on passe sur ces détails irritants le discours est efficace, tout entier conçu pour séduire des auditeurs musulmans (qu'Obama considère d'emblée comme croyants et pratiquants).

Après une longue introduction (1610 mots, soit le quart du discours) destinée à flatter, rassurer et conquérir un public musulman (1) largement hostile à la politique américaine, le président américain a abordé sept sources de tension entre "l'Amérique et l'islam":

- l'extrémisme et le terrorisme (905 mots)
- Israël, les Palestiniens, et le monde arabe (1033 mots)
- les armes nucléaires (336 mots)
- la démocratie (371 mots)
- la liberté de religion (335 mots)
- les droits des femmes (236 mots)
- l'économie, la mondialisation vs. la tradition (510 mots)

On voit très vite quels sont les sujets qui fâchent: Israël et le terrorisme islamiste, et quel sujet hérite de la portion congrue: les femmes (les gays et lesbiennes ne sont même pas mentionnés).

Parlant des femmes, Barack Obama a été très éloquent pour défendre... leur "droit" de se voiler, du moment bien sûr que c'est leur choix, et est fermement opposé à toute tentative de limiter ce "droit" : "Je rejette l'opinion de certains selon laquelle une femme qui choisit de se couvrir la tête est d'une façon ou d'une autre moins égale".

Il insiste sur le fait qu'opter pour "un rôle traditionnel (...) devrait être leur choix", et se fait l'avocat de leur libre accès à l'éducation.

Mais il va un peu plus loin que reconnaître le "droit" des femmes à se voiler :

"... la liberté en Amérique est indissociable de celle de pratiquer sa religion. C'est pour cette raison que (...) le gouvernement des États-Unis a recours aux tribunaux pour protéger le droit des femmes et des filles à porter le hijab et pour punir ceux qui leur contesteraient ce droit." (Applaudissements)

Barack Obama a tranché: le hidjab (2) est un signe religieux anodin n'impliquant aucune soumission de la femme et les Américains doivent faire semblant de croire que celles qui le portent le font uniquement à la suite d'un choix libre et éclairé. Si quelqu'un leur conteste ce droit, il devra éventuellement s'en expliquer devant les tribunaux.

"Liberté" de religion, 1 - Libre pensée et féminisme, 0.

Adopter le point de vue des intégristes sur le voile (3) n'est toutefois pas un acte gratuit. S'il consacre un discours pour expliquer que l'Amérique n'est pas l'ennemie de l'islam, Obama espère bien obtenir quelque chose en échange :

"l'Amérique n'est pas - et ne sera jamais - en guerre contre l'islam. (Applaudissements) En revanche, nous affronterons inlassablement les extrémistes violents qui font peser une menace grave sur notre sécurité"

"j'estime qu'il est de mon devoir de président des États-Unis de combattre les stéréotypes négatifs de l'islam où qu'ils se manifestent. (Applaudissements) Or ce même principe doit s'appliquer à la façon dont l'Amérique est perçue par les musulmans"

Si dans le domaine des droits humains, et notamment des droits des femmes ou des minorités, le discours d'Obama est très décevant, il se rattrape dans d'autres domaines, par exemple le point #1 (lutte contre le terrorisme). Il arrive même -grâce à une citation du Coran- à faire applaudir le passage où il annonce son intention de rester ferme face aux "éléments extrémistes" en Afghanistan.

Même s'il critique vertement la décision de G.W. Bush d'envahir l'Irak, il ne faut pas s'attendre à un retrait immédiat des troupes US: "nous allons honorer l'accord que nous avons conclu avec le gouvernement irakien, élu démocratiquement, concernant le retrait de nos troupes de combat des villes irakiennes d'ici au mois de juillet et de toutes nos troupes du territoire irakien d'ici à 2012. (Applaudissements) Nous aiderons l'Irak à former ses forces de sécurité". D'ici 2012 il peut se passer bien des choses, de plus Obama ne précise pas combien de temps les troupes américaines chargées de la formation des forces irakiennes resteront sur place.

Le troisième point, les armes nucléaires, est court mais fort intéressant. Que va faire l'administration Obama face aux ambitions nucléaires iraniennes? Le président américain reste ferme sur les principes sans froisser l'auditoire. Dans un premier temps il va dans le sens de ceux qui critiquent "l'arrogance" des pays occidentaux face à l'Iran :

"Je comprends ceux qui protestent contre le fait que certains pays possèdent des armes que d'autres ne possèdent pas. Aucun État ne devrait décider et choisir qui sont les pays à avoir des armes nucléaires."

Puis il explique en termes fort diplomatiques que les USA ne veulent pas d'une République islamique d'Iran dotée d'armes nucléaires :

"C'est pourquoi je réaffirme fermement l'engagement de l'Amérique à vouloir un monde dans lequel aucun pays ne possède d'armes nucléaires. (Applaudissements) Et chaque pays, y compris l'Iran, devrait avoir le droit d'avoir accès à l'énergie nucléaire pacifique s'il respecte ses engagements dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire"

Le deuxième point, Israël, est un autre passage très ambigu.

Obama opte pour le politiquement correct, alors que son discours a officiellement pour ambition de dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. Y compris celle qui fâche.

Or, je trouve très décevant le fait de parler des "camps de réfugiés en Cisjordanie, à Gaza et dans des terres voisines" sans même mentionner les 900.000 Juifs chassés des pays arabes. Dans un autre passage Barack Obama les oublie encore, lorsqu'il mentionne "les Maronites au Liban ou les Coptes en Égypte". Ni Ben Rhodes, auteur du discours, ni Barack Obama n'ignorent que l'Égypte avait une forte communauté juive.

Venir au Caire, parler des réfugiés arabes palestiniens, et ne pas dire un mot sur les Juifs chassés d'Égypte à l'époque de Nasser? Est-ce cela, le langage de vérité qu'il promet au début de son discours? (4)

Obama se dit "féru d'histoire", mais il affirme que : "L'Amérique ne tournera pas le dos à l'aspiration légitime du peuple palestinien à la dignité, aux chances de réussir et à un État à lui". C'est fort bien, mais il aurait été plus simple que le "peuple palestinien" ne torpille pas ses chances d'avoir un État en 1947 (plan de partage de l'ONU refusé), entre 1949 et 1967 (administrations jordanienne et égyptienne sur 100% des territoires sans que le moindre État palestinien n'y voie le jour), en 1967 (triple non de la Ligue Arabe à la proposition israélienne d'échanger territoires conquis contre la paix: pas de paix avec Israël, pas de négociations avec Israël, pas de reconnaissance d'Israël), en 2000-2001 (refus de Yasser Arafat de signer un accord final).

"Depuis des dizaines d'années, une impasse persiste : deux peuples aux aspirations légitimes" déclare Barack Obama. Ce qu'il dit est vrai aujourd'hui, mais ne l'a pas toujours été et c'est justement là le plus grand drame des Palestiniens : le peuple palestinien n'existait pas lorsque Theodor Herzl jetait les bases d'un projet d'autodétermination politique en Eretz Israel, il n'existait toujours pas lorsque la Première Guerre mondiale se terminait et que la décomposition de l'Empire ottoman allait permettre l'émergence de dynasties, de pays... et d'un certain Mandat. Le peuple palestinien existe grâce au sionisme et à la création d'Israël. Voilà une vérité qu'Obama n'aurait pas pu exprimer au Caire. Bien trop politiquement incorrect.

Néanmoins, malgré l'évident désir de ne pas froisser l'auditoire (l'exercice tout entier a pour but, justement, de le "défroisser"), Obama fait passer plusieurs messages importants dans ce 2e point:

- il ne souhaite pas remettre en cause les liens tissés avec Israël : "Les liens solides qui unissent l'Amérique à Israël sont bien connus. Cette relation est immuable"

- l'éradication d'Israël est un programme inacceptable, qu'il associe dans une phrase avec l'antisémitisme (sans le nommer) : "Il est profondément injuste de menacer Israël de destruction, ou répéter de vils stéréotypes sur les Juifs et cela ne sert qu'à évoquer dans l'esprit des Israéliens cette page la plus douloureuse de leur passé"

- Israël est de toute manière là pour rester : "en privé, de nombreux Musulmans reconnaissent qu'Israël ne disparaitra pas"

- le terrorisme n'est rien d'autre que du terrorisme : "Lancer des roquettes contre des enfants israéliens endormis ou tuer des vieilles femmes dans un autobus, n'est pas un signe de courage ni de force. Ce n'est pas de cette manière que l'on revendique l'autorité morale ; c'est ainsi qu'on l'abdique"

- les pays arabes doivent cesser de jeter de l'huile sur le feu pour satisfaire leurs propres intérêts : "Le conflit israélo-arabe ne devrait plus être utilisé pour distraire les populations des États arabes des autres problèmes"

* * *

La lecture de ce discours me laisse perplexe. Malaise devant l'abondance de références religieuses, malaise devant les propos tenus sur les femmes, malaise devant les silences volontaires (réfugiés juifs, histoire du conflit israélo-arabe). Optimisme prudent lorsque je lis d'autres passages.

Gardons en tête qu'en venant au Caire Barack Obama menait une "opération séduction". Or la sincérité absolue, la franchise totale, "se dire ses quatre vérités" sont des tactiques rarement payantes lors d'un premier rendez-vous galant...

Barack Obama doit d'abord établir un climat de confiance, susciter une volonté de dialogue, et ce discours, bien qu'insatisfaisant sur plusieurs points, pourra peut-être avoir ce résultat.

Que la paix de la connaissance soit avec vous.


Update
Les réactions négatives au discours du Caire ne manquent pas. Passons sur celles qui se contentent de reprendre les ragots contre Obama qui circulaient déjà pendant la campagne électorale américaine... D'autres sont parfaitement légitimes et méritent d'être entendues, comme celle-ci, signée André Aciman, qui revient sur cet exode dont Obama n'a pas parlé: l'expulsion des Juifs des pays arabes (notamment de l'Égypte)

The Exodus Obama Forgot to Mention

André Aciman enseigne la littérature comparée à New York. Il est l'auteur de "Out of Egypt" (traduit en français et publié par Stock sous le titre Adieu Alexandrie).

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(1) les chrétiens vivant -encore- dans les pays musulmans sont mentionnés au détour d'un paragraphe; les athées et agnostiques sont ignorés, de même que les juifs qui y vivaient et en ont été chassés.

(2) il ne précise pas si cela s'étend aux niqabs ou tchadors.

(3) le port du voile -hidjab ou niqab- du tchador ou de la burqa n'est pas la norme pour les femmes musulmanes; ce sont les interprétations intégristes de la charia qui en "recommandent" le port, et les femmes qui refusent d'exercer ce "droit" risquent leur liberté -ou leur vie- dans nombre de pays.

(4) "Comme le dit le Saint Coran, « Crains Dieu et dis toujours la vérité ». (Applaudissements) C'est ce que je vais essayer de faire aujourd'hui - de dire la vérité de mon mieux"

samedi 6 juin 2009

Fédéraliste en France, antifédéraliste au Québec

Louise Beaudoin, députée péquiste (séparatiste) au parlement à Québec, a la double citoyenneté: canadienne et française depuis 2004.

À l'occasion des élections à l'Assemblée des Français de l'étranger qui ont lieu le 7 juin (les expats ne votent pas pour les élections européennes) elle a apporté son soutien à une liste de gauche.

Elle a déclaré à cette occasion: "C'est une gauche qui regroupe des écologistes, le Parti socialiste et le Parti communiste que l'on trouvait dans le gouvernement de Lionel Jospin. Des personnes peuvent être fédéralistes pour l'Europe sans l'être pour le Québec" (La Presse)

Comment une politicienne peut-elle être fédéraliste en France, mais antifédéraliste au Québec? Comment peut-elle appuyer l'approfondissement de l'Union Européenne, et le démantèlement du Canada?

Madame Beaudoin n'y voit aucune contradiction.

Moi non plus. La phobie anticanadienne est affaire de passion et de (res)sentiment, ses partisans n'ont pas à se plier aux contraintes de la logique et de la cohérence...

Nationaldagen



Bonne fête à un des plus beaux pays que je connaisse: la Suède.

Jag hälsar Dig, vänaste land uppå jord ;-)
Hoppas jag ser Dig igen snart.

jeudi 4 juin 2009

Encore du boulot non payé...

Bon, je suppose qu'il va falloir lire le discours de Ben Rhodes.

;-)

Heureusement c'est bientôt le week-end, ça laisse du temps pour la lecture.

Thomas Mulcair (NPD) souffle sur les braises

Une ministre fédérale, Lisa Raitt, est dans l'eau chaude après que des documents ont été oubliés dans les studios de CTV.

Ms Raitt s'est dédouanée sur le dos d'un(e) adjoint(e), qui apparemment a été congédié(e). Élégant. Je croyais qu'être ministre, c'était être responsable...

Thomas Mulcair, l'unique élu NPD au Québec, a sauté sur l'occasion pour tenir des propos que je trouve parfaitement dégueulasses venant d'un membre de ce parti (de la part du Bloc, on a l'habitude) (La Presse Canadienne) :

Pour le néo-démocrate Thomas Mulcair, en refusant de laisser partir Lisa Raitt, Stephen Harper n'a pas été équitable. «C'est deux poids, deux mesures», a-t-il fait valoir.
Le député d'Outremont a même laissé entendre que Stephen Harper avait été plus dur avec Maxime Bernier «parce qu'il vient du Québec». «Je ne vois strictement rien qui sépare les deux cas outre cela», a-t-il affirmé.

Contrairement à ce qu'affirme le député qui trouve politiquement rentable de lancer des accusations diffamatoires et de jouer sur les divisions internes au Québec, les deux cas (Raitt et Bernier) diffèrent (Chantal Hébert):

Aux dernières nouvelles, aucun ministre ne trimbale lui-même des documents. Ils ont des adjoints pour cela.
M. Mulcair- qui a lui-même été ministre à Québec - est bien placé pour le savoir. Personne ne croit qu’il s’assoyait dans son bureau à l’Assemblée nationale tous les soirs pour battre le rappel des multiples papiers qui passaient entre ses mains et celles de son entourage.
(...)
Enfin, le prétexte invoqué l’an dernier par le premier ministre Harper pour se départir des services ministériels de l’encombrant Maxime Bernier était tellement cousu de fil blanc que personne n’a vraiment cru que son départ du cabinet tenait seulement à un oubli.

(rappel : le ministre Bernier avait oublié des documents au domicile de sa maîtresse - il était le seul responsable de ces maladresses, cf. Le Devoir)

Miser sur la division, souffler sur les braises de la paranoïa anticanadienne qui sévit au Québec, c'est indigne d'un député NPD!

mardi 2 juin 2009

L'anti-"sionisme" de gauche en action

Il n'est jamais très surprenant de voir des thugs d'extrême droite s'en prendre aux Juifs (cf. Haaretz). L'antisémitisme fait en quelque sorte partie des traditions politiques de l'extrême droite "musclée". Mais de nos jours c'est surtout de l'autre côté du spectre politique que ça s'agite.

Une petite fiesta avait été organisée, à Buenos Aires, pour célébrer la fête nationale israélienne. Les festivités n'étaient pas protégées par une barrière de séparation, et des nervis se sont invités pour taper et gueuler "mort aux juifs sionistes".

Munis de bâtons, nunchakus et chaînes ils ont chargé les "sionistes". Il y a eu des blessés, certains assez gravement, notamment au visage.

La police a arrêté quelques-uns de ces criminels casseurs de "sionistes".

Que se passa-t-il ensuite? La fédération palestinienne de Buenos Aires a condamné cette attaque. Ce qui n'a pas empêché l'extrême gauche de se mobiliser pour défendre les "camarades" tabasseurs.

Eh oui, ces criminels étaient tous de la gauche "radicale", membres du Frente de Acción Revolucionario (FAR, Front d'Action Révolutionnaire) et du Movimiento Teresa Rodríguez. Un juge fédéral, Claudio Bonadío, a maintenu en détention douze des "militants" amateurs de ratonnades.

Lesdits "militants" bénéficient également d'un soutien de poids: le Prix Nobel de la Paix 1980, Adolfo Pérez Esquivel, a pris leur défense et a accusé le juge Bonadio de se livrer à une "chasse aux sorcières".

Un prix Nobel de la paix, de gauche, proche du mouvement altermondialiste (Wikipedia), considère qu'arrêter des tabasseurs armés n'est rien d'autre qu'une "chasse aux sorcières". Faut dire que les cibles étaient "sionistes"... ce qui justifie bien des choses.

La gauche "radicale" devrait faire attention. Si elle continue sur sa pente naturelle, elle va se réveiller avec la gueule de Doriot.

[Source de l'info: Z-Word Blog]

[5 juin - Modernity a quelques infos complémentaires sur les soutiens apportés aux casseurs de Juifs.]

Faut-il prévoir des pannes d'urnes?

Michel Labrecque, président de la Société des Transports de Montréal, va se porter candidat à la mairie de l'arrondissement Plateau-Mont-Royal aux prochaines élections municipales.

Pour fêter la nouvelle, l'avenue du Mont-Royal a été mise "hors service, pour une période indéterminée.

Merci de votre attention."

lundi 1 juin 2009

De quoi l'antisionisme est-il le nom?

C'était déjà évident depuis plusieurs années pour tout observateur un peu honnête et suffisamment informé. L'actualité récente rend la réalité encore plus difficile à nier (mais elle continuera à l'être, je ne me fais aucune illusion) : l'antisionisme -défini comme l'opposition à l'existence de l'État juif- n'est rien de plus à notre époque (1) qu'une forme d'hostilité envers les Juifs, une négation de leurs droits (à commencer par leur droit de se définir comme un peuple).

Un cran au-dessous de ce radicalisme, de cette négation des droits d'Israël à exister, on trouve ce qu'on pourrait appeler la pseudocritique: une critique systématique de l'État d'Israël et ses habitants, mais surtout une critique qui ne vise que l'État juif tout en sous-estimant constamment (voire en omettant ou niant) les actions et responsabilités de ses ennemis. Selon ce type de "critique", l'État d'Israël est seul responsable de la paix comme de la guerre, et c'est aux Israéliens, et à eux seuls, de poser les gestes décisifs qui permettront l'avènement de la paix.

Cette pseudocritique agit comme un facilitateur; elle contribue à surévaluer l'importance d'Israël jusqu'à en faire une caricature d'État raciste, conquérant et arrogant, bref, elle contribue à faciliter et à légitimer l'obsession (pour ne pas dire la haine) anti-israélienne.

Il existe un grand nombre d'exemples de ce genre de pseudocritique, que l'on retrouve même dans les médias les plus sérieux et les institutions les plus prestigieuses. À simple titre d'exemple: le journal Haaretz propose des éditoriaux qui donnent souvent cette impression que les Israéliens décident -seuls- du destin de toute la région, comme dans cet éditorial récent; on remarquera que, selon cet article (traduit par LPM France), la paix n'attend que la décision du gouvernement israélien:

A l’ancien-nouveau chef du gouvernement Benjamin Netanyahou, s’offre l’occasion de surprendre le monde entier, de se débarrasser de formules passées désormais vides de sens, de faire preuve d’audace et de répondre à cette initiative avec enthousiasme et sans faire la grimace (...) A Washington, siège aujourd’hui un président qui veut marquer le monde de son empreinte en imposant le changement. Il faut espérer qu’à Jérusalem également siège un tel dirigeant (...) C’est l’opportunité pour Netanyahou d’entrer dans l’Histoire (...) quand Netanyahou se rendra à Washington, il devrait prêter main-forte, se joindre au remarquable effort d’Obama et dire clairement à son hôte : “Oui, Israël le veut, Israël est prêt à la paix maintenant.”

L'article mentionne évidemment d'autres pays, comme l'Arabie Saoudite, mais ils ne sont qu'une simple toile de fond et semblent patiemment attendre que les Israéliens se décident enfin à la paix... Une telle vision des choses est proprement hallucinante et ne peut que renforcer la conviction, chez le lecteur peu curieux, que la guerre n'est rien d'autre que la conséquence de l'entêtement des Israéliens ainsi que de leur soif de territoires (le fameux "Grand Israël").

Haaretz étant un journal de pros, il laisse de la place à des opinions divergentes, comme "The racist Israeli fascist in me" de Bradley Burston (qui a une chronique régulière) ou encore des protestations argumentées, comme "An open letter to Gideon Levy" par Abraham B. Yehoshua.

L'aveuglement est très souvent de rigueur lorsqu'on aborde l'Histoire. Un exemple qui m'a toujours choqué est celui des réfugiés. Seuls les Arabes palestiniens sont encore aujourd'hui considérés comme des réfugiés, avec bien sûr un "droit au retour" au sein de l'État d'Israël. Nous avons tout bonnement effacé de notre mémoire collective la tragédie des 900.000 réfugiés juifs, qui ont glissé silencieusement dans le puits sans fonds de notre bonne conscience. Un "oubli" parmi tant d'autres.

Nous avons également prêté fort peu d'attention à une certaine catégorie de réfugiés palestiniens: plus de 300.000 personnes chassées du Koweit; c'était la vengeance des Koweitiens, qui n'avaient pas apprécié le soutien de Yasser Arafat à Saddam Hussein. Pourquoi sommes-nous si peu "réactifs" dans un tel cas?

* * *

J'ai beau retourner la question dans tous les sens, il m'est impossible d'expliquer autrement que par la présence de préjugés judéophobes la différence flagrante et choquante avec laquelle nous abordons des tragédies comme celle qui vient de se conclure au Sri Lanka, et l'obsession anti-israélienne qui se répand sur nos campus, dans nos syndicats, nos médias, nos partis politiques (y compris -voire surtout- à gauche), ou dans les instances internationales.

Comment comprendre autrement l'attention que nous portons aux "réfugiés palestiniens" lorsque nous accusons Israël d'être responsable de leur sort, et notre indifférence lorsque ce sont des Koweitiens qui les chassent?

C'est au nom de ce qui s'est passé dans la bande de Gaza cet hiver (3 semaines de raids israéliens contre les installations et les troupes du Hamas) que l'on a relancé la campagne dite de BDS (boycott, désengagement, sanctions) qui a pour but de boycotter et isoler les Israéliens dans tous les domaines: économique, culturel, éducatif, sportif.

6.500 morts plus tard au Sri Lanka, c'est toujours et encore les Israéliens qui sont pointés du doigt et voués aux gémonies. Eux seuls. Le contraste est là. Obscène. Flagrant.

Cette sélectivité extrême n'est pas le seul fait des groupes anti-"sionistes". Il n'est certes guère étonnant de voir des extrémistes comme les militants d'Europalestine vomir quotidiennement leur haine d'Israël au nom de la défense des Arabes palestiniens, alors qu'ils restent muets sur le dernier chapitre, autrement meurtrier pourtant, d'une guerre qui déchire le Sri Lanka depuis des décennies.

Plus étonnante a priori est l'attitude des médias: les envoyés spéciaux qui avaient pris le chemin des confortables hôtels israéliens en décembre et janvier, où sont-ils aujourd'hui? Pourquoi La Presse n'a-t-elle pas envoyé Patrick Lagacé à Colombo? (2) Il n'aurait pas pu faire pire que lors de son séjour à Jérusalem cet hiver, c'est-à-dire regarder YouTube ou potasser ses classiques.

Certes, on peut trouver bien pire dans les médias professionnels, comme cette vision pour le moins engagée, signée Jooneed Khan:

L'unique État nucléaire du Moyen-Orient a beau déployer sa toute-puissance militaire contre les Palestiniens, il ne peut forcer à la soumission ce peuple de réfugiés, d'assiégés, de dépossédés et de kamikazes armés de kalachnikov, de bombes et de roquettes artisanales, de pierres et de frondes.
L'arme suprême des Palestiniens, c'est la résistance nationale, le courage du désespoir. Plus Israël les frappe, plus se durcit chez eux la volonté de lutter et le sens du martyre.
(La Presse)

Dans le cas des médias une explication très prosaïque s'impose: le gain. Les directeurs de journaux (papiers, radios ou télévisés) pensent visiblement qu'un hôpital bombardé par l'armée sri lankaise ne fait pas vendre autant qu'un raid de Tsahal (3). Mais les commentaires de M. Khan vont au-delà du souci d'informer ou d'assurer la vente d'un journal.

En un sens, les choix éditoriaux de nos médias sont surtout un indice de nos propres sentiments: Tamouls et Darfouris ne nous intéresseront jamais autant que les victimes de l'armée israélienne, l'armée de l'État juif.

Que les choses soient bien claires: je ne suis pas en train d'affirmer que nos médias sont dirigés par des antisémites, ni même que les signataires des innombrables appels au boycott d'Israël le sont.

Je ne l'affirme pas, pour des raisons simples : 1) je ne les connais pas assez et 2) ils n'ont pas besoin de l'être.

Il suffit qu'un certain discours antijuif ne soit plus détecté pour ce qu'il est. Il suffit que nous ne soyons plus capables de reconnaître cette forme de xénophobie -ou que nous ne voulions plus la voir- dès lors qu'elle ne se présente pas sous les oripeaux du national-socialisme. Oublieux de l'Histoire nous en sommes arrivés à identifier antisémitisme et nazisme. Grave confusion.

Le problème n'est donc pas tant la présence d'antisémites que la diffusion d'idées antisémites, diffusion qui s'opère grâce à notre incapacité à reconnaître un discours antijuif lorsque nous le rencontrons.

Pire: nous en arrivons, surtout à gauche, à prendre l'hostilité spécifique envers Israël pour de l'humanisme et de l'antiracisme. À ce stade il ne s'agit même plus d'être aveugle à une chose, mais de la confondre avec son contraire.

Il m'arrive de lire des analyses (parfois très intéressantes) sur la contradiction -ou l'absence de contradiction- entre "État juif" et "démocratique". Les anti-"sionistes" et les tenants de la pseudocritique d'Israël présentent l'expression "État juif démocratique" comme une contradiction: si Israël est un État juif, ce n'est pas l'État de tous ces citoyens, donc ce n'est pas un pays démocratique.

C'est un débat passionnant, et si j'avais plus de compétences en ces matières j'y prendrais part (4), mais mon point de vue est beaucoup plus simple et direct :

Pourquoi nous inquiétons-nous à ce point du degré de démocratie d'Israël?

Pourquoi concluons-nous que, si ce pays ne répond pas à nos critères les plus stricts en matière de démocratie, il devrait être aboli?

Là encore le contraste est frappant entre notre intransigeance vis-à-vis de l'État d'Israël et notre attitude nettement plus "décontractée" envers la totalité des autres pays du monde. Personne ne veut abolir la Chine communiste, l'Iran chiite, la Lybie, la Syrie, et tant d'autres pays, sous le prétexte qu'ils ne sont pas suffisamment démocratiques à notre goût. Mais Israël, si: c'est une idée qui court, et pas uniquement à Téhéran.

Le même raisonnement peut être fait pour toutes les autres accusations -de la plus sérieuse à la plus grotesque- portées contre les Israéliens: "Israël est une théocratie" en est une particulièrement inepte. Non seulement Israël n'est pas une théocratie, mais depuis quand a-t-on décidé qu'il fallait abolir de tels régimes? Remarquons que ces drôles d'"anti-théocrates" ne remettent nullement en cause la légitimité des régimes iraniens ou saoudiens (pour ne citer qu'eux).

Le procès permanent qui est fait à Israël, depuis le projet de résolution déposée par la Lybie auprès du Conseil de sécurité de l'ONU en plein conflit au Sri Lanka jusqu'aux razzias dans les rayons des épiceries afin d'en bannir les présumés produits israéliens, est le symptôme d'un mal profond et ancien. Un mal dont nous avons oublié les multiples visages, un mal que nous ne savons plus diagnostiquer. Cette obsession anti-israélienne, cette hostilité envers les habitants de ce pays minuscule (5), ce n'est pas de l'antiracisme ni de l'humanisme. Si tel était le cas Israël ne serait qu'un chapitre parmi d'autres, et pas le plus épais, dans le grand manuel des choses à améliorer.


[quelques modifications pourront encore être apportées à ce billet]



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(1) il est bien évident que ça n'a pas toujours été le cas: l'opposition bundiste au sionisme au début du XXe siècle est un exemple d'antisionisme "honorable". Elle résultait d'une réflexion sur la place des Juifs dans les pays où ils vivaient à l'époque, et la conviction que l'avenir était à bâtir sur place en Pologne, en Russie, en Allemagne, en France. Les bundistes étaient convaincus que l'hostilité antijuive ne survivrait pas à l'union des travailleurs et au "grand soir". Mais plus de 60 ans ont passé depuis la fin de la guerre et la création d'Israël, et l'antisionisme du Bund n'est aujourd'hui qu'un alibi commode.

(2) je cite ce journal et ce reporter précisément parce que j'apprécie, habituellement, leur travail et leur professionnalisme. Et puis oui, je sais parfaitement que les envoyés spéciaux sont allés là où on les autorisait à aller, c'est-à-dire partout sauf à Gaza, et je sais aussi que Patrick Lagacé fait l'effort -contrairement à d'autres- de ne pas donner qu'un seul son de cloche.

(3) il ne s'agit pas d'un "diminutif affectueux" (affirmation sotte que j'ai eu l'occasion d'entendre plusieurs fois) mais d'un banal acronyme. Le nom complet est Tsva Haganah Le-Israel (armée de défense d'Israël), qui s'abrège en Ts.H.L, prononcé Tsahal. L'hébreu est friand de ces acronymes, comme Rambam (Rav Moshe Ben Maimon, mieux connu sous le nom de Maïmonide) ou encore Natbag, acronyme de Namal Teoufa Ben Gourion... l'aéroport Ben-Gourion.

(4) sur ce sujet, voir par exemple "Israël et les nations", par Amnon Rubinstein & Alexander Yakobson, PUF 2006.

(5) à la veille de la Guerre des Six Jours Israël s'étendait sur une surface d'environ 21.000 km2, soit plus petit que Belize ou l'Albanie, deux fois plus petit que les Pays-Bas, quatre fois plus petit que la Jordanie (érigée sur la partie orientale de la Palestine mandataire envisagée par la conférence de San Remo en 1920), quarante-sept fois plus petit que l'Égypte (cf.
Wikipedia)