mardi 9 juin 2009

Le PQ ne sait plus quoi inventer pour nous diviser

C'est reparti.

Le Parti Québécois reparle de faire l'indépendance, non plus avec le peuple mais malgré le peuple.

Puisque les deux précédents référendums (1980 et 1995) n'ont pas donné le résultat escompté, Pauline Marois propose de faire la souveraineté par petits morceaux.

Les Québécois n'ont pas avalé la couleuvre en entier? Pas grave. On va la leur découper et faire avaler bouchée par bouchée (cf. La Presse, Le Devoir) :

"...le Parti québécois veut mobiliser les Québécois en ouvrant de nombreux fronts, en multipliant les revendications auprès du gouvernement fédéral. À défaut d'obtenir toute la souveraineté, un gouvernement péquiste commencera par la récupérer morceau par morceau, compétence par compétence" (La Presse)

Cette stratégie n'est pas une nouveauté. Depuis longtemps déjà les séparatistes s'efforcent d'effacer toute trace du Canada dans la province et de faire entrer dans la tête de leurs concitoyens qu'Ottawa est une capitale étrangère.

Entretenir la division, maintenir les plaies ouvertes à petits coups de scalpel, verser régulièrement un peu de sel là-dessus, dresser les Québécois contre les Québécois, voilà tout le programme. Du moment que le Parti fait la Une pendant quelques jours, quelle importance si la communauté se prend un autre coup? Si les vieilles rancoeurs se raniment? Quelle importance si on insulte une fois encore ceux qui se revendiquent Canadiens et non pas seulement Québécois? Quelle importance puisqu'ils ne sont pas "Nous" (1).

Mais n'en déplaise à Pauline Marois et sa troupe, il existe un autre "Nous". Un "Nous" qui regroupe les Acadiens, les hindous de Toronto, les francophones de Winnipeg ou du Yukon, les Métis du Manitoba, et même -eh oui- les Anglos de Westmount. Tous ces "étrangers" qui -parfois contre leur gré- ont fait et font le Canada. Un pays impossible? Peut-être. Un pays imparfait? Sans aucun doute! Mais un pays qui, contrairement à l'appareil politique péquiste, mérite de durer car il nous rassemble.


Update
Jacques Parizeau [cf. aussi note 1] a toujours bon pied bon oeil. Il apporte son franc soutien au Plan pour la Zizanie Perpétuelle (oups) pour la Souveraineté en Kit de Pauline Marois et le fait savoir (cf. Le Devoir du 10 juin) :
"Pour faire la souveraineté, il faut une crise"

Le PQ génère des crises lorsqu'il trouve l'ambiance trop calme, mais c'est pour notre bien. Ouf.

"Il y a des crises qui apparaissent de temps à autre, mais ce n'est pas toujours au bon moment pour nous. En fait, il faudrait susciter la crise. C'est évident qu'un référendum sur un sujet donné peut créer une crise."

Voilà qui a le mérite de la franchise: M. Parizeau trouve normal que le PQ, plutôt qu'ambitionner de gérer les crises comme tout parti de gouvernement digne de ce nom, plonge le pays dans des crises politiques pour son seul bénéfice. Après moi le déluge, comme disait l'autre.

Ils ont une amusante conception du bien public...


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(1) "Mes amis, c’est raté, mais pas de beaucoup. Non, non, non, et c’est réussi sur un plan. Si vous voulez, on va cesser de parler des francophones du Québec, voulez-vous? On va parler de nous : à 60 % on a voté pour [...] C’est vrai qu’on a été battu, au fond, par quoi? Par l’argent puis des votes ethniques, essentiellement" (Jacques Parizeau, premier ministre et chef du Parti Québécois, soirée du 30 octobre 1995)

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