lundi 15 juin 2009

Raus les Anglais

La "fête nationale" du Québec, qui est très officiellement la fête de tous les Québécois (pieux mensonge), se découvre un peu plus pour ce qu'elle est vraiment: la fête des Québécois anticanadiens de souche.

De nombreux chanteurs et groupes participent aux festivités. Les "Anglos" sont toutefois priés d'aller chanter ailleurs, ils ne sont pas bienvenus.

Un organisateur de la "fête" a expliqué qu'ils étaient exclus non point parce qu'ils étaient anglophones (la méchante idée!) mais parce que leur site Internet n'avait pas de version française et parce que "nous ne voulons pas qu'ils chantent en anglais au Québec" à l'occasion de la fête nationale! (Entendu sur RDI ce matin.)

Cette année encore je bouderais donc cette "fête". J'irais plutôt écouter de la bonne zique dans un quelconque pub irlandais, je m'y sentirais toujours mieux que parmi les anglophobes à la bonne conscience.


Update
Pan sur les doigts des anglophobes enragés: les groupes musicaux de langue anglaise auront finalement le droit de chanter sur la scène de l'Autre Saint-Jean (La Presse). Les extrémistes ont -temporairement- perdu la bataille.

Ce festival d'intolérance a été motivé par les... 20 minutes de chansons in English prévues dans le cadre d'un spectacle de 6 heures. C'est sûr, la langue française était en grand danger et il était vital de bouter les Anglois hors de la scène.

Reste à voir combien de policiers devront être mobilisés pour assurer la sécurité des deux groupes anglophones si généreusement invités.

Update 2

"On a beaucoup parlé au cours des derniers jours de l'intention de certains organisateurs de la Fête nationale d'exclure des artistes anglophones du spectacle prévu dans le quartier Rosemont. Le plus important, toutefois, c'est le tollé qu'a suscité cette intention.Des Québécois de tous les milieux, politiciens comme artistes, francophones comme anglophones et allophones, indépendantistes comme fédéralistes, ont dénoncé l'attitude rétrograde de ces personnes" (André Pratte)

"Mais il y a une ombre au tableau. Il y a du monde qui ont appuyé ce sursaut d'anglophobie. À commencer par M. Mario Beaulieu qui, en tant que président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, est le «big boss» de la Fête nationale à Montréal. Les ayatollahs sont bien là. Et ils ont applaudi (...) Le problème - et il est de taille - c'est que ce sont ces purs et durs qui contrôlent la Fête nationale. Dans une aberration que j'ai dénoncée depuis des années, le gouvernement du Québec confie l'organisation de la fête, et les fonds qui vont avec, au Mouvement national des Québécois, et à la SSJBM à Montréal, des organismes militants, des radicaux au sein du mouvement souverainiste." (Alain Dubuc)

"La Saint-Jean a suivi la même évolution que le nationalisme québécois. Autrefois, c'était la fête des Canadiens français, où qu'ils soient. La Société Saint-Jean-Baptiste, d'ailleurs, était à l'origine vouée à la défense de tous les Canadiens français sur le territoire nord-américain. C'est sous l'impulsion du mouvement souverainiste qu'elle s'est muée en organisation indépendantiste" (Yves Boivert)

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