vendredi 23 octobre 2009

Le sacrifice du cavalier

L'ex-chef du parti Vision Montréal, qui avait cédé sa place à la star Louise Harel (ex-ministre, ex-députée provinciale) s'est fait prendre la main dans le pot de confiture.

Financement occulte. Des enveloppes brunes circulent. Des entrepreneurs entreprenants financent les partis sous la table en échange de contrats juteux.

Diantre, qui l'eût cru?

Monsieur Labonté a jusqu'au bout tenté de nier les faits allégués. Son chef, Louise Harel, qui mise sur son image de "chevalier blanc", lui a demandé de démissionner. Aux échecs on appelle ça sacrifier un cavalier.

Du coup Monsieur Labonté décide de dire la vérité. Enfin... ce qu'il affirme aujourd'hui être la vérité.

Elle est intéressante sa vision de la politique, à Labonté: tant qu'il était maire d'arrondissement ou dirigeant de parti, il mentait ou se taisait. C'est uniquement depuis qu'il est grillé et a quitté -contre son gré- la vie politique qu'il informe le public. Dommage qu'on ne puisse plus voter pour lui.

Labonté semble surtout vouloir entraîner dans sa chute le plus de personnes possible, tant au niveau municipal que provincial.

Son amertume se comprend parfaitement: si tous les partis sont compromis dans le "financement sectoriel" (joli nom) pourquoi devrait-il être le seul à perdre son job et sa réputation? Personnellement c'est à cette question que j'aimerais avoir une réponse. Faire payer à un seul homme les fautes partagées par bien d'autres serait le comble de l'hypocrisie.

Labonté va nous manquer, mais heureusement d'autres sont encore là pour servir le peuple.

Louise Harel, par exemple. À l'entendre le financement occulte est tout à fait hors de question, si seulement elle avait pu se douter que Benoît Labonté... ou d'autres... ah non vraiment on a abusé de sa bonne foi...

Madame Harel a été députée de la même circonscription pendant plus de 25 ans, elle a été ministre (1). C'est une quasi-fonctionnaire de la politique. Et elle ne sait rien sur le "financement sectoriel" des partis?

Attention, des pertes de mémoire peuvent être le symptôme d'un mal très sérieux.

Je réserve la palme de la fausse naïveté aux citoyens eux-mêmes. Un parti ça se finance, ça ne vit pas de l'air du temps. Croit-on vraiment que la vente de cartes d'adhérents à 10$ ou les p'tits dons de 5$ (2) ça suffit pour financer une structure, des permanents, des locaux, des campagnes électorales?

Les plus insupportables sont les abstentionnistes qui prennent pour excuse le récent "grand déballage" pour justifier leur refus d'aller voter dimanche prochain. Un petit stage de citoyenneté à Téhéran leur ferait le plus grand bien. Ça les aiderait à remettre les choses en perspective.


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(1) Elle a notamment été "Ministre d'État aux Affaires municipales et à la Métropole du 15 décembre 1998 au 30 janvier 2002", cf. site du parlement provincial.

(2) Eh oui, les dons de 5$ sont soigneusement répertoriés et identifiés par Vision Montréal! Les noms de certains entrepreneurs dont on parle beaucoup ces derniers jours n'y figurent pas... sans doute un oubli ou un retard dans la mise à jour du site.

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