samedi 31 octobre 2009

Wordle: un nouveau gadget

Un nouveau gadget fait fureur sur la Toile: fournissez un texte à www.wordle.net et il produira en échange une "soupe de mots" amusante, voire même instructive.

La taille des mots dépend de leur fréquence dans le texte initial.

Je m'y suis essayé, avec le discours de Barack Obama au Caire. Voici le résultat (cliquez sur l'image pour l'agrandir):

vendredi 23 octobre 2009

Le sacrifice du cavalier

L'ex-chef du parti Vision Montréal, qui avait cédé sa place à la star Louise Harel (ex-ministre, ex-députée provinciale) s'est fait prendre la main dans le pot de confiture.

Financement occulte. Des enveloppes brunes circulent. Des entrepreneurs entreprenants financent les partis sous la table en échange de contrats juteux.

Diantre, qui l'eût cru?

Monsieur Labonté a jusqu'au bout tenté de nier les faits allégués. Son chef, Louise Harel, qui mise sur son image de "chevalier blanc", lui a demandé de démissionner. Aux échecs on appelle ça sacrifier un cavalier.

Du coup Monsieur Labonté décide de dire la vérité. Enfin... ce qu'il affirme aujourd'hui être la vérité.

Elle est intéressante sa vision de la politique, à Labonté: tant qu'il était maire d'arrondissement ou dirigeant de parti, il mentait ou se taisait. C'est uniquement depuis qu'il est grillé et a quitté -contre son gré- la vie politique qu'il informe le public. Dommage qu'on ne puisse plus voter pour lui.

Labonté semble surtout vouloir entraîner dans sa chute le plus de personnes possible, tant au niveau municipal que provincial.

Son amertume se comprend parfaitement: si tous les partis sont compromis dans le "financement sectoriel" (joli nom) pourquoi devrait-il être le seul à perdre son job et sa réputation? Personnellement c'est à cette question que j'aimerais avoir une réponse. Faire payer à un seul homme les fautes partagées par bien d'autres serait le comble de l'hypocrisie.

Labonté va nous manquer, mais heureusement d'autres sont encore là pour servir le peuple.

Louise Harel, par exemple. À l'entendre le financement occulte est tout à fait hors de question, si seulement elle avait pu se douter que Benoît Labonté... ou d'autres... ah non vraiment on a abusé de sa bonne foi...

Madame Harel a été députée de la même circonscription pendant plus de 25 ans, elle a été ministre (1). C'est une quasi-fonctionnaire de la politique. Et elle ne sait rien sur le "financement sectoriel" des partis?

Attention, des pertes de mémoire peuvent être le symptôme d'un mal très sérieux.

Je réserve la palme de la fausse naïveté aux citoyens eux-mêmes. Un parti ça se finance, ça ne vit pas de l'air du temps. Croit-on vraiment que la vente de cartes d'adhérents à 10$ ou les p'tits dons de 5$ (2) ça suffit pour financer une structure, des permanents, des locaux, des campagnes électorales?

Les plus insupportables sont les abstentionnistes qui prennent pour excuse le récent "grand déballage" pour justifier leur refus d'aller voter dimanche prochain. Un petit stage de citoyenneté à Téhéran leur ferait le plus grand bien. Ça les aiderait à remettre les choses en perspective.


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(1) Elle a notamment été "Ministre d'État aux Affaires municipales et à la Métropole du 15 décembre 1998 au 30 janvier 2002", cf. site du parlement provincial.

(2) Eh oui, les dons de 5$ sont soigneusement répertoriés et identifiés par Vision Montréal! Les noms de certains entrepreneurs dont on parle beaucoup ces derniers jours n'y figurent pas... sans doute un oubli ou un retard dans la mise à jour du site.

jeudi 22 octobre 2009

Vaut une lecture

Encore une fois André Pratte analyse en quelques paragraphes et de manière limpide la stratégie séparatiste: La disparition du fédéral (La Presse, 22 octobre).
Les indépendantistes, en particulier, cherchent à faire disparaître toute trace du fédéral en territoire québécois; après les terrains devant le parlement, on réclamera les plaines d'Abraham. La présence du Bloc à Ottawa découle de la même stratégie: si les Québécois sont moins nombreux au sein du cabinet fédéral, celui-ci nous paraîtra de plus en plus étranger
Mais il met également en évidence l'attitude mortifère du Parti Libéral du Québec, qui aime jouer à la guéguerre contre le gouvernement fédéral pour draguer les voix nationalistes:
L'argument du ministre Béchard est également révélateur parce qu'il laisse entendre que le gouvernement du Canada n'est pas le gouvernement des Québécois. Un tel point de vue va à l'encontre des principes mêmes du fédéralisme. Les libéraux abdiquent ici, comme ils le font souvent, devant la thèse indépendantiste selon laquelle le gouvernement fédéral est celui d'«une autre nation».

(...) les politiciens fédéralistes sont trop couards ou trop malhabiles pour s'interposer efficacement: moins le Canada sera présent dans nos vies, plus il sera facile de s'en séparer
Autant je suis en désaccord avec Pratte lorsqu'il parle d'argent public de taxes ou d'impôts (j'y reviendrais peut-être un jour) autant il est lucide et convaincant lorsqu'il est question du lavage de cerveaux séparatiste.

samedi 17 octobre 2009

Que faire du CDH ?

Le Conseil dit "des Droits de l'Homme" de l'ONU (CDH), qui siège à Genève, n'est pas une cible facile pour les moqueurs.

Le CDH se caricature si bien lui-même, que pourrions-nous y ajouter?

Depuis plusieurs jours les médias nous rapportent que le "Rapport Goldstone" (qui présente les conclusions d'une enquête impartiale -forcément impartiale- menée par le juge sud-africain Richard Goldstone) accuse Israël et des "militants palestiniens" d'avoir commis des crimes de guerre, voire même des crimes contre l'humanité, durant l'offensive israélienne dans la bande de Gaza en décembre-janvier.

Les événements récents se chargent de prouver que cette prétendue neutralité, qui renvoie dos à dos Israéliens et "militants palestiniens", n'est qu'hypocrisie: ce sont bien les Israéliens, eux seuls, qui sont aujourd'hui condamnés par le Conseil dit "des Droits de l'Homme", sous les applaudissements de l'AP et du Hamas (voir par exemple cet article de La Presse).

Oh bien sûr, le digne Conseil (composé des représentants de 47 pays) se penche aussi sur d'autres sujets très généraux, comme l'eau potable, le droit d'avoir un avocat, l'éducation des enfants, ou des cas parfois très particuliers comme Aung San Suu Kyi ("Aux termes d'une résolution sur Aung San Suu Kyi et autres prisonniers politiques au Myanmar (A/HRC/12/L.32), adoptée sans vote, le Conseil se déclare vivement préoccupé par la récente condamnation de Daw Aung San Suu Kyi et demande sa libération immédiate et sans conditions" - communiqué de presse du 2 octobre 2009).

Mais il faudra se lever tôt pour voir le CDH sortir de ses gonds sur un autre sujet que "l'occupation israélienne":
CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME: SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ

21 janvier 2008
Le CDH ne cache d'ailleurs pas quel est l'ennemi public numéro 1 car ce communiqué de presse précise immédiatement que :
"Cette session, convoquée à la demande du Groupe des États arabes et de l'Organisation de la Conférence islamique, sera la sixième session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme depuis sa création en juin 2006, et la quatrième liée à des incursions militaires israéliennes"
Quatre sessions spéciales sur six consacrées à Israël... une obsession extraordinaire, en effet, et ça continue :
LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME TIENT UNE SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LA SITUATION DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ LE 15 OCTOBRE

13 octobre 2009

"Cette douzième session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme est convoquée à la demande de la Palestine, appuyées [sic] par les 18 États membres suivants du Conseil: Bahreïn, Bangladesh, Bolivie, Chine, Cuba, Djibouti, Égypte, Gabon, Indonésie, Jordanie, Maurice, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, Philippines, Qatar, Arabie saoudite et Sénégal"
Note perso: j'attends de voir une session extraordinaire "convoquée à la demande du Tibet"... ça ne risque pas de se produire puisque selon le CDH le Tibet n'existe pas.

D'autres pays ont parfois le privilège d'une session "extraordinaire". Ainsi le Sri Lanka en 2009, mais admirons les précautions de la résolution adoptée par le CDH à cette occasion, tout en rappelant que le nombre de victimes civiles au Sri Lanka est de très loin supérieur à ce qu'on a pu voir dans la bande de Gaza en décembre-janvier (même si l'on accepte les statistiques fournies par le Hamas) :
Réaffirmant le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de Sri Lanka, et ses droits souverains de protéger ses citoyens et de lutter contre le terrorisme,

Condamnant toutes les attaques lancées par les Tigres de libération de l’Eelam tamoul contre la population civile et leur pratique consistant à utiliser les civils comme boucliers humains, (...)

Accueillant avec satisfaction la cessation des hostilités et la libération par le Gouvernement sri‑lankais de dizaines de milliers de citoyens retenus en otage par les Tigres de libération de l’Eelam tamoul, ainsi que les efforts du Gouvernement pour assurer la sécurité et la sûreté de tous les Sri‑Lankais et pour instaurer une paix permanente dans le pays, (...)

Encouragé par l’assistance humanitaire de base, en particulier, l’eau potable, l’assainissement, la nourriture et les services médicaux et de soins de santé que le Gouvernement sri‑lankais, avec l’aide d’organismes des Nations Unies, a apportée aux personnes déplacées, (...)

2. Se félicite de la volonté constante de Sri Lanka de promouvoir et de protéger tous les droits de l’homme et l’encourage à continuer de respecter ses obligations dans le domaine des droits de l’homme et les normes du droit international des droits de l’homme; (...)

6. Encourage le Gouvernement sri‑lankais à continuer de persévérer dans ses efforts en faveur du désarmement, de la démobilisation et de la réadaptation des anciens enfants soldats (...)

12. Prie instamment la communauté internationale de coopérer avec le Gouvernement sri‑lankais dans les efforts de reconstruction (...)

Résolution adoptée par 29 voix contre 12, avec 6 abstentions, à l’issue d’un vote enregistré. Les voix se sont réparties comme suit:

Ont voté pour: Afrique du Sud, Angola, Arabie saoudite, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Bolivie (État plurinational de), Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Chine, Cuba, Djibouti, Égypte, Fédération de Russie, Ghana, Inde, Indonésie, Jordanie, Madagascar, Malaisie, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, Philippines, Qatar, Sénégal, Uruguay, Zambie;
C'est virulent, hein? Ah on ne mâche pas ses mots, à Genève.

Comparons avec la toute chaude conclusion de la session spéciale du Conseil dit "des Droits de l'Homme" datée du 16 octobre 2009:
COUNCIL CONCLUDES SPECIAL SESSION AFTER ADOPTING A RESOLUTION CALLING FOR THE IMPLEMENTATION OF THE RECOMMENDATIONS IN THE GOLDSTONE REPORT

16 October 2009

The Human Rights Council concluded its twelfth Special Session today after adopting a resolution that focused on continuing violations of human rights by Israel in the Occupied Palestinian territories, in particular in East Jerusalem, and endorsed the recommendations set out in the reports of the Fact-Finding Mission to Gaza led by Justice Goldstone and by the High Commissioner for Human Rights, and called for their implementation

In its resolution, which was adopted by a vote of 25 in favour, six against, and 11 abstentions, the Council strongly condemned all policies and measures taken by Israel, the occupying Power (...)

Ont voté pour: Argentina, Bahrain, Bangladesh, Bolivia, Brazil, Chile, China, Cuba, Djbouti, Egypt, Ghana, India, Indonesia, Jordan, Mauritius, Nicaragua, Nigeria, Pakistan, Philippines, Qatar, Russia, Saudi Arabia, Senegal, South Africa, Zambia.
Ah, tiens, où sont passés les "militants palestiniens" épinglés par le rapport Goldstone? Et depuis quand Jérusalem dite "Est" est-elle située dans la bande de Gaza? Bah, le CDH a simplement fait d'une pierre deux coups et a utilisé la publicité faite au rapport Goldstone pour faire passer ses habituels messages sur la "Puissance occupante" (occupying Power).

22 pays ont signé à la fois la calme et posée résolution "contre" le Sri Lanka et celle endossant le rapport Goldstone contre Israël: Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Bahreïn, Bangladesh, Bolivie, Brésil, Chine, Cuba, Djibouti, Égypte, Russie, Ghana, Inde, Indonésie, Jordanie, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, Philippines, Qatar, Sénégal, Zambie. Ils devaient être en rupture de stock de verveine le 15 octobre.

Le CDH reprend sans hésiter ni rougir la propagande palestinienne la plus paranoïaque, voir ce passage sur les prétendues excavations "dans, aux alentours de" et "sous" la mosquée Al-Aqsa et "ses environs":
It also condemned the recent Israeli violations of human rights in Occupied East Jerusalem, particularly (...) the continuous digging and excavation works in and around Al-Aqsa mosque and its vicinity. The Council demanded that Israel (...) immediately cease all digging and excavation works and activities beneath and around Al Aqsa Mosque
Pour poursuivre la comparaison avec la résolution sur la guerre civile au Sri Lanka :
The Council also condemned the non-cooperation by Israel with the Independent International Fact-Finding Mission established by its resolution S-9/L.1.
Ce passage semble indiquer que l'important, pour le Conseil, n'est pas le nombre de victimes mais la largeur des sourires des gouvernements concernés et le nombre de pâtisseries offertes lors des réceptions des éminences onusiennes.

Au vu des obsessions du Conseil je doute toutefois qu'un dirigeant Israélien, même le plus parfait des hôtes et le plus courtois des diplomates, puisse un jour être jugé digne de mériter une résolution aussi aimable et positive que celle rendue à propos du Sri Lanka (ou de n'importe quel autre pays).

Finalement, que doit-on faire du CDH?

Rien. Absolument rien. Le Conseil dit "des Droits de l'Homme" remplit déjà parfaitement sa fonction: servir de cache-sexe aux pays membres et leurs amis. Sans oublier d'agiter régulièrement l'épouvantail israélien pour nous convaincre de sa détermination à protéger les droits de l'Homme...


Update
Richard Goldstone trouve que le CDH pousse le bouchon un peu loin. Il a exprimé des réserves dans une entrevue avec Le Temps (journal suisse) : Richard Goldstone déplore la récupération politique de son rapport. L'article du Temps est en accès payant.

Haaretz résume le point de vue du juge sud-africain : Richard Goldstone slams UN for failing to censure Hamas.
South African jurist Richard Goldstone, who headed a UN investigation commission into the conduct of Israel and the Palestinian group Hamas during Israel's offensive in Gaza last winter, criticized on Friday the United Nations Human Rights Council's decision to endorse the report his commission had compiled.

Goldstone, whose report accused both Israel and Hamas of committing war crimes, lamented the wording of the resolution adopted by the UN Human Rights Council on Friday, because unlike the report, he said, the draft does not include any condemnation of Hamas, Israel Radio reported.

Goldstone told the Swiss newspaper Le Temps before the vote that the wording of the resolution was unfortunate because it included only censure of Israel. He voiced hope that the Human Rights Council would alter the wording of the draft
D'aucuns feront remarquer qu'un rapport biaisé ne pouvait que susciter de telles récupérations...

samedi 10 octobre 2009

Il faut signer la Constitution

Je suis d'accord avec Jean Allaire sur un point: le Québec doit signer la Constitution.

Par contre je suis opposé à l'idée d'imposer des conditions préalables à cette signature, surtout lorsqu'on regarde les conditions proposées par M. Allaire.

La reconnaissance de la nation québécoise, par exemple.

Ce genre de reconnaissance est une boîte de Pandore, car il n'y a pas que les "Québécois francophones de souche" qui pourraient ou voudraient se définir comme une nation. Or les fondateurs du Canada n'ont pas voulu créer un sac de confettis, mais un pays.

Ensuite, il existe des francophones ailleurs qu'au Québec. Reconnaître une nation québécoise les isolerait encore un peu plus (sans compter l'accroissement de l'isolement du Québec lui-même, qui ne ferait plaisir qu'aux séparatistes).

Enfin, accorder un statut constitutionnel à la "nation québécoise" poserait un problème à ceux, au Québec (y compris nés au Québec) qui ne se reconnaissent pas dans le nationalisme québécois. Un tel amendement à la Constitution officialiserait la dichotomie entre les "vrais Québécois", et les autres.

Tant que cette dichotomie n'existe que dans les discours des séparatistes il est possible de s'en accommoder, supporter l'injure et serrer les dents. Mais si la Constitution devait adopter un tel point de vue les choses deviendraient très différentes.

Il faut mettre un terme à ce long psychodrame qui ne sert que les intérêts des séparatistes.

Il faut signer la Constitution.

dimanche 4 octobre 2009

Encore un boycott? No, it's a BUYcott!

Si vous êtes, comme moi, lassé de voir à tous les coins de rue des campagnes de boycott contre "l'État raciste", "l'entité", "le cancer", "la tête de pont de l'impérialisme occidental", "le régime d'apartheid", "l'USraël", bref si vous en avez ras le bol de ces déchaînements de haine récurrents contre l'unique État juif au monde, vous serez sans doute intéressé par cette initiative canadienne:

Buycott Israel est née en avril 2009 et s'est déjà illustrée dans deux opérations de contre-boycott à Vancouver et Toronto. Ses parrains et marraines sont le Comité Canada-Israël, le Canadian Jewish Congress, et les communautés juives de Vancouver et Toronto.

Dans le cas du vin israélien boycotté dans un magasin du Grand Toronto, des courriels ont circulé: plutôt qu'acheter du vin n'importe où, des buycotteurs sont allés se fournir dans le magasin ciblé par les militants "antisionistes". Résultat: le stock de vin israélien a rapidement été vendu.

L'appel au boycott s'est transformé en succès commercial pour le produit visé.

Pour le moment Buycott Israel est encore dans une phase de construction. Leur premier objectif est de se constituer une base de contacts suffisamment large. Ces contacts pourront à la fois servir d'informateurs sur les innombrables campagnes de boycott "antisionistes", mais surtout agir en tant que consommateurs éclairés: les buycotteurs.

Plus d'information dans cet article du JPost.

Que vaut un homme?

On savait déjà que, selon le Hamas, un Juif valait plusieurs centaines d'Arabes:
Another senior Hamas official in Damascus told a Qatari newspaper, Al-Arab, that a prisoner swap involving Shalit will be consummated "soon."

According to Israel Radio, the official told Al-Arab that Israel will release 1,000 Palestinian prisoners - 550 of whom are affiliated with Hamas while the remainder belong to various Palestinian factions (Haaretz, 3 octobre 2009)
Taux de change surprenant venant d'une organisation pourtant peu suspecte de philosémitisme...

Mais que faire pour des chiffres plus modestes? Que vaudraient vingt Palestiniens, par exemple?

Là encore le Hamas nous apporte sa réponse. Vingt Palestiniennes valent une cassette vidéo:
Israël a rajouté deux femmes hautement dangereuses dans la liste des 20 Palestiniennes libérées aujourd'hui (...) En échange de ces libérations en série, l'Etat hébreu doit recevoir une vidéo du Hamas, prouvant que Guilad Shalit, le soldat israélien capturé en 2006, est toujours en vie (JPost, 4 octobre)
En échange d'hommes, le Hamas aurait-il fourni un Blu-Ray? Pour le savoir, il suffit d'attendre que le mouvement terroriste procède à de nouveaux enlèvements, comme son chef l'a promis encore récemment: Hamas vows to try to kidnap more IDF soldiers (Haaretz, 2 octobre).

Croisons donc les doigts, deux fois: une fois pour la libération de Gilad Shalit, une deuxième fois pour que, parmi les centaines de prisonniers qui seront libérés par Israël, aucun ne reprenne du service pour le compte d'une milice terroriste.

* * *

Voici le contenu de la vidéo fournie par les "autorités" de Gaza. C'est très court.

Traduction de l’hébreu par M. Macina, pour l’Upjf (http://www.upjf.org/actualites/article-17221-143-7-qu-dit-cher-gilad-shalit-video-filmee-hamas-ysh.html):
« Shalom, je suis Gilad Shalit, fils de Aviva et Noam Shalit, frère de Hadas et Joël, habitant à Mitzpeh Hilla, Numéro de carte d’identité xxxxxxxxxx. Aujourd’hui, lundi 14 septembre 2009.

Comme vous pouvez le voir, j’ai en main un journal palestinien de ce jour, 14 septembre 2009, publié à Gaza.

Je lis ce journal pour y trouver l’information me concernant, et j’espère y trouver une indication quelconque sur ma libération et mon retour prochain à la maison.

Il y a longtemps que j’attends et désire ardemment le jour où je serai libéré.

J’espère que le gouvernement actuel dirigé par Benjamin Netanyahu ne gâchera pas cette opportunité de conclure l’accord et qu’en conséquence, je pourrai enfin réaliser mon rêve et être libéré.

Je veux transmettre mon bonjour à ma famille et leur dire que je les aime, qu’ils me manquent beaucoup, et que j’aspire au jour où je les reverrai.

Papa, Yoël et Hadas, vous souvenez-vous du jour où vous êtes venus à ma base de Ramat Ha-Golan, le 31 décembre 2005 - laquelle, si je ne m'abuse, s’appelle Revaya B ? Nous avons fait une promenade autour de la base et vous m’avez photographié sur un char Merkava et sur l'un des vieux chars à l'entrée de la base.

Après quoi, nous sommes allés (en voiture) au restaurant dans un des villages druzes et, en chemin, nous nous sommes pris en photo sur le bord de la route, avec en toile de fond le Hermon enneigé.

Je tiens à vous dire que me sens bien sur le plan santé. Les mudjahidin des Brigades Ezzedim al-Kassam me traitent parfaitement.

Merci beaucoup et au revoir. »

samedi 3 octobre 2009

Selon que vous serez puissant ou misérable...

S'il est une chose agaçante en ce monde, c'est lorsqu'une corporation serre les rangs autour d'un délinquant. Célèbre et couvert d'honneurs, le délinquant, de préférence.

Que l'on m'explique par exemple pourquoi l'artiste Patrick Font a été marqué du seau éternel de l'opprobre, abandonné de presque tous bien qu'il ait "payé sa dette à la société" comme on dit, alors que le fugitif Roman Polanski a, lui, été aidé durant sa longue cavale et se voit aujourd'hui entouré d'un rempart de saltimbanques de luxe.

Trop popu, Font? Trop provincial? Il doit bien y avoir une raison pour que l'un soit traité comme un pestiféré alors qu'on se bat pour arpenter les tapis rouges en compagnie de l'autre. Est-ce une affaire de talent? Un Oscar pour oublier le sédatif, un César pour absoudre la sodomie? Pas de statuette dorée, pas de pardon, quand bien même on aurait purgé sa peine?

Que l'on me cite un violeur de mineur(e) fauché et/ou anonyme, un seul, qui aurait bénéficié d'une telle complicité internationale durant trente années, et qui verrait un ministre s'emporter publiquement contre ceux qui s'efforcent de le faire juger et ainsi clore l'affaire une bonne fois pour toutes.

Bien sûr, on peut aimer Polanski, peut-être surtout ses films; pourquoi d'ailleurs le haïrait-on alors que sa victime a passé l'éponge? Bien sûr, on doit souhaiter un dénouement rapide et équitable pour tous, y compris pour l'accusé. Mais dénouement il y aurait eu depuis longtemps si le prévenu n'avait pas choisi de fuir son pays et ses juges. Et si une peine légère est appliquée, qu'elle soit fondée sur le droit et non pas sur l'épaisseur du carnet d'adresses de l'agresseur.

Ce qui est ahurissant dans cette affaire ce n'est pas que Polanski ait opté pour la fuite et refait sa vie ailleurs. Chacun sa stratégie de défense après tout. Ce qui est scandaleux et proprement immoral c'est que l'on attend du citoyen "de base" qu'il respecte la justice, qu'il se plie aux lois (concernant les droits d'auteurs par exemple...) y compris celles qu'il ne connaît pas car nul n'est censé ignorer la loi, tandis que le gratin se mobilise pour exiger qu'un des leurs en soit définitivement exempté.

Il ne leur manque que la perruque poudrée. La mentalité d'ancien régime, la morgue aristocratique, le mépris de la plèbe, ils l'ont déjà.

* * *

Lecture conseillée: le billet d'Eolas consacré à cette pathétique affaire. Voilà un avocat qui ne se fera pas beaucoup d'amis sur la Croisette; ce n'est pas très grave car les avocats "fréquentables" ne manquent pas, dieux merci.

Extrait du billet d'Eolas:
"Je trouve honteux d’entendre des artistes qui il y a quelques semaines vouaient aux gémonies les téléchargeurs et approuvaient toute législation répressive et faisant bon cas de droits constitutionnels pour sanctionner le téléchargement illégal de leurs œuvres crier au scandale quand c’est à un des leurs qu’on entend appliquer la loi dans toute sa rigueur. Quand on sait que pas mal de téléchargeurs ont dans les treize ans, on en tire l’impression que les mineurs ne sont bons à leurs yeux qu’à cracher leur argent de poche et leur servir d’objet sexuel. Comme si leur image avait besoin de ça. Et après ça, on traitera les magistrats de corporatistes."
Pour plus de détails sur l'attitude de la caste artistique ou les déclarations scandaleuses de certains politiques, n'importe quel journal français fera l'affaire.

Update
Polanski, une victime? de Lysiane Gagnon, et La pédophilie politiquement correcte par Yves Boisvert. Ils mettent bien en évidence le "deux poids deux mesures" réclamé par certains. Le ministre parisien de la Culture ainsi que quelques autres bonnes consciences n'ont rien à craindre des frimas qui approchent, les voilà habillés pour l'hiver...

La liste des signataires contre "l'Amérique qui fait peur" (aux violeurs d'enfants?) sur le site de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques).

En comparaison de la grande compassion de la SACD pour un violeur de gamine en cavale, regardez un peu leur attitude face à la reproduction des œuvres des artistes (la SACD représente ses membres, auteurs et compositeurs, auprès des diffuseurs; elle perçoit les versements et les répartit ensuite entre les adhérents, en gardant un petit pourcentage au passage): Loi Création et Internet, ou encore la copie privée.

Si quelqu'un a vu, un jour, une pétition organisée par la SACD pour demander l'élargissement d'un gamin coupable de téléchargement, qu'il me fasse signe!

jeudi 1 octobre 2009

Ces accouplements qui menacent Montréal

Pierre Curzi, député péquiste (donc séparatiste) élu au parlement provincial à Québec, porte-parole de l'opposition officielle en matière de langue, s'inquiète beaucoup pour l'avenir de Montréal.

L'affaire est tellement grave que La Presse et Le Devoir publient aujourd'hui une fulgurante analyse du député. On peut la lire sur le site Internet du Devoir: Protégez le français, revenez sur votre île! (Montréal est située sur une île bordée par le Saint-Laurent au sud et la rivière des Prairies au nord.)

Que nous dit le député? "L'anglicisation de Montréal est un phénomène qui me préoccupe grandement."

Bon, certes, Pierre Curzi est du genre à se sentir menacé par la venue d'un chanteur anglophone (Paul McCartney) lors des festivités organisées pour les 400 ans de la ville de Québec... Mais tout de même, en tant que Montréalais francophone, je me sens concerné par son cri d'alarme. Oui, je suis tout disposé à m'inquiéter comme "près de 90 % des Québécois francophones [qui] estiment que la langue française est menacée à Montréal". C'est un sondage Léger-Marketing qui l'affirmait en juin 2009. Si des sondés à Joliette, Rimouski, Gaspé ou Chicoutimi "estiment" que la langue française "est menacée à Montréal", c'est que c'est vrai. Le fait que les séparatistes chantent cette rengaine depuis des années n'a probablement aucune influence sur l'opinion des sondés.

Mais diantre! Je vis depuis six ans à Montréal et je n'avais pas remarqué cette satanique vague anglobeurk. Pierre Curzi (plus exactement la source sur laquelle il se fonde) est formel: "Dans les faits, le poids démographique des individus de langue maternelle française recule sans cesse à Montréal depuis 40 ans. Il est passé de 61 % en 1971 à 50 % en 2006".

Aïe. Je commence déjà à me sentir un peu angoissé, même si le député oublie de préciser sa source.

Si on accepte les chiffres fournis par le député péquiste, pourquoi le nombre d'individus de langue maternelle française baisse-t-il à Montréal?

C'est tout bête: de plus en plus de francophones vont s'acheter un pavillon en banlieue. Les rats quittent le navire, tabarouette! Ils s'échappent par les ponts! Plutôt que vivre en vrais patriotes dans un 4 1/2 dont le loyer s'envole et faire barrage à la (prétendue) vague anglophone, ils préfèrent investir dans une bicoque dans des municipalités où il y a déjà 95% de vrais Québécois-de-souche! Quel gâchis...

Or un individu "de langue maternelle française" qui s'installe à Brossard ou Laval, c'est bien plus qu'un -1 dans les statistiques. Pierre Curzi a très bien vu le péril mortel qui menace notre ville: un Franco qui s'en va, c'est un Franco qui n'entre plus "en contact quotidiennement avec les allophones" (1).

Et que va faire un allophone ainsi privé du "contact quotidien" avec nos Tremblay, Gagné, Gagnon, Laliberté, Lafleur, Choquette et Paquette? Il va céder aux tentations du diab', asti! "Les allophones ont donc le choix et la possibilité de vivre dans les deux cultures. D'ailleurs, un allophone sur deux vit dans la culture anglophone à Montréal", nous dit le député.

On ne dira jamais assez le danger pernicieux que cachent "le choix" et "la possibilité". Heureusement Pierre Curzi et son parti sont là pour nous alerter sur la face cachée de ces diaboliques concepts.

Mais il y a pire encore que l'emprise anglobeurk sur l'esprit de nos concitoyens allophones. Les Anglos ne se contentent pas de profiter honteusement de la défection des Tremblay, Gagné, Gagnon, Laliberté, Lafleur, Choquette et Paquette pour leur bourrer le crâne avec Corner Gas et Little Mosque on the Prairie, oh que non!
[Le] risque de transfert linguistique intergénérationnel vers l'anglais [devient] exponentiel s'il y a union avec un ou une anglophone. Donc, moins il y a de francophones sur l'île de Montréal, plus les allophones vont fonder des familles avec des anglophones. Si l'on veut que les allophones s'intègrent majoritairement à la culture francophone, nous devons vivre avec eux et nous devons être nombreux à le faire!
C'est pas de l'analyse ça?

Après le choix et la possibilité de regarder des conneries en anglais plutôt qu'en français à la télé, voici donc un autre terrible danger: les étalons francophones étant hors de portée en banlieue (franchir un pont, tu penses, ça te casse la libido) la femelle allophone, poussée par d'impérieux instincts naturels, est désormais tentée de s'accoupler avec le premier Anglo qui passe. Les petits issus de cette union sont alors assimilés par l'ennemi. Damned!

Et voilà comment Montréal descend doucement dans sa tombe... Sérieusement, ça ne vous plonge pas dans des affres d'angoisse? Ça ne vous fait pas suer de peur? Moi si! D'ailleurs dès demain j'adhère au Parti Québécois et j'engrosse j'épouse une immigrante allophone. Un utérus de moins pour les Anglais, et toc.

Et elle est là, la solution! Les Tremblay, Gagné, Gagnon, Laliberté, Lafleur, Choquette et Paquette sont priés de rapatrier leurs gonades sur l'île, et fissa: "Il faut travailler au développement des politiques pour garder sur l'île de Montréal les francophones qui y habitent déjà et créer les conditions de retour vers Montréal pour les francophones souhaitant y demeurer".

J'ai hâte de voir les propositions que ne manquera pas de faire le député péquiste. Comment limiter "le choix" et "la possibilité" des habitants de l'île, bref, comment restreindre les libertés des Montréalais en matière de lieu d'habitation, de biens culturels voire de partenaires sexuels? Instaurer des taxes en fonction de la langue maternelle des habitants? Des péages sur les ponts? (Devront payer les francophones qui sortent de l'île et les anglophones qui veulent y entrer.)

Quel suspense!

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Pour finir, la question que tout le monde se pose (surtout les Français et les Belges): ils sont payés pour pondre ce genre d'analyses, les députés québécois? La réponse est oui, et plutôt bien (sans oublier les petits à côté).


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(1) Le terme "allophone" désigne une personne dont la langue maternelle n'est ni le français ni l'anglais.