mardi 5 mai 2009

Ahmadinejad a du souci à se faire

On l'oublie facilement, mais on vote, dans la République islamique d'Iran.

La campagne électorale pour les prochaines présidentielles (qui se tiendront en juin) est en cours.

Le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, sera-t-il réélu pour un 2e mandat de quatre ans?

Ce n'est pas certain. Non seulement parce que sa popularité est toute relative, mais aussi parce que les candidats qui lui font face sont pugnaces et agressifs.

On peut s'en rendre compte en lisant une entrevue du candidat "réformiste" Mir-Hossein Moussavi, publiée dans Jeune Afrique du 26 avril au 9 mai, pages 72-73.

M. Moussavi est un adversaire de poids qui ne mâche pas ses mots. Qu'on en juge:


Avez-vous des points de désaccord [avec Ali Khamenei, le Guide Suprême de la révolution] dans des domaines particuliers?

Non.

Euh? C'est tout?

Oui, c'est tout, et il a raison! Pourquoi faudrait-il inventer des désaccords quand on peut faire une politique d'amour et d'harmonie? Stephen Harper et Michael Ignatieff feraient bien d'en prendre de la graine.


Les détracteurs d'Ahmadinejad estiment que le pays connaîtra une crise s'il est réélu. Êtes-vous d'accord?

Je ne souhaite pas dire ce genre de choses et n'aime pas user d'un langage aussi dur.

Il est en feu je vous dis! Une bête politique à l'assaut de la présidence!

Mais c'est aussi un homme sensible qui ne souhaite pas faire de la peine à un ex-pasdaran. Car c'est fragile et doux à l'intérieur, un pasdaran. Ça ne supporte pas facilement des mots aussi durs que, par exemple, "crise". Ouch. Un bien vilain mot qui a déjà brisé tant de coeurs de présidents et de premiers ministres.


Les jeunes ne vous connaissent guère. Pourquoi voteraient-ils pour vous?

Les jeunes sont tout à fait libres de voter pour qui ils le souhaitent (...) Si les jeunes pensent que ma politique répond à leurs besoins, ils voteront pour moi, sinon, ils choisiront un autre candidat.

Alors, ça, si c'est pas une leçon de démocratie et de liberté, je me demande bien ce que c'est.

Mon coloc, qui est méchant de nature, me suggère "un candidat fantoche?".

C'est dur.

Update
L'Iran des mollahs ne fait pas les choses à moitié: "475 Iraniens se sont enregistrés comme candidats potentiels à l'élection présidentielle du 12 juin, selon le ministère de l'Intérieur" (AFP)

475!

Le candidat fantaisiste, nouvelle ressource naturelle iranienne? On va pouvoir en importer?

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