dimanche 3 mai 2009

On nous mijote une drôle de paix mondiale

Vous avez voulu la paix dans le déshonneur, vous aurez la guerre et le déshonneur - Winston Churchill.

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Le chancelier du IIIe Reich avait assuré au mufti de Jérusalem, Hajj Amin El-Husseini, que le Reich allemand était tout à fait favorable à l'élimination des Juifs palestiniens.

Les armées allemandes, stoppées dans le Caucase et en Égypte, n'ont pas eu l'occasion d'aider le mufti à réaliser ses rêves de solution finale. Les Juifs sont restés en Eretz Israel, et le mufti -un temps recherché comme criminel de guerre - a échappé à la justice et a réussi à s'enfuir (en Égypte puis au Liban).

Les grands hommes disparaissent, leurs idées demeurent...

C'est ainsi que le président de la République islamique d'Iran, M. Ahmadinejad, ne cesse de réclamer l'éradication de "l'entité sioniste" (le mot "Israël" reste souvent en travers de la gorge de ce genre de personnages). Comme ses illustres prédécesseurs, il le fait bien sûr au nom de la paix; Adolf H..ler n'hésitait pas à décrire le conflit qu'il avait déclenché comme une "guerre juive" imposée au pacifique Reich nazi. Ah, ces Juifs fauteurs de guerre...

Le président iranien a commis une petite phrase, il y a quelques années de ça, sur "l'effacement" d'Israël de la carte du monde (ou son évaporation des spirales du temps, selon certains traducteurs poètes), ce qui avait ému quelques consciences. Un grand homme ne manque toutefois jamais de collaborateurs, et un refrain avait couru (et court encore) disant qu'en fait M. Ahmadinejad avait été mal traduit (cf. par exemple ceci, cela, ou cecicela), ce qui permettait au passage de pointer un doigt accusateur vers le "lobby sioniste" et sa propagande belliciste contre la pacifique république chiite. Ah, ces "Sionistes" fauteurs de guerre... en serons-nous libérés un jour?

L'ex-pasdaran a de la suite dans les idées; il vient -une fois de plus- d'affirmer sa vision géopolitique: "Zionist regime will be uprooted" (Ynetnews). M. Ahmadinejad (qui a récemment honoré de son auguste présence la conférence onusienne contre le racisme -sic- dite "Durban II" à Genève) ne reconnaît aucune légitimité au "régime sioniste" et proclame que "l'entité" peut -et doit- être démantelée de la même manière qu'elle a été créée: par la volonté des nations.

Les alliés du président iranien n'ont pas, eux non plus, la langue dans leur poche, comme l'a récemment prouvé le chef du Hezbollah: "We are strong and we are capable (...) If we will stand on our feet, we can destroy this entity", a-t-il déclaré.

M. Ahmadinejad n'est pas le premier, toutefois, à récupérer les idées des "grands ancêtres". Citons par exemple le chefaillon d'un ancien groupe néonazi, un certain Marc Frederiksen: "Israël n'est pas un État national, il constitue la plate‑forme territoriale d'une subversion mondiale qui doit assurer la domination définitive d'une secte sur tous les peuples de la Terre, C'est pourquoi toutes les nations, tous les peuples du monde doivent lutter pour sa disparition" (cité dans un article de Georges Bensoussan). Des propos tenus en 1973, très proches du discours du Leader iranien ou de celui des officines anti-"sionistes".

Faire disparaître, éradiquer, détruire, effacer. Jadis il fallait se débarrasser des Juifs, aujourd'hui il faut éradiquer l'État juif. Et c'est encore au nom de la paix et de l'amitié entre les peuples que l'on nous vend cet alléchant programme.

Les armées du IIIe Reich n'ont pas pu atteindre Eretz Israel. Les nazis n'ont pas eu le temps de développer l'arme nucléaire.

L'Iran d'Ahmadinejad et d'Ali Khamenei (Guide suprême de la révolution, héritier de Khomeyni), lui, a tout le temps nécessaire pour développer l'arme atomique et améliorer des missiles qui ont déjà une portée suffisante pour frapper Tel-Aviv ou Haifa. Certes, rien ne dit qu'une fois la bombe entre leurs mains, ils s'en serviront (voir cette analyse). Deux indices inquiétants toutefois: a) ce sont des illuminés messianistes, b) attaquer Israël peut être vu comme un excellent moyen de rallier "la rue musulmane" (voir Saddam Hussein, qui décida en 1991 de lancer des scuds contre Israël dans l'unique but de briser la coalition à laquelle participaient de nombreux pays arabes - la Jordanie faillit sombrer dans la tourmente et le raïs irakien bénéficia d'un large soutien populaire, sans compter celui d'Arafat... ou de Jean-Marie Le Pen)

Étant donné les atermoiements, hésitations et divisions de la communauté internationale, étant donné notre répugnance à tenir compte des leçons de l'Histoire, seule une nouvelle révolution en Iran pourrait interrompre la marche vers le précipice des illuminés au pouvoir à Téhéran.

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