vendredi 27 février 2009

A la Chambre, le Bloc s'acharne contre Juneau

Hier, André Juneau comparaissait devant des députés de la Chambre des Communes à Ottawa (parlement fédéral), voir le billet précédent.

Le Bloc, parti québécois séparatiste (le seul parti à la Chambre qui présente des candidats uniquement au Québec, idéal sécessionniste oblige) réclame la démission d'André Juneau, accusé d'avoir voulu "célébrer" la défaite française du 13 septembre 1759.

Le Bloc s'est également déchaîné contre un autre projet, celui d'une journée éducative "bataille des Plaines" dans des écoles québécoises. Pas de ça Ginette, les écoles québécoises relèvent uniquement de la Province, le fédéral n'a pas à s'en mêler: "Le Bloc québécois a quant à lui critiqué toute la journée une activité «éducative» proposée par la CCBN aux enfants d'âge primaire et secondaire (...) 'Ils n'ont pas d'affaire, le fédéral, dans les écoles du Québec', a dit le chef bloquiste, Gilles Duceppe" (La Presse)

Il a raison: le formatage des cerveaux des futurs séparatistes ne tolère aucune intrusion d'un organisme satanique fédéral. Les cerveaux, ça se lave en famille!

Réponse de M. Juneau (je mets en gras un passage): "En comité parlementaire, M. Juneau a rétorqué que cette activité existait depuis plus de 15 ans, en collaboration avec le ministère de l'Éducation du Québec, même sous les gouvernements péquistes, et que plus de 180 000 enfants y ont déjà participé. Le taux de satisfaction de l'activité, a-t-il ajouté, est de 99,2 %" (La Presse)

Comme raisons de l'annulation de la reconstitution en costume et du bal, André Juneau donne trois raisons: 1) les menaces et la crainte pour la sécurité des animateurs et spectateurs, 2) le fait que l'opinion publique soit si partagée sur le projet, et 3) "Surtout, c'est le fait d'avoir été largué par les politiciens qui a causé la mort du projet de reconstitution".

Eh oui, on laisse le terrain libre aux séparatistes, on leur confie le soin de dire l'Histoire -à leur façon- et de la commémorer, ou pas, selon leurs besoins.

André Pratte écrivait récemment que: "La couardise des fédéralistes laissera, encore une fois, le champ libre à l'interprétation dominante de notre histoire. Cette vision selon laquelle le paradis de la Nouvelle-France fut transformé en enfer par la conquête, enfer dont nous ne serons libérés que le jour de l'indépendance (...) Libre aux souverainistes de proposer leur propre version des choses. Mais pourquoi devrait-on leur laisser le pouvoir de décider pour tous les Québécois ce qui peut et ce qui ne peut pas être commémoré? D'autant plus que leur façon de présenter l'histoire est caricaturale"

Le fédéralisme, au Québec, est essentiellement un silence.

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