Ce n'est pas toujours facile de suivre l'actualité politique à 5000 km de distance.
Un exemple : Martine Aubry, Jack Lang, Ségolène Royal, je connais. Mais qui est donc Manuel Valls ?
Le vieux jeune homme s'est fait tancer ces derniers jours pour avoir proposé de changer le nom du Parti Socialiste (et surtout pour avoir manifesté son impatience de voir la "vieille" génération laisser la place aux "jeunes", c'est-à-dire à lui, Manuel Valls). Une autre crise de nerfs entre éléphants, une de plus. En attendant la prochaine. Et celle d'après.
Changer le nom du parti? Ce n'est pas le nom qu'il faut changer, ce sont les moeurs des leaders. Le problème n'est pas tant le socialisme que les querelles incessantes des ego hypertrophiés qui "gèrent" le parti.
Plus de socialisme et moins de gauchisme, plus de droit du travail et moins de conseillers "image", un peu (beaucoup!) moins de mégalomanie dans les cercles dirigeants, en un mot moins d'esbroufe, voilà qui aurait peut-être évité au PS une telle descente aux enfers.
Les électeurs ont toujours préféré l'original à la copie. Singer l'UMP ou le NPA ne sera jamais d'aucune utilité au PS : il y a déjà des bulletins UMP et NPA dans les bureaux de vote.
On n'est apparemment pas sorti de l'auberge avec "Titine", qui diffusait le 7 juillet une lettre ouverte "adressée à Jean-Michel Baylet, Marie-George Buffet, Jean-Pierre Chevènement, Cécile Duflot, Jean Luc Mélenchon et Daniel Cohn-Bendit" dans laquelle elle expose sa vision "d'union de la gauche" pour 2012 : "Pour gagner, nous devons surmonter les divisions de nos mouvements et ou de nos partis. Nous devons changer (...) Clairement, notre objectif est de participer à l’élaboration d’un projet commun de la gauche en 2012, mais aussi de mettre en oeuvre une stratégie politique électorale commune pour l’emporter".
Une première remarque : quand on est incapable de maintenir un semblant de cohésion au sein de son propre parti, est-il raisonnable et le moindrement lucide de prétendre initier une nouvelle "union de la gauche"?
Quant aux destinataires de cette lettre ouverte... Le PRG, bien sûr. Les Verts à la rigueur, s'il faut vraiment en passer par là, mais alors à condition de bien mettre au clair le contrat d'union avant de partir ensemble aux urnes (1). Mais qu'est-ce que Martine Aubry espère du PCF ou bien du "Parti de Gauche" du sécessionniste Mélenchon? À part de nouveaux emmerdements, je veux dire.
Qu'est-ce que le PS veut développer comme "projet commun" avec les orphelins de l'URSS qui ne se sont toujours pas remis de la perte de leur boussole soviétique et tentent de se survivre à eux-mêmes, ou avec un bonhomme qui a claqué la porte du parti fin 2008 parce qu'il préférait être chef de son propre groupuscule plutôt que peser 18.5% au sein du PS? Un extrémiste qui -parmi d'autres intéressantes prises de position- conchie le gouvernement tibétain en exil, accuse le Dalai-Lama de racisme, d'autoritarisme et "d'ethnicisme" et également d'être un danger pour la paix!
Est-il encore temps pour mettre de l'ordre dans la pétaudière? Les adhérents du PS devraient taper fermement du poing sur la table et tenter, si c'est possible, de ramener leurs éléphants à la réalité. C'est un euphémisme de dire qu'il y a urgence.
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(1) Les Verts s'étaient de toute manière empressés de répondre à Martine Aubry par un "non" méprisant. Daniel Cohn-Bendit l'a accusée de "paternalisme" et a demandé au PS d'arrêter de lui "casser les pieds". Combien de temps encore le PS insistera-t-il pour tendre l'autre joue à ces types?
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