jeudi 15 janvier 2009

La CSN n'a rien vu, rien entendu

Bien que la presse ait été très discrète sur les slogans antisémites de la manif montréalaise du 10 janvier (sans oublier les drapeaux du Hezbollah, mouvement que le Canada reconnaît comme terroriste), quelques rares réactions commencent à se faire entendre.

Jason Kenney, ministre (fédéral) de la Citoyenneté de l'Immigration et du Multiculturalisme a condamné les "gestes haineux" (La Presse, 15 janvier).

Claudette Carbonneau -présidente de la CSN- qui était présente lors de la manifestation, n'a rien vu rien entendu lors de la manif elle-même, et n'a rien lu ni entendu après [lire la rectification plus bas]. Elle n'est pas la seule: les responsables politiques ou syndicalistes présents étaient soit aveugles et sourds, soit sont tous frappés d'amnésie. Dans une courte lettre ouverte publiée également le 15 janvier elle se borne à justifier la présence de la CSN lors des démonstrations anti-israéliennes, regretter l'escalade de la violence (1), ou encore condamner la "démesure" de l'attaque israélienne.

Les drapeaux du Hezbollah? "Brûle brûle Israël"? "Israël terroriste Abbas complice"? "les Juifs sont nos chiens" scandé en arabe? Le grand silence.

Soit ces "responsables" ne lisent pas leur courrier ou ne sont pas tenus informés par leur staff, soit ils n'ont rien à dire à propos de ces "dérapages".

J'espère quand même que cette cécité n'est que temporaire, et que si un jour des skinheads s'avisaient de défiler en beuglant des slogans antinoirs ou anti-autochtones, les Carbonneau, Parent, Khadir et autres retrouveraient l'usage de leurs cinq sens.

Rectif:
En fait la CSN est parfaitement au courant de ce qui s'est passé durant la manif du 10 janvier:

"La CSN ne soutient aucun slogan haineux à l’endroit du peuple d’Israël"

Mais elle refuse de s'attarder sur le sujet, qu'elle considère visiblement comme tout à fait secondaire et de peu d'intérêt:

"La CSN considère que la polémique autour de cette question doit prendre fin. Si elle se poursuit, elle sera considérée comme une manœuvre pour détourner l’attention du drame humain qui se produit à Gaza"

Non seulement la CSN ne condamne pas les propos et actes antisémites observés lors de la manif à laquelle sa présidente participait (elle se contente de ne pas les soutenir), ni ne critique la présence des drapeaux du Hezbollah, mais elle fait le procès des rares personnes qui ont dénoncé ces "dérives" et ont protesté. Ce sont eux qui sont accusés par la CSN de "manoeuvrer" afin de "détourner l'attention" de la situation à Gaza.

L'antisémitisme? N'emmerdez pas la CSN avec ce genre de polémiques triviales!


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(1) escalade laquelle nous assistons "depuis 15 jours" c'est-à-dire depuis le début de l'attaque israélienne. Madame Carbonneau ne considère apparemment pas les 250 -environ- roquettes et obus de mortier lancés sur les civils israéliens durant la semaine précédant le début des raids de tsahal comme une "escalade de la violence". 250 roquettes balancées en direction de civils ne constituent peut-être pas une action "démesurée".

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