mercredi 29 juillet 2009

L'art de l'anagramme

Les amateurs de littérature et/ou d'anagrammes seront heureux de feuilleter Anagrammes, de Jacques Perry-Salkow, chez Seuil.

Les anagrammes (1) contenues dans ce petit livre ne sont pas seulement amusantes : elles sont pertinentes.

Un exemple (p.120) :
Roméo Montaigu, Juliette Capulet :

- J'aime trop ta gueule.
- Et moi, ton cul.
Ce qui est un excellent condensé du drame shakespearien. L'auteur propose toutefois, en note, une anagramme alternative "pour les romantiques, s'il en reste" :
Roméo Montaigu et Juliette Capulet :

- Écoute, je l'imagine, la mort peut tout.
Superbe!


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(1) L'anagramme est une construction fondée sur une figure de style qui inverse ou permute les lettres d'un mot ou d'un groupe de mots pour en extraire un sens ou un mot nouveau (Wikipedia)

mardi 28 juillet 2009

Une autre leçon d'hypocrisie "made in Europe"

Le Conseil de l'Union européenne a donc décidé d'interdire "sur son territoire tout produit provenant de la chasse aux phoques" (La Presse). La chasse aux phoques au Canada, je précise.

Car pendant ce temps, le gavage des oies, la chasse pour le plaisir ainsi que les corridas continuent, notamment en France.

L'hypocrisie et le faux-cultisme, deux spécialités européennes.

vendredi 24 juillet 2009

JK wedding entrance dance : des noces dansantes!

C'est givré, c'est dansant, c'est allumé, c'est drôle... mais c'est un vrai mariage!

Jillian aime la danse et la musique, son fiancé Kevin n'allait pas lui refuser ce petit plaisir... les garçons et demoiselles d'honneur non plus! C'était à St-Paul, Minnesota, le 20 juin.




Source info : The Toronto Star.

jeudi 23 juillet 2009

Le Parti Socialiste est-il mort? Mourant? Mal en point?

Ce n'est pas toujours facile de suivre l'actualité politique à 5000 km de distance.

Un exemple : Martine Aubry, Jack Lang, Ségolène Royal, je connais. Mais qui est donc Manuel Valls ?

Le vieux jeune homme s'est fait tancer ces derniers jours pour avoir proposé de changer le nom du Parti Socialiste (et surtout pour avoir manifesté son impatience de voir la "vieille" génération laisser la place aux "jeunes", c'est-à-dire à lui, Manuel Valls). Une autre crise de nerfs entre éléphants, une de plus. En attendant la prochaine. Et celle d'après.

Changer le nom du parti? Ce n'est pas le nom qu'il faut changer, ce sont les moeurs des leaders. Le problème n'est pas tant le socialisme que les querelles incessantes des ego hypertrophiés qui "gèrent" le parti.

Plus de socialisme et moins de gauchisme, plus de droit du travail et moins de conseillers "image", un peu (beaucoup!) moins de mégalomanie dans les cercles dirigeants, en un mot moins d'esbroufe, voilà qui aurait peut-être évité au PS une telle descente aux enfers.

Les électeurs ont toujours préféré l'original à la copie. Singer l'UMP ou le NPA ne sera jamais d'aucune utilité au PS : il y a déjà des bulletins UMP et NPA dans les bureaux de vote.

On n'est apparemment pas sorti de l'auberge avec "Titine", qui diffusait le 7 juillet une lettre ouverte "adressée à Jean-Michel Baylet, Marie-George Buffet, Jean-Pierre Chevènement, Cécile Duflot, Jean Luc Mélenchon et Daniel Cohn-Bendit" dans laquelle elle expose sa vision "d'union de la gauche" pour 2012 : "Pour gagner, nous devons surmonter les divisions de nos mouvements et ou de nos partis. Nous devons changer (...) Clairement, notre objectif est de participer à l’élaboration d’un projet commun de la gauche en 2012, mais aussi de mettre en oeuvre une stratégie politique électorale commune pour l’emporter".

Une première remarque : quand on est incapable de maintenir un semblant de cohésion au sein de son propre parti, est-il raisonnable et le moindrement lucide de prétendre initier une nouvelle "union de la gauche"?

Quant aux destinataires de cette lettre ouverte... Le PRG, bien sûr. Les Verts à la rigueur, s'il faut vraiment en passer par là, mais alors à condition de bien mettre au clair le contrat d'union avant de partir ensemble aux urnes (1). Mais qu'est-ce que Martine Aubry espère du PCF ou bien du "Parti de Gauche" du sécessionniste Mélenchon? À part de nouveaux emmerdements, je veux dire.

Qu'est-ce que le PS veut développer comme "projet commun" avec les orphelins de l'URSS qui ne se sont toujours pas remis de la perte de leur boussole soviétique et tentent de se survivre à eux-mêmes, ou avec un bonhomme qui a claqué la porte du parti fin 2008 parce qu'il préférait être chef de son propre groupuscule plutôt que peser 18.5% au sein du PS? Un extrémiste qui -parmi d'autres intéressantes prises de position- conchie le gouvernement tibétain en exil, accuse le Dalai-Lama de racisme, d'autoritarisme et "d'ethnicisme" et également d'être un danger pour la paix!

Est-il encore temps pour mettre de l'ordre dans la pétaudière? Les adhérents du PS devraient taper fermement du poing sur la table et tenter, si c'est possible, de ramener leurs éléphants à la réalité. C'est un euphémisme de dire qu'il y a urgence.


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(1) Les Verts s'étaient de toute manière empressés de répondre à Martine Aubry par un "non" méprisant. Daniel Cohn-Bendit l'a accusée de "paternalisme" et a demandé au PS d'arrêter de lui "casser les pieds". Combien de temps encore le PS insistera-t-il pour tendre l'autre joue à ces types?

mardi 21 juillet 2009

L'UE critique la colonisation de Lhassa

Voilà une nouvelle qui réchauffera le coeur de tous les sympathisants de la cause tibétaine (La Presse, 21/07/09) :

L'UE, la France et la Russie ont joint leurs voix mardi à celle des États-Unis pour amener la Chine à stopper sa politique de colonisation de Lhassa, accentuant la pression internationale sur le gouvernement de Wen Jiabao qui a refusé jusqu'à présent de plier.

Usant d'un langage assez sévère, la présidence suédoise de l'Union européenne a enjoint Pékin de s'abstenir de toute action «provocatrice» à Lhassa. Catégorie dans laquelle elle a rangé les «démolitions» de maisons tibétaines et les «évictions» des familles y habitant qu'entraînera la construction du nouveau quartier de colonisation auquel les autorités locales ont donné leur feu vert

Mieux encore, Paris a révisé radicalement ses récentes positions, qui étaient plutôt fraîches vis-à-vis des Tibétains :

La France a convoqué au Quai d'Orsay l'ambassadeur chinois à Paris, M. Kong Quan, afin de réclamer à la Chine l'arrêt de cette colonisation

Le président français, Nicolas Sarkozy, n'a pas oublié les Ouïghours et la crise récente au Xinjiang :

M. Sarkozy a estimé que «le temps joue pour les extrémistes» et qu'il était nécessaire de «prendre des initiatives fortes pour pousser fortement les parties à prendre le chemin des négociations et à ramener la paix sociale », selon la présidence française

M. Sarkozy vient de remonter très fortement dans mon estime, même si je sais qu'une telle prise de position sera rapidement suivie de sanctions chinoises.

* * *

Pardon?

Vous avez du mal à y croire?

Allons donc... c'est écrit dans le journal.

Voici la conclusion de La Presse :

L'objectif affiché des promoteurs est de siniser Lhassa, occupée par la Chine depuis octobre 1950, et dont les Tibétains voudraient faire la capitale de l'État auquel ils aspirent

Vous doutez encore?

Vous avez raison.

Remplacez simplement Chine par Israël, Lhassa par Jérusalem, Chinois par Israéliens et Tibétains par Palestiniens, oubliez carrément les Ouïghours, et voilà : retour sur Terre, vous obtenez le vrai compte-rendu de l'AFP. Le monde tourne toujours aussi rond, Israël en est toujours l'axe (du mal, certes, mais c'est plutôt flatteur d'être un tel centre d'attention, non?)

Morale de l'histoire? Il y en a deux :
1) mieux vaut avoir des Juifs pour ennemis plutôt que des Hans, et
2) la non-violence, ça ne marche vraiment pas.

Le chantage de Ken Loach n'a pas ému les Australiens

Le réalisateur engagé exigeait du festival qu'il refuse la subvention de l'ambassade israélienne.

Les organisateurs du festival du film de Melbourne, Australie, ne sont pas laissés intimider par les pressions de Ken "Antisemitism is understandable" Loach et ont refusé de céder à son "chantage" (leur terme) (Haaretz).

Le président du festival, Richard Moore, a été clair : on ne boycotte personne, ni la Chine, ni Israël, ni aucun autre pays impliqué dans d'autres longues querelles historiques :

"MIFF understands that that this issue is a particularly emotional one for people, but we will not participate in a boycott against the state of Israel, just as we would not contemplate boycotting films from China or other nations involved in difficult long-standing historical disputes," ABC quoted him as saying.

"Mr Loach's decision is part of an orchestrated campaign to target events that are in receipt of financial support from the state of Israel. Loach requested that we join the boycott and as an independent arts organization. MIFF has refused," he said (Haaretz)

Les Australiens ont ainsi refusé de suivre l'exemple des organisateurs du festival d'Édimbourg, en Écosse, qui eux avaient cédé devant les menaces de Ken A.i.U. Loach. Les Écossais avaient décliné une subvention israélienne de... 300 livres sterling (1) pour satisfaire les caprices si "sélectifs" du célèbre réalisateur (Haaretz).

Voilà qui me donne le goût d'aller au cinéma vendredi soir.


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(1) soit 350 euros ou 551 $.

lundi 20 juillet 2009

La négation du peuple juif a un bel avenir en France

La revue L'Histoire consacre ce mois-ci un dossier complet à une propagande qui n'est pas nouvelle (1) mais a récemment été remise au goût du jour par un "nouvel historien" israélien antisioniste, S. Sand, qui n'est pourtant pas un spécialiste des champs d'études concernés (son domaine concerne surtout l'histoire intellectuelle française; il est un des spécialistes de l'oeuvre de Georges Sorel).

Publié en hébreu, son bouquin, "Matai ve'ech humtza ha'am hayehudi?" (Quand et comment fut inventé le peuple juif?), a immédiatement été traduit et publié en français par les éditions Fayard : "Comment le peuple juif fut inventé". Le pognon n'a pas d'odeur, c'est bien connu.

Herr Professor Sand s'est exprimé dans Haaretz après la parution de son "essai" en Israël. L'article était intitulé : Ani kouzari gué'é (2) -Je suis un fier Khazar- (Haaretz), ce qui est une absurdité dans la mesure où les Khazars n'existent plus depuis des siècles. L'article est disponible en anglais (mais avec un autre titre) sur le site du journal.

Je n'ai pas été surpris de voir les médias "antisionistes" français, comme Le Monde diplomatique, sortir le tapis rouge et s'empresser de diffuser la bonne parole : "Déconstruction d’une histoire mythique - Comment fut inventé le peuple juif" (août 2008).

Ne comptez pas trop sur Le Monde diplo pour se pencher sur l'importance du mythe dans la construction de l'identité collective d'autres peuples, et encore moins sur l'histoire du peuple palestinien dont "l'invention" est pourtant très récente (le courant du XXe siècle). Cette sélectivité dans la "déconstruction du mythe" démontre s'il en était besoin qu'il ne s'agit pas ici de recherche scientifique ou de vulgarisation, mais d'activisme "antisioniste". La délégitimation de la présence juive en Israël (pardon... en Palestine) fait feu de tout bois ; la négation de l'existence du peuple juif en fait partie.

Le Monde diplo donne un autre petit coup de main en annonçant les réunions des "Amis du Monde diplomatique", et devinez qui a été chaudement invité dans plusieurs de ces réunions? La liste des réunions est impressionnante. Une telle passion pour l'histoire du non-peuple juif est touchante, vraiment.

Plus problématique est l'attitude de L'Histoire, qui se présente comme LE magazine de référence des passionnés d'histoire. D'histoire à dormir debout, dans ce cas précis.

Le dossier, sobrement intitulé "Enquête sur le peuple juif", consiste en fait à donner la parole au Professor Sand et à éviter de trop remettre en question sa méthodologie, ses compétences, ses conclusions. Tout au plus le magazine "de référence" se contente de demander à Michel Winock (spécialiste de l'histoire de la République française), Maurice Sartre (son domaine est la Syrie antique et l'Orient hellénisé, c'est déjà un peu mieux) et Esther Benbassa de lui donner la réplique.

Esther Benbassa était peut-être la mieux placée (dans ce petit groupe) pour parler du thème choisi par L'Histoire. Son intervention est courte et son hostilité au sionisme n'est pas un secret, mais cela ne l'empêche pas de rappeler quelques évidences. Extraits :

Les Juifs ont cultivé une représentation d'eux-mêmes construite autour de leur religion mais aussi de mythes. Cet imaginaire a permis, même aux convertis, de se définir comme appartenant à une même entité culturelle et religieuse, les deux dimensions étant inséparables (...)

Tous les peuples sont des "inventions". On ne peut pas se contenter de dire que le "peuple" juif (3), tel qu'il se définissait avant la naissance du sionisme et l'acception moderne de ce concept, et aussi imaginé qu'il ait été, n'a jamais existé (...)

la question se pose de la même façon pour les Palestiniens. Ceux-ci sont-ils un peuple davantage que les Juifs?

Ce qui tranche nettement avec l'infatigable "professeur" (au fait, est-il permis de remettre en question l'existence de son diplôme?), qui multiplie entrevues et rencontres pour répandre sa propagande : "Il n’existe pas et n’a jamais existé de peuple juif" clame-t-il dans les colonnes de la très complaisante revue Books (qui comme son nom ne l'indique pas est une revue française).

Il est alarmant de constater que c'est le récit de Sand qui fait la trame du dossier de L'Histoire. Il faut s'attendre à ce que la négation du peuple juif prenne de l'ampleur dans les années à venir, tout au moins en France.

* * *

Toutes les réactions qui ont suivi la publication du pamphlet du fier Khazar n'étaient pas dithyrambiques. En voici quelques-unes :

Luc Rosenzweig, sur Causeur, résume dans un texte très court mais efficace ce que lui inspire la thèse de Sand et l'accueil enthousiaste qu'elle reçoit : " (...) Et c’est ainsi que Shlomo Sand, dont l’influence en Israël est proche de zéro, devint prophète à Saint-Germain-des-Prés".

Israel Bartal, doyen à l'Université Hébraïque de Jérusalem, a réagi dans Haaretz : "Inventing an invention". Il adresse plusieurs points, par exemple l'affirmation de Sand selon laquelle la vérité (qu'il révèle dans ses écrits...) est camouflée par les établissements scolaires en Israël. Une traduction en français est disponible sur le site de l'UPJF.

Steven Plaut, professeur à l'Université de Haifa : "The Khazar Myth and the New Anti-Semitism".

Anita Shapira, professeur d'histoire juive à l'Université de Tel-Aviv, a publié dans le numéro de mars 2009 du "Journal of Israeli History" un texte disponible au format pdf, qui apporte une très intéressante contradiction aux "thèses" de S. Sand : "The Jewish-people deniers".

Pour info, le dossier de la revue L'Histoire a suscité une assez longue réaction signée Alain Michel : "Hébreux, juifs et sionistes : omissions de L'Histoire" (repris sur le site de l'UPJF).

Harry's Place a consacré au moins un texte au sujet : "The Sandman". " (...) Israel needs to exist as a Jewish state because books like Sand’s are so popular".


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(1) Yasser Arafat avait déjà, en son temps, mentionné les "origines khazares" des envahisseurs sionistes...

(2) אני כוזרי גאה

(3) E. Benbassa ne résiste tout de même pas à la tentation de placer des guillemets.

mardi 14 juillet 2009

Petlioura, héros ukrainien

L'Ukrainien Simon Petlioura est "célèbre" pour être responsable de la mort de milliers de Juifs au début du XXe siècle.

Au risque de déclencher une polémique, le président ukrainien Viktor Iouchtchenko participe mercredi aux célébrations pour le 130e anniversaire de Simon Petlioura, combattant pour l'indépendance du pays pour les uns, organisateur de pogroms contre les juifs pour les autres (...)

Devenue finalement république soviétique au début des années 20, l'Ukraine fut alors le théâtre de violents combats entre l'armée blanche d'Anton Denikine, les troupes communistes, l'armée de Petlioura et des groupes anarchistes.

Au milieu du chaos général, un millier de pogroms furent perpétrés par différents mouvements entre 1917 et 1921. Ils firent 30.000 à 60.000 morts et provoquèrent l'exode de 200.000 juifs à l'étranger, selon l'historien ukrainien Vladislav Grynevytch (AFP)

Apparemment cela n'a pas entaché sa réputation de héros national : à l'occasion du 130e anniversaire de naissance du grand homme, une rue de Kiev a été baptisée de son nom. Ce n'est qu'un des événements destinés à célébrer l'anniversaire : des hagiographies sont publiées, des groupes de jeunesse se rassemblent et défilent en sa mémoire, on érige des statues, etc. (Haaretz).

Kiev aurait pu choisir un héros national qui n'a pas de sang juif sur la conscience, non?

Il doit bien y en avoir un?

Alerte au chewing-gum sioniste!

[attention: ce billet comporte des traces de sarcasme; lecteurs allergiques s'abstenir]

Le Hamas lance un cri d'alarme : les services secrets israéliens inondent la bande de Gaza de chewing-gums aphrodisiaques dans le but de corrompre la jeunesse (Haaretz).

C'est un père affolé qui a découvert le pot aux roses : quelques minutes après avoir mâchouillé une de ces gommes d'allure tout à fait inoffensive, sa fille a adopté un comportement choquant et inapproprié (Ynetnews).

Le Hamas, toujours très soucieux du bien-être de ses administrés, a déjà procédé à des arrestations.

Un test scientifique a même été réalisé sur deux jeunes militants du mouvement islamiste. Le résultat est proprement effrayant :

Les deux volontaires, quelques instants après avoir consommé des chewing-gums made in Israel
(Rassurez-vous, ils étaient volontaires! -- photo AP / Jason Terill)


Cela pourrait-il arriver chez nous? Après avoir mangé un Oh Henry! hier après-midi j'ai éprouvé des sensations incompatibles avec la morale et l'ordre public. Notre police osera-t-elle lancer une enquête ou bien le gouvernement va-t-il (une fois de plus) se soumettre aux diktats du libidineux lobby pro-israélien?

Au nom du ciel et de la décence, barrons la route aux aphrodisiaques sionistes avant qu'il ne soit trop tard.

dimanche 12 juillet 2009

Symbole raëlien : une idée originale ?

Ceux qui s'intéressent un peu aux weirdos mouvements exotiques connaissent le symbole des raëliens :

Jusqu'à présent je pensais qu'il s'agissait d'une invention originale du gourou, Claude Vorilhon. Mais j'ai des doutes depuis que j'ai feuilleté le petit ouvrage "Rennes secret et insolite" publié par les Éditions Les Beaux Jours.

En page 108 on trouve en effet une photo de la façade de la loge maçonnique de la rue Thiers, à Rennes. Voici un gros plan du fronton (cliquez pour agrandir) :


(Source photo Patrimoine Bretagne)

Le bâtiment a été acheté par la loge Parfaite Union en 1907, les travaux d'aménagement ont été réalisés en 1931-32.

Détail : le symbole raëlien et celui de la Parfaite Union ne "tournent" pas dans le même sens.

H'outzpah

Javier Solana, sorte de ministre des Affaires étrangères de l'Union Européenne, demande au Conseil de sécurité de l'ONU de fixer une date pour la reconnaissance d'un État palestinien, sans tenir compte de l'état des négociations entre Jérusalem et Ramallah (Haaretz).

Voici une liste non exhaustive de gens qui rêvent de voir M. Solana (ou un autre haut responsable européen) demander au Conseil de sécurité de prendre le même genre de décision en leur faveur : Tibétains, Ouïghours, Kurdes, Darfouris, Tamouls, etc.

Irriter la Chine ou son client soudanais, trop risqué. Par contre faire les gros yeux aux Israéliens est sans risque et médiatiquement rentable. Et si ça peut aider M. Solana à se sentir utile...

* * *

Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, a rencontré début juillet un ponte du Hezbollah, Nawaf Musawi.

Il n'est pas le seul : des élus britanniques ainsi que... Javier Solana... ont également initié des contacts avec des représentants de la milice terroriste libanaise. L'argument avancé est celui-ci : "Hezbollah is part of the parties that participated in the recent parliamentary elections. It is natural to meet with its representatives" (Ynetnews).

Les Britanniques ont poussé l'audace jusqu'à affirmer que le but ultime de ces rencontres avait pour but d'encourager le Hezbollah à renoncer à la violence.

Je ne sais pas pourquoi exactement, mais j'ai comme un doute sur l'efficacité de la méthode.

samedi 11 juillet 2009

La peur et la haine

La cause palestinienne compte dans ses rangs plusieurs militants qui s'identifient comme juifs ou d'origine juive.

Certains, au fil des ans, préfèrent s'éloigner de leurs anciens camarades. La rupture est parfois radicale, comme dans les cas de Luc Rosenzweig ou Nathan Weinstock.

Lucy Michaels a, en 2004, rédigé un article sur son expérience au sein du mouvement propalestinien.

Elle ne s'y est pas toujours sentie très à l'aise et elle en témoigne dans ce texte intitulé "Fear and Loathing" (La peur et la haine). Voici le début du texte, en français:

C'est seulement ces derniers mois que j'ai trouvé le courage de parler à certains de mes amis (juifs et non-juifs) au sein du mouvement de solidarité avec la Palestine, et plus largement au sein du mouvement antimondialisation et antiguerre, au sujet des difficultés que j'ai éprouvées en tant que juive au sein de ce mouvement. Il m'a aussi fallu du temps pour nommer ces difficultés : racisme antijuif, ou judéophobie.

La première fois que j'ai rejoint la lutte pour les droits des Palestiniens, c'était à l'occasion d'un rassemblement sur Trafalgar Square en 2002. En un tel lieu je pouvais rester anonyme tout en soutenant la cause en laquelle je croyais. Cependant, c'est avec horreur que j'ai observé les diverses réactions lorsqu'une pacifiste juive israélienne a pris la parole.
'L'occupation c'est la terreur!' a-t-elle dit. 'Elle apporte le désespoir dans les coeurs des jeunes palestiniens, filles et garçons. Mais les attentats suicide n'aident pas la lutte palestinienne. Ceux qui envoient ces enfants - Hamas, Jihad islamique, Tanzim – font le jeu de Sharon.'

En entendant cela, un groupe de jeunes fondamentalistes musulmans, certains d'entre eux avec les rouleaux de papier hygiénique vides attachés autour de la taille pour imiter des bâtons de dynamite, s'avancèrent vers l'estrade en jetant des bouteilles et en scandant '
Scud, Scud, Israël ! Gaz, gaz, Tel-Aviv !' et en arabe 'mort aux juifs!'. J'ai été encore plus horrifiée en voyant cette femme continuer malgré tout son discours, sans le moindre soutien. Aucune des personnes assises sur l'estrade n'a levé le petit doigt pour s'opposer à un racisme aussi flagrant. Quand elle a quitté la tribune, le président de l'assemblée lui a repris le micro avec ce commentaire: 'Eh bien, nous ne sommes pas tous d'accord avec la dernière intervenante...'

Ce qu'exprimait massivement la gauche britannique ce jour-là, ce n'était pas tant de la solidarité avec les Palestiniens qu'une virulente hostilité envers Israël et par extension envers quiconque n'aurait pas exprimé sa honte d'être juif ou son rejet radical de l'État juif.

La notion de racisme antijuif a été si étroitement associée à la Shoah (Holocauste) que ses manifestations plus subtiles et quotidiennes nous échappent bien souvent. Bien sûr on n'envoie plus les Juifs dans des chambres à gaz, et en Grande-Bretagne les attaques racistes contre des personnes ou des bâtiments sont heureusement rares. Cependant il y a des exemples, en particulier à propos d'Israël et de la Palestine, où attitudes et expressions judéophobes ressortent souvent (...)

C'est une grande différence entre ceux que l'on pourrait rapidement définir comme des "amis d'Israël" et les propalestiniens : les premiers sont motivés par leurs affinités, par un lien affectif avec le pays, ses habitants (certains d'entre eux du moins), avec la langue, la littérature, ou tout simplement par la reconnaissance du droit des Juifs à l'autodétermination.

À l'inverse, ce qui frappe chez nombre de "propalestiniens" c'est que leur engagement se fonde volontiers non pas sur l'amour pour les Arabes palestiniens et leur culture, mais sur la haine envers les Israéliens (ainsi que les "sionistes" en France ou au Canada). Il suffit pour s'en rendre compte de lire la prose et d'observer les actions des multiples groupes "propalestiniens".

Pour revenir à Nathan Weinstock, la revue "L'Arche" avait publié son témoignage à l'été 2006, on peut encore le trouver en ligne sur le site de l'UPJF. Extrait :

Un petit fait vécu, dont je me suis avéré incapable de saisir la portée, à l’époque, l’illustre amplement. Mes écrits antisionistes m’avaient valu d’être invité à la tribune de la GUPS (General Union of Palestinian Students) en 1967, à Paris, quelques jours avant la Guerre des Six Jours. J’avais décidé de saisir l’occasion de cette prise de parole pour adresser solennellement à l’assemblée un message officiel émanant du Matzpen, groupuscule antisioniste israélien d’extrême gauche. Il s’agissait d’une première (Éric Rouleau, du Monde, fit même un papier au sujet de ma venue). J’espérais opérer une brèche dans le mur d’incompréhension réciproque… Et, dans mon insondable naïveté, j’imaginais que je serais assailli d’interrogations au sujet des militants israéliens dont j’apportais le salut, qu’on se réjouirait d’entendre que les revendications des Palestiniens avaient recueilli un écho de l’autre côté de la frontière…

Pensez-vous ! Personne - j’insiste: aucun des organisateurs ou des auditeurs ne s’est intéressé au message ou au Matzpen. Ils s’en fichaient royalement, car ils avaient bien mieux à faire. En proie à un état de surexcitation incroyable, l’oreille vissée à leur transistor, ils frémissaient tous à l’écoute de Radio-Le Caire, savourant avec délices l’annonce selon laquelle les vaillantes armées arabes étaient sur le point de jeter l’agresseur sioniste à la mer.

Bref, loin de représenter un interlocuteur, je me trouvais relégué à la seule place réservée aux adversaires juifs d’Israël: celle de l’«idiot utile».

Et «utile», je l’étais en effet. Les invitations pleuvaient sur mon bureau. Tout le monde voulait m’entendre dénoncer Israël l’innommable. À chaque fois, le scénario parisien se répétait. Soutien inconditionnel des auditeurs aux pires aberrations des fedayin (surtout les pires: les outrances extrêmes ne sont-elles pas la preuve d’une foi révolutionnaire inébranlable ?). Haine sans limites pour les Israéliens, quels qu’ils soient.

Peu à peu, il me devint impossible d’ignorer un antisémitisme insidieux et omniprésent, suintant à travers toutes ces déclarations enflammées de soutien et ces dénonciations aveugles. On vomissait d’abord les «sionistes», pour démasquer ensuite l’«emprise des sionistes» sur les médias et aboutir bientôt à mettre en cause la «domination mondiale sioniste». Quand on me citait, c’était toujours en prenant soin de gommer préalablement les (trop rares) passages critiques envers les Palestiniens ou les directions arabes. Car ce n’étaient évidemment pas mes écrits qui les intéressaient, mais uniquement la possibilité de se servir de mon nom pour cautionner leur haine du Juif.


[Extrait de L’Arche n° 579-580, juillet-août 2006. Numéro spécimen sur demande à info@arche-mag.com. Reproduction autorisée sur internet avec les mentions ci-dessus]

Depuis l'époque évoquée par Nathan Weinstock la situation ne s'est pas vraiment améliorée.

lundi 6 juillet 2009

Accrochez-vous aux ailes, les fauchés!

Les patrons de l'industrie du voyage pensent à nous.

Plus exactement ils réfléchissent -encore et toujours- aux moyens d'entasser un maximum de voyageurs dans leurs machines volantes.

Je me suis quand même pincé deux ou trois fois en lisant la nouvelle : le patron de Ryanair joue avec l'idée de proposer une forte réduction aux voyageurs qui accepteraient... de voyager debout (la compagnie appelle ça être "assis verticalement").

Et attachés sur les ailes, on aurait 95% de rabais ?

Cette géniale idée intéresse aussi beaucoup la Chine. Ce qui démontre une fois de plus que les communistes valent largement les capitalistes lorsqu'il s'agit de trouver les moyens les plus efficaces d'exploiter et rentabiliser la plèbe. D'un autre côté, pourquoi se gêneraient-ils? Eux et leurs proches ne voyagent qu'assis assis voire assis horizontalement, en première classe ou en jet privé.

"La position debout permettrait en effet d'embarquer jusqu'à 40% de passagers supplémentaires et s'accompagnerait d'une réduction des coûts de 20% pour la compagnie, selon les calculs de Spring Airlines [une compagnie chinoise]" (Le Figaro)

Dommage que l'A380 soit destiné aux vols longues distances. Le nombre d'assis verticaux qu'on pourrait caser dans un seul de ces monstres laisse rêveur...

La prochaine idée à creuser : comment diminuer les coûts de carburant en faisant pédaler la classe éco. En prime ce serait écolo et bon pour la santé.

dimanche 5 juillet 2009

Heil Vroum-Vroum

Le milliardaire de 78 ans Bernie Ecclestone avait plongé le Québec dans la dépression la plus noire l'an dernier : le cirque de la Formule 1 ne s'arrêterait pas à Montréal en 2009.

Drame national.

Des représentants du peuple (officiellement, c'est ce qu'ils sont) avaient pris l'avion en compagnie d'entrepreneurs angoissés pour rencontrer le grand manitou du vroum-vroum afin de lui graisser suffisamment la patte parler entre quat'z'yeux pour qu'il revienne sur sa décision. En vain.

Mais nos élus gardent espoir pour 2010 :

"Retour de la F1 à Montréal ? Montréal s'équipe pour accueillir de nouveau la Formule 1. L'administration Tremblay a autorisé cette semaine l'achat de plateformes, d'écrans géants, de barrières, bref de tout le nécessaire pour tenir une course, au cas où elle parvient à s'entendre avec Bernie Ecclestone pour le retour du Grand Prix du Canada (...) Selon le dernier scénario envisagé, c'est Ecclestone lui-même qui agirait à titre de promoteur de la course. Les gouvernements lui verseraient une aide financière de 75 millions." (La Presse)

"Grand Prix à Montréal: les négociations se poursuivent. Selon ce qu'a appris TVA auprès de l'ancien promoteur de l'événement, Normand Legault, et du maire de Montréal, Gérald Tremblay, il y a toujours des négociations avec le grand argentier de la Formule 1, Bernie Ecclestone" (La Presse Canadienne)


Le bon M. Ecclestone ne se préoccupe toutefois pas que de Formule 1. Il s'intéresse aussi à la politique. Il a ses opinions :

"Bernie Ecclestone, the Formula One chief, said on Friday that he preferred totalitarian regimes to democracies and praised Adolf Hitler for his ability to "get things done" in an outspoken interview with London's The Times" (Haaretz) [B. Ecclestone ... a déclaré vendredi lors d'une entrevue avec le Times de Londres qu'il préférait les régimes totalitaires aux démocraties, et a loué Adolf H...er pour sa capacité à "faire aboutir les projets"]

Rassurons-nous, c'était sans doute de l'humour, comme lorsqu'il avait déclaré que les femmes devraient se vêtir en blanc, "à l'instar des autres appareils ménagers". Il est d'ailleurs revenu sur ce trait d'esprit dans son entrevue avec le Times : "Ecclestone said that had been a joke, adding "I would love to have a good lady race driver and preferably black and Jewish too, but they might take maternity leave."" La grande classe.

Puisqu'on est tous des amis de l'humour, on devrait prévoir des chemises noires (blanches pour les femmes!) pour les fans et spectateurs si le GP devait revenir à Montréal en 2010. Histoire de prouver à Ecclestone que nous avons bien aimé sa blague et que nous sommes prêts à toutes les bassesses pour accueillir de nouveau son festival de la pollution et du bruit.

Source info : Harry's Place.

* * *

Note : Haaretz ainsi que d'autres organes de presse précisent que les déclarations d'Ecclestone "provoked furious reaction from politicians and Jewish groups" [ont provoqué de furieuses réactions de la part de politiciens et groupes juifs]. Outre le fait que les Juifs se retrouvent un peu seuls, une fois encore, je ne doute pas un instant que des âmes bien intentionnées vont nous expliquer que ces "hommes politiques et groupes juifs" ont perdu leur légendaire sens de l'humour... Ach! So schade.

En français : article du Monde.

Update: Ecclestone présente ses excuses "I'm just sorry I was an idiot. I sincerely, genuinely apologize" et affirme que ses déclarations ont été prises "hors contexte" (Haaretz). Bin voyons...

Le voile et la liberté : compatibles ?

Petite piqure de rappel pour ceux et celles (il y en a) qui s'imaginent que le port du voile en ses différentes variantes (hidjab, niqab, etc.) est une liberté, un droit humain, et rien d'autre :

Ce week-end, Assma al-Ghul, une journaliste palestienne, s'est plainte que des policiers du Hamas ont tenté de l'arrêter et de lui confisquer son passeport ainsi son ordinateur parce qu'elle avait ri en public et qu'elle ne portait pas le hijab (...)
Islam Shahvan, porte-parole des forces de sécurité du Hamas (...) a souligné que le mouvement islamiste n'interfère pas dans les habitudes vestimentaires des femmes, tant qu'elles le font dans la sphère privée : " Nous devons préserver nos traditions et notre culture islamique. Si une femme veut s'habiller comme elle le souhaite elle doit se rendre dans des piscines privées et non dans des lieux publics." (Jerusalem Post)

À méditer par les partisans du "droit" des femmes à se soumettre au conformisme religieux le plus strict, y compris ici au Québec.

Update
Un article de l'Associated Press donne d'autres détails.

jeudi 2 juillet 2009

Verroteries: la crise permanente par l'exemple

Lors de la présentation de son "Plan pour le Québec souverain : une rupture avec l’attentisme" début juin, Pauline Marois insistait sur le retour, à Québec, d'un maximum de compétences et pouvoirs.

Elle insistait également sur ceci :

"Le Parti Québécois a déjà pris position en faveur du rapatriement intégral des compétences en culture et communications ainsi que la rétrocession des plaines d’Abraham et des terrains de l’Assemblée nationale" (site du Parti Québécois)

Il faut savoir que ces terrains sont loués (à un coût symbolique) à l'État fédéral. Le PQ, fidèle à ses convictions et sa stratégie de communication, agit comme si Ottawa était la capitale d'un État étranger et attise les passions afin de faire avancer ses projets.

Stephen Harper, premier ministre, a récemment fait savoir que son gouvernement allait corriger cette "anomalie" historique et transférer à la Province la propriété desdits terrains.

Cette décision n'a pas troublé le moins du monde les tenants de la "crise permanente" entre Québec et Ottawa, qui ont immédiatement minimisé ou dénigré la décision de M. Harper. Le PQ entonne le refrain du "ce n'est qu'un début le combat continue" :

"Enfin ! Une aberration de moins... N’est-ce pas la moindre des choses que le Québec soit propriétaire du terrain où est situé son Parlement, que nous louons à Ottawa depuis 1881 ?" (site du Parti Québécois)

Michel David, éditorialiste au Devoir, n'hésite pas à apporter sa contribution à l'opération :

"Présenter un geste qui va autant de soi comme une preuve de la souplesse du fédéralisme canadien est une véritable insulte à l'intelligence. Cela rappelle les verroteries que les marchands de fourrure offraient jadis aux autochtones, en attendant le jour où ils seraient carrément expulsés de leurs territoires de chasse." (Le Devoir, 2 juillet 2009)

On l'aura deviné: quoique fasse Stephen Harper -ou n'importe quel PM fédéral- cela ne sera jamais assez, jamais bien, jamais bon.

La crise permanente jusque dans ce genre de détails administratifs, c'est aussi ça, le séparatisme en action.

mercredi 1 juillet 2009

1er juillet 1867

C'est le dernier jour férié avant la Fête du travail, profitons-en!

Souvenirs, souvenirs : la Confédération au 1er juillet 1867:





Bonne Fête, Canada!