dimanche 14 décembre 2008

Le PLC sur un nuage

Ce n'est pas une bonne nouvelle pour les autres coalisés: le Parti Libéral du Canada retrouve des couleurs dans les sondages depuis le "couronnement" de Michael Ignatieff.

Au lendemain du 14 octobre Stéphane Dion n'avait plus d'autre espoir, pour devenir premier ministre, que de s'allier au tandem Layton-Duceppe, défaire le gouvernement, et demander à la Gouverneure Générale de lui donner -enfin- la chance que les électeurs n'avaient pas voulu lui accorder. Le premier ministre a joué la carte de la prorogation, coupant ainsi l'herbe sous le pied de l'ex-chef libéral. Mais M. Harper n'a battu un rival que pour en voir surgir un autre, autrement plus inquiétant.

Au vu d'un effet si rapide et marqué sur l'opinion, Michael Ignatieff sera tenté de chercher le pouvoir pour lui-même et son parti, sans devoir le partager avec Jack Layton ni être à la merci du "soutien" des séparatistes. Il préférera sans doute utiliser la menace de la coalition pour contraindre Stephen Harper à négocier l'adoption de son updated budget fin janvier, être confirmé comme chef permanent lors du congrès du parti en mai, reconquérir le terrain perdu au sein de l'électorat libéral, s'afficher comme la seule alternative crédible à M. Harper, puis saisir la bonne occasion au bon moment pour faire tomber le gouvernement et partir en élections. Sans s'encombrer des boulets néo-démocrates et bloquistes.

En plus de devoir s'occuper des chialeux dans son propre parti, Stephen Harper se retrouve un peu coincé: soit il tient tête à M. Ignatieff, mais prend alors le risque de retourner en élections dès février face à un rival plus agressif (et populaire) que M. Dion, soit il sauve son gouvernement fin janvier et se lance dans une bataille de longue haleine contre le nouveau chef libéral. Les coups échangés ces derniers jours entre le gouvernement conservateur et le Bloc joueront alors en défaveur du premier ministre, qui pourra difficilement compter sur les séparatistes pour bloquer un vote de censure libéral... à moins bien sûr que Michael Ignatieff devienne la nouvelle bête noire du Bloc, ce qui pourrait arriver plus vite que prévu si le PLC "Iggy style" devenait un peu trop menaçant au Québec. Les bloquistes détestant au moins autant les Libéraux ("libérez-nous des Libéraux") que les Conservateurs ("Ils vont nous trouver sur leur chemin") tous coupables du péché de fédéralisme, il se baseront probablement sur les intentions de vote au Québec pour décider de leur cible prioritaire du moment: Stephen Harper ou Michael Ignatieff.

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