vendredi 5 décembre 2008

Séparatiste, un vilain mot?

En lisant les journaux cette semaine, je remarque que décidément les journalistes québécois n'aiment pas le mot "séparatiste".

En effet, lorsque quelqu'un se permet d'utiliser ce terme, ils en rendent compte mais en prenant soin de mettre le mot "séparatiste" entre guillemets, se moquant volontiers de cette peur des "séparatisssss'" entretenue par les Albertains, Ontariens, et autres peuplades étrangères.

Les partisans de la sécession (les sécessionisssss') préfèrent en effet le mot "souverainiste". C'est plus positif. C'est plus chic. Ca permet d'oublier que, de l'autre côté des frontières du Québec, vivent un gros million de francophones qui percevraient sans aucun doute comme une "séparation" l'indépendance du Québec.

Le terme "séparatiste" décrit pourtant parfaitement les partisans de l'indépendance:

séparatisme, nom masculin (anglais separatism): Attitude, tendance à sortir d'un ensemble national et à former une entité politique distincte de l'État d'origine.
C'est exactement le programme du Bloc, du Parti Québécois et de Québec Solidaire. Il est donc tout à fait correct de les qualifier de "séparatistes".

Au fait, en parlant de sécession, le terme convient très bien lui aussi :

sécession, nom féminin (latin secessio, de secedere, se retirer): Action menée par une fraction de la population d'un État en vue de se séparer, de façon pacifique ou violente, de la collectivité nationale pour former un État distinct ou se réunir à un autre.
(Ces définitions sont tirées du site larousse.fr.)

Sans rancune, amis journalissssss'!

Mise à jour du 7 décembre: je me sens moins seul depuis hier: "...dans les dictionnaires, «séparatiste» n'est ni péjoratif ni insultant. Selon le Robert, est séparatiste toute «personne qui réclame une séparation d'ordre politique, l'autonomie par rapport à un État, une fédération». N'est-ce pas précisément ce que veulent le PQ et le Bloc?" (André Pratte).

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