dimanche 27 juin 2010

Rions un peu avec les évangéliques

Les livres les plus intéressants sont souvent exigeants. C'est le cas pour le passionnant Why Evolution is True, de Jerry A. Coyne.

Pour se reposer la tête entre deux chapitres, rien de tel que feuilleter des choses plus légères. Par chance les éditions Ministère Multilingue International viennent de publier un livre de poche intitulé "Nous croyons en Dieu - La foi évangélique pour tous" de Jean-Sébastien Morin.

Les évangéliques gagnent du terrain au Québec, profitant de l'insatisfaction des brebis catholiques. Ce petit bouquin résume les points importants de leur dogme. Il regorge d'humour involontaire.

Le premier chapitre est consacré à LA question: "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?". Cette question travaille beaucoup les religieux (voir ce précédent billet), non pas parce que ça titille leur intérêt pour l'observation de l'univers mais parce qu'ils voient dans la non-réponse de la science la preuve de l'échec de cette dernière, et par conséquent la preuve que leurs hypothèses théistes sont fondées. La logique, on le voit, n'est vraiment pas leur fort.

La preuve par le jeu de mots

L'auteur a une façon amusante de se prendre les pieds dans les concepts. À propos des lois de la nature, il écrit: "Dans notre expérience humaine, il n'y a des lois que s'il y a un législateur (quelqu'un pour faire des lois)" [il suppose apparemment que ses lecteurs ne connaissent pas tous le sens du mot "législateur"...]
Il insiste un peu plus loin: "Pour qu'il y ait des lois il faut qu'il y ait quelqu'un derrière. Il en est de même en science: les lois physiques doivent avoir été instaurées par une intelligence."

En guise de raisonnement nous avons ici un simple jeu de mots.

C'est bien évidemment en référence aux lois humaines que les philosophes de jadis ont forgé l'expression "lois de la nature". Ce n'est rien d'autre qu'une convention de langage et il faut être bien naïf pour en tirer des déductions sur l'existence d'un législateur céleste...

Haro sur l'évolution

Dans ce même chapitre l'auteur remet en cause les sciences naturelles (bizarre, il vient juste de mentionner les "lois physiques" pour "prouver" l'existence de son législateur suprême!) et plus précisément l'évolution, bête noire des fondamentalistes de tous horizons:
"... l'être humain est la machine la plus complexe au monde. Dans ce sens, il est impossible que l'être humain soit le fruit d'une évolution dûe [sic] au hasard. Au minimum, s'il y avait évolution, il faudrait que quelque chose, une intelligence conceptrice, planifie ou guide cette évolution."
C'est un vieil argument, plus ancien que L'Origine des espèces de Darwin (1859). Il a été formulé par William Paley en 1802 dans un passage devenu très célèbre (cf. Wikipedia et le site de l'UCMP, le Musée de paléontologie de l'université de Californie).

En fait, l'évolution est la réponse scientifique à cette vieille énigme. Les évangéliques -parmi d'autres- ne peuvent accepter le fait évolutif puisque cela contredit leur lecture littérale de la bible. Puisque 150 ans ne leur ont pas permis d'élaborer de nouveaux concepts, ils se contentent de ressortir l'interrogation de Paley...

Sans être spécialiste je sais au moins que:
  • l'évolution n'est pas uniquement fondée sur "le hasard", loin de là. Les mutations génétiques transmissibles aux descendants peuvent, en effet, être le fruit du hasard (une erreur de copie de l'ADN par exemple). Mais le processus de la sélection naturelle n'a rien de hasardeux
  • si "l'intelligence conceptrice" guidait le processus évolutif, elle n'aurait pas d'autre choix qu'agir sur la matière, son influence devrait donc être visible aujourd'hui encore puisque l'évolution ne s'est pas arrêtée il y a deux mille ans. Les êtres vivants continuent de changer, y compris en laboratoire (l'adaptation des micro-organismes aux médicaments, par exemple, donne bien du travail à la recherche médicale). Aucune influence "magique" n'a été détectée à ce jour

La femme, cet animal étrange

Le passage peut-être le plus hilarant se trouve dans le chapitre "La grande séduction". L'auteur aime beaucoup les références cinématographiques - à défaut de pouvoir citer des vulgarisateurs comme Coyne il peut s'inspirer de La grande séduction ou du Seigneur des anneaux sans problème. Dans un passage il nous donne une intéressante vision de la femme:
"En résumé la chute [d'Adam et Ève] a amené beaucoup de malédictions: (...) les difficultés entre l'être humain et la femme"
Garanti 100% authentique.

vendredi 25 juin 2010

Guilad Shalit : quatre ans

Guilad Shalit est retenu en otage au Hamastan depuis quatre ans désormais.

Grâce au blocus maritime, ses geôliers n'ont pas pu l'évacuer vers le Liban (et de là vers la Syrie ou l'Iran, définitivement hors de portée des Israéliens).

Lorsque la pression "amicale" de la communauté internationale s'est fait sentir après l'arraisonnement de la flottille "humanitaire", le gouvernement israélien a tenté de lier l'allègement du blocus terrestre à la possibilité pour la Croix-Rouge de rendre visite à l'otage. Le Hamas a refusé.

Il y a mieux. La famille Shalit avait contacté en mai l'organisation "Free Gaza". Ils leur ont fait la proposition suivante: faites pression sur le Hamas pour qu'il autorise l'envoi de lettres et de colis à Guilad via les organisations ad hoc, et nous soutiendrons votre tentative d'accoster à Gaza. "Free Gaza" a refusé.
If the left-wing activists pressure Hamas to allow international organizations to bring letters and food packages to Gilad Schalit, the kidnapped soldier's family has agreed to support the international expedition's attempt to dock, Army Radio reported Thursday.

Lawyer Nick Kaufman presented the offer to the organization "Free Gaza," one of the organizers of the flotilla headed for Gaza, which promptly refused the offer. [Jerusalem Post, voir aussi Ynetnews]
Un peu plus tard un participant irlandais de la Flottille "humanitaire", meilleur communicateur ou sincèrement plus altruiste que ses collègues, proposait d'apporter lui-même une lettre et de la remettre sur place à Shalit ou -en cas de refus prévisible du Hamas- à l'UNRWA. Quel rapport avec la légitime demande d'accès de la Croix-Rouge? Le droit à des contacts réguliers? Aucun, mais ça permet à Free Gaza d'accuser les Israéliens de désinformation (site de Free Gaza).

Guilad Shalit commence donc sa cinquième année d'emprisonnement, loin des yeux de la Croix-Rouge, privé de tout contact avec l'extérieur.

Il ne peut même pas passer un coup de fil à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), dont les membres viennent -eux aussi- de demander la levée du blocus de Gaza (Haaretz et le site de l'APCE).

Le Parlement européen avait, le 11 mars dernier, demandé la libération du jeune Israélien (site de soutien à Guilad Shalit). Les parlementaires ont encore pensé à lui lors de la session du 17 juin, qui demandait la levée du blocus (ainsi qu'une enquête "internationale et impartiale" sur Israël). Il est pourtant contradictoire de demander à la fois la levée du blocus et la libération de Shalit. Tout d'abord parce que ce n'est pas ce que le Hamas exige en échange de l'otage, ensuite parce que la libre circulation depuis le port de Gaza permettrait une "évacuation" discrète du jeune homme au Liban ou ailleurs, à jamais hors de portée des siens.

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Petit détail : le cynisme du Hamas ne dérange pas les flotillistas
"En avril dernier, un dessin animé de propagande diffusé sur le site internet des brigades al-Qassam montrait un Noam Shalit vieilli recevant le cercueil de son fils, façon de laisser entendre que le soldat israélien pourrait mourir en captivité si aucun échange de prisonniers n'était conclu." (Courrier International, 24 juin)
Dessin animé qui en dit long sur le cynisme du Hamas, ce qui n'a pas dissuadé les "humanitaires" de maintenir leur projet de Flottille, bien au contraire.

jeudi 24 juin 2010

Qui aime bien châtie énormément

Le blog Philosémitisme s'amuse, à raison, d'un de ces articles dont la section Comment if free du Guardian britannique a le secret: "Why this obsession with Israel and the Palestinians?" par Robert Fowke.

Tout d'abord je remarque une erreur dans le titre de Fowke: ladite obsession ne concerne en rien les Palestiniens. Il est en effet bien connu que les "propalestiniens" parlent essentiellement des Israéliens, et plus particulièrement des Juifs israéliens. Il suffit de regarder les articles de la sous-rubrique "Territoires palestiniens" de Comment if free pour s'en rendre compte. Idem côté francophone avec par exemple le -très mal nommé- site Euro-Palestine (on peut y lire que "l'équipe de foot palestinienne de Bil'in se fait gazer" par les Israéliens; les jeux de mots de ce genre ne sont pas rares).

Pour être plus exact, ces activistes parlent des Arabes palestiniens, oui, mais surtout (pour ne pas dire uniquement) lorsque ça leur permet de "critiquer" les Israéliens...

La prétendue "obsession pour les Palestiniens" est en réalité proche de zéro chez les militants "propalestiniens" (d'où mon insistance à mettre ce terme entre guillemets).

Reste l'obsession envers Israël.

Robert Fowke affirme que cela n'a rien à voir avec de l'antisémitisme. En fait, s'il est obsédé par les Israéliens c'est parce qu'il connaît et aime les juifs:
"J'ai de nombreux amis juifs. Je suis allé à l'école avec des garçons d'origine juive, en conséquence je ne considère pas les Juifs comme des étrangers. Traiter mes amis juifs d'étrangers serait tout aussi absurde pour moi que de traiter mes amis Quaker d'étrangers; ils sont aussi anglais que moi. Selon moi il s'agit d'une catégorie religieuse, rien de plus" (...)

"I have many Jewish friends, I went to school with boys from Jewish backgrounds and consequently I do not think of Jews as being foreign. It would be as absurd for me to call my Jewish friends foreign as it would to call my Quaker friends foreign; they are as English as I am. It is a religious category for me and nothing more" (...)

"Le problème, c'est qu'Israël se présente comme l'État de tous les Juifs, y compris celui de mes amis (bien malgré eux). Et puisque plusieurs de mes amis sont juifs et que par conséquent [Israël] est leur pays, c'est aussi le mien d'une certaine façon" ["dans un sens subliminal" ne me paraît pas avoir beaucoup de... sens]

"The trouble is that Israel promotes itself as the state for all Jews, including – despite themselves – my friends. And because some of my friends are Jews and it is therefore their country, it is in some subliminal sense my country too."

On remarque au passage que, selon cet auteur, être juif c'est uniquement être de religion juive, "rien de plus".

Oh bien sûr, Fowke sait qu'Israël est un pays étranger, mais pas autant que la Thaïlande par exemple. Il s'en fout complètement de ce qui se passe en Thaïlande:
[Israël] est un pays étranger, bien sûr, mais pas d'un point de vue émotionnel, pas comme la Thaïlande ou l'Ouzbékistan. Je n'y réagis pas de la même façon que pour la plupart des autres États étrangers. [Israël] est presque, d'un point de vue émotionnel, un comté anglais enraciné sur les rives de la Méditerranée.

"[Israel] is foreign, of course, but not emotionally, not like Thailand or Uzbekistan, and I do not respond to it as I do to most other foreign states. It is, emotionally, almost an English county planted on the Mediterranean shores."
Le raisonnement n'est pas entièrement clair? C'est sans doute parce qu'il faut être "propalestinien" pour que cela fasse sens. Subliminalement.

Fowke n'est pas le seul à afficher une profonde indifférence dès lors qu'Israël n'est pas concerné. Souvenons-nous des réactions à deux événements quasi simultanés: l'écrasement de la rébellion tamoule au Sri Lanka et le raid israélien contre le Hamastan. Dans le premier cas de l'indifférence, dans l'autre une hystérie générale (voir deux précédents billets, en février et avril 2009, ainsi que De quoi l'antisionisme est-il le nom?).

Ce dont Fowke essaye de nous (se?) convaincre, c'est que les Tibétains, Thaïlandais et autres Ouzbeks sont trop métèques pour l'intéresser. Les Israéliens par contre peuvent passer pour de vrais Anglais à ses yeux. Et si Israël est l'État des Juifs (dixit Israël), c'est donc aussi -in some subliminal sense- celui de tous les petits garçons qui sont allés à l'école avec des Juifs.

Fowke n'est donc pas obsédé par Israël parce qu'il est antisémite mais parce que les Juifs israéliens sont des Anglais comme lui. Ouf.

Je l'avoue, j'ai déjà rencontré des raisonnements plus tordus.

mercredi 23 juin 2010

Les trucs de la police d'Amsterdam

Sources: Harry's Place et The Telegraph.

On trouve, à Amsterdam, des casseurs de pédés, des agresseurs de vieilles dames, et des antisémites, entre autres. Une vidéo a fait du bruit il y a quelques jours. On pouvait y voir un rabbin pris à partie par des jeunes. Des manifs pour soutenir la "résistance" du Hamas c'est une chose, mais revoir des saluts hitlériens dans la ville qui abrite le musée Anne Frank ça fait désordre. La municipalité a réagi.

La police de la ville a l'habitude d'envoyer de temps en temps des "appâts", des agents déguisés en mamies, homosexuels ou prostituées afin d'attirer les criminels et les coffrer.

Le maire d'Amsterdam, Lodewijk Asscher, a donc demandé aux policiers d'étendre cette mesure aux Juifs "visibles", qui se font régulièrement insulter, cracher dessus ou agresser dans certains quartiers de la paisible ville néerlandaise (1).

Le but est de décourager les agresseurs, en misant sur la capacité du skinhead ou du djihadiste amateur de se demander s'il a affaire à une vraie cible ou à un flic déguisé.

La méthode a paraît-il donné des fruits à Gouda: les vols à l'arraché baissent après chaque envoi d'une pseudo-mamie (2).

Ces efforts néerlandais sont une bonne chose, qui en disent toutefois long sur la dégradation de la situation.

Quant aux activistes anti-"sionistes", ils peuvent continuer à soutenir des milices terroristes antisémites, du moment qu'ils s'abstiennent de beugler sieg heil.


NOTES
(1) "Jews in at least six Amsterdam neighbourhoods often cannot cross the street wearing a skullcap without being insulted, spat at or even attacked"

(2) "If we receive several reports of street robbery in a certain location, we send out the granny. That soon quietens things down", said a spokesman.

dimanche 20 juin 2010

39 pouces: un ragot anti-"sioniste" de plus

"Saddam, les secrets d'une mise à mort" de Khalil al-Doulaïmi (variantes: Dulaimi, Duleimi), commence par un avertissement de l'éditeur parisien (les éditions Sand):
"Le document que vous avez entre les mains est un témoignage de l'avocat irakien le plus proche de Saddam Hussein. Il est partisan et véhément, exprimant la frustration d'un homme qui voit sa patrie détruite par une invasion étrangère.

L'éditeur tient à préciser qu'il ne partage pas toutes les analyses contenues dans ce livre" [j'aimerais bien savoir lesquelles] "mais son rôle est de donner la parole -l'écrit- à ceux qui défendent une cause et qui sont représentatifs d'un courant de pensée (...)"

Le bouquin est une défense pesante de Saddam Hussein. Je suis tombé par hasard sur un passage particulièrement ignoble.

Doulaïmi pose une question page 235: pourquoi la corde avec laquelle Saddam Hussein a été pendu mesurait-elle 39 pouces? [environ 99 cm, dixit Doulaïmi bien sûr]

Prenez quelques instants pour réfléchir...

Voilà la réponse de Doulaïmi:
"La corde avait été remise aux Américains par un soldat sioniste. Elle avait été fabriquée selon des normes de longueur, de matière et de tressage tout à fait contraire à la loi. Avant qu'elle soit placée autour du cou de Saddam, un soldat américain d'origine juive pénétra dans la salle. Il mesura la longueur de la corde jusqu'à ce qu'il eût atteint exactement trente-neuf pouces.
(...)
Mais pourquoi couper la corde à trente-neuf pouces? Parce qu'en 1991, l'Irak avait lancé sur Tel-Aviv 39 missiles qui déclenchèrent la haine des sionistes contre Saddam Hussein et constituèrent, probablement, l'une des causes de son exécution." (pages 235-236)

C'est dans la lignée de ces légendes, "probablement" antisémites, dont on peine à suivre le rythme: les Juifs qui ne sont pas allés travailler le matin du 11 septembre 2001, les "sionistes" qui volent les organes des jeunes et des enfants, les soldats qui ont attaqué la "flottille de la paix" dans le but de commettre un massacre, etc. Une infamie de plus.

C'est ce genre d'absurdité (pour rester poli) qu'un éditeur français, en l'an 2010, juge pertinent de publier sous le prétexte de "mieux comprendre le ressentiment de nombreux Arabes pour qui Bagdad est une capitale majeure de leur civilisation".

Est-ce que ce livre pourrait, au moins, être utile aux historiens? Peut-être. Pour le moment il fait la joie de certains anti-"sionistes", qui n'ont visiblement aucune difficulté à concilier l'hostilité anti-"persane" de Saddam Hussein avec leur admiration pour Ahmadinejad.

vendredi 18 juin 2010

Menaces contre la liberté d'irréligion : ça continue

L'OCI poursuit sa campagne de lobbying à l'ONU pour contraindre les pays occidentaux à réprimer "l'islamophobie":

Muslim states push for UN action on 'Islamophobia'

"...the OIC is likely to see their new guidelines approved, since Muslim countries and allies -- such as Cuba, Russia and China -- form a voting bloc in the Geneva-based body that overshadows that of the western democracies."
Cette mesure n'est pas une incitation à lutter contre le racisme, puisque les pays européens ou nord-américains (principales cibles de cette campagne) punissent déjà les actes racistes, avec plus ou moins de vigueur il est vrai.
Elle n'a rien à voir non plus avec la liberté de culte, garantie pour tout le monde y compris les sectes les Sociétés à But Lucratif qui se réclament du statut d'organisation cultuelle pour éviter de payer des impôts.
Non, le but de ce lobbying est bien évidemment de décourager toute critique autre qu'admirative lorsque l'islam (et notamment ses interprétations les plus fondamentalistes) est concerné.

L'OCI ne s'en cache pas. Voir les résolutions 38/37-P et 38/37-POL adoptées en mai 2010 lors de la 37e session des ministres des affaires étrangères membres de l'OCI. Il y est question de discrimination et de diffamation envers la religion, et du souhait de voir ladite "diffamation" réprimée par voie légale, comme l'indique cet extrait: "APPELLE tous les Etats à interdire toute propagande favorable à la discrimination religieuse, à l’hostilité ou à la violence et à la diffamation de l’Islam en promulguant les mesures légales et administratives nécessaires pour criminaliser la diffamation en tant qu’acte illégal et punissable par la Loi ; Et appelle également tous les Etats membres à adopter des mesures éducatives spécifiques et pertinentes à tous les échelons."

Ce n'est pas le racisme qui est visé par de tels paragraphes!

On peut être certain que nos bons vieux curés (dont nos ancêtres ont eu tant de difficultés à se libérer) s'engouffreront dans la brèche. Des journaux comme Charlie Hebdo ont déjà bien des choses à raconter sur le harcèlement judiciaire des assocs catholiques de choc (voir par exemple cette nouvelle datée de septembre 2009). La situation deviendrait vite intenable si l'interdiction du "blasphème" faisait un retour dans nos codes de lois...

Si la vision de l'OCI et ses amis triomphe, il sera vraiment temps de tirer les conséquences de ce nouvel échec du Conseil (le CDH en est à sa 2e mouture).
Et par pitié que l'on nous épargne une troisième version de ce Conseil des Droits du Despote et du Bigot...

Athées, agnostiques, humanistes, laïcs de tous les pays, unissez-vous... avant qu'il ne soit vraiment trop tard.

mercredi 16 juin 2010

Début de l'occupation ? 1948

La députée NPD (une sorte de "PS/Verts" canadien) Libby Davies, lors d'une manif anti-israélienne à Vancouver, a aimablement répondu à quelques questions.
"When do you believe the occupation in Israel has started? 48 or 67?"
Air égaré de la députée, puis:
"Er, 48. I mean it's the longest occupation in the world but I'm not gonna argue numbers, it's too long."

"Quand a commencé l'occupation en Israël, selon vous: 1948 ou 1967?"
"Euh... 48. Je veux dire, c'est la plus longue occupation dans le monde, mais je ne vais pas discuter chiffres, c'est trop long..."
Et ça vient d'une députée qui dit elle-même être allée deux fois à Gaza et dans la West Bank (en français la Cisjordanie, nom hérité de la période jordanienne dont parlent rarement les "propalestiniens"). A priori Ms Davies devrait donc un peu connaître la situation.

Sur son site, Libby Davies s'excuse pour ce qu'elle présente comme une erreur grave, mais commise de bonne foi: "My reference to the year 1948 as the beginning of the Israeli occupation of Palestinian territory was a serious and completely inadvertent error; I apologize for this and regret any confusion it has caused".

Bob Rae, du parti Libéral du Canada, a des doutes: "C'est une position qui est plus ‘qu’inacceptable’. Un tel discours n’est pas simplement une ‘confusion’ ni une ‘maladresse’, comme Mme Davies le suggère" (site du PLC).

Le chef du NPD Jack Layton a fait valoir que sa députée s'était excusée et il a rappelé que le NPD ne soutient pas la campagne de boycott anti-israélienne (Davies y est plutôt favorable, mais à titre personnel).

Pour ma part je suis tenté de croire les excuses de Ms Davies, car la question lui a été posée lors d'une manifestation, l'environnement était bruyant, personne ne l'avait prévenue qu'il y aurait une interro, elle n'a donc pas eu le temps de réviser ou préparer des antisèches, mettez-vous à sa place.
D'un autre côté l'interviewer lui a beaucoup facilité le travail: "1948 ou 1967?" Il lui pose la question et lui donne la réponse dans la foulée, et elle trouve quand même le moyen de se tromper?

Qu'il s'agisse d'un lapsus révélateur ou d'une bourde pure et simple, je ne partage pas les demandes de démission (ou d'expulsion du parti) qui visent aujourd'hui Ms Davies. Une première raison c'est qu'un travail de député ne se juge pas sur un seul bref échange. Après tout, lorsqu'elle ne dit pas des bêtises sur l'État israélien et n'exige pas "le démantèlement de toutes les implantations", "le démantèlement du Mur" et "la levée du siège de Gaza", elle fait peut-être du bon travail? Réélue à Vancouver depuis 1997, elle ne peut pas être totalement incompétente.
Une deuxième raison c'est que l'éviction de Ms Davies en ferait une shahida une martyre de la cause anti-"sioniste", or cette mouvance est déjà bien assez excitée comme ça.

Je conseille par contre à Ms Davies de varier ses sources d'information... ça lui permettrait à l'avenir de ne plus confondre la fondation de l'État d'Israël et la guerre des Six-Jours.

Accessoirement, ça lui permettrait de découvrir la période 1948-1967, et ce que les Arabes palestiniens et leurs "alliés" ont fait, ou n'ont pas fait, durant cette période où il n'y avait pas le moindre "occupant" dans ces fameux territoires.
Eh non, ils n'en ont pas profité pour bâtir un pays et proclamer un État... ça ne vous étonne pas un peu, Madame la députée?

dimanche 13 juin 2010

Levée du blocus du Hamastan : quelques couacs dans la chorale

Les dirigeants de l'Autorité Palestinienne et de l'Égypte ne sont pas vraiment des membres du Likoud. Mais voilà, même si beaucoup d'Égyptiens et Arabes palestiniens haïssent les Israéliens, ils se méfient au moins autant du Hamas et de ses amis iraniens.

Étrange spectacle: depuis Gaza-sur-Seine jusqu'à Ankara (la version pro-islamiste du gouvernement actuellement au pouvoir à Ankara...) en passant par Berlin ou Caracas, les militants anti-"sionistes" réclament bruyamment la levée du blocus imposé au Hamas. Pendant ce temps, l'Autorité Palestinienne et l'Égypte suggèrent de se hâter lentement... (source: Z-word blog et site de Haaretz, 13 juin). Extraits:
La question de la "flottille pour Gaza" et de la levée du blocus de la Bande de Gaza étaient les principaux sujets de discussion entre Obama et Abbas durant la nuit de mercredi dernier. [The issue of the Gaza flotilla and lifting the Israeli blockade of the Gaza Strip was the main topic of discussion between Obama and Abbas last Wednesday night]

Le président de l'AP, Mahmoud Abbas, s'oppose à une levée du blocus maritime de la Bande de Gaza parce que cela renforcerait le Hamas, selon ce qu'il a déclaré au Président des USA Barack Obama durant leur rencontre à la Maison Blanche ce mercredi. L'Égypte soutient également ce point de vue. [Palestinian Authority President Mahmoud Abbas is opposed to lifting the naval blockade of the Gaza Strip because this would bolster Hamas, according to what he told United States President Barack Obama during their meeting at the White House Wednesday. Egypt also supports this position]

Selon des diplomates européens informés par la Maison Blanche (...) Abbas a mis l'accent sur le besoin d'ouvrir les points de passage terrestres avec la Bande de Gaza et d'alléger le blocus, mais de manière à ne pas renforcer le Hamas [European diplomats updated by the White House on the talks said that Abbas had stressed to Obama the need of opening the border crossings into the Gaza Strip and the easing of the siege, but only in ways that do not bolster Hamas]

Un des points soulevés par Abbas est que le blocus maritime de la Bande imposé par Israël ne devrait pas être levé à ce stade. Les diplomates européens ont déclaré que l'Égypte avait clairement fait savoir à Israël, aux USA et à l'UE qu'elle aussi s'oppose à la levée du blocus maritime, à cause de la difficulté d'inspecter les navires qui entreraient ou quitteraient le port de Gaza. [One of the points that Abbas raised is that the naval blockade imposed by Israel on the Strip should not be lifted at this stage. The European diplomats said Egypt has made it clear to Israel, the U.S and the European Union that it is also opposes the lifting of the naval blockade because of the difficulty in inspecting the ships that would enter and leave the Gaza port]

La proximité avec le Hamastan explique sans doute le manque d'enthousiasme du Caire et de Ramallah. Les militants anti-"sionistes" occidentaux, eux, n'ont rien à craindre du Hamas; ils ne s'intéressent qu'à son zèle dans la lutte contre les "sionistes".

samedi 12 juin 2010

La théologie n'a pas sa place à l'université

Intéressante opinion publiée dans le National Post du 10 juin (publié également sur le site du journal).

Un religieux catholique qui se présente comme "Père" Raymond de Souza signe un plaidoyer pathétique en faveur de son hobby: la métaphysique (plus précisément la théologie chrétienne). Il place celle-ci à égalité avec la physique.

Selon "papa" de Souza, Stephen Hawking peut bien être le plus intelligent parmi les physiciens ("the biggest brains among the big brains of physics"), il est bien incapable de nous dire pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien.

C'est un argument très répandu chez les religieux. Il est pourtant d'une faiblesse telle qu'il suscite toujours un peu -mais pas trop- ma compassion.

"Daddy" de Souza sait que Stephen Hawking ne croit pas dans le dieu personnel révélé par Abraham. Il affirme que l'amour créateur de ce dieu bien précis est pourtant la réponse à la fameuse question du "pourquoi" ["Hawking does not believe in the personal God of Abrahamic revelation, whose creative love is the answer to the question of why there is something rather than nothing."]

"Père" de Souza écrit noir sur blanc que la physique, l'astronomie, les mathématiques, ne nous seront jamais d'aucun secours pour savoir "pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien". "Nous avons des télescopes très puissants, mais même le plus puissant ne peut pas nous dire ce qu'il y avait avant qu'il y ait quelque chose à voir" [We have very powerful telescopes, but even the most powerful cannot tell us what there was before there was anything to see.]

Heureusement pour nous les théologiens ont de bons yeux, bien meilleurs que ce minable Hubble...

Contrairement à un Stephen Hawking qui ne voit aucun problème à discuter des limites de la connaissance scientifique, les théologiens, eux, savent. Pas d'hésitation chez "papounet" de Souza: ce dieu bien précis qu'il représente et auquel nous devrions obéir EST la réponse à une question qu'un des plus grands physiciens au monde ne peut résoudre.

Visiblement le "père" voit dans les questions laissées sans réponses par la science un échec de cette dernière! Il ne saisit pas l'importance qu'ont les "trous" de la connaissance. Si nous savions tout il n'y aurait rien à chercher et Hawking ferait la manche sur le perron d'une église. Il oublie en outre que les limites de nos connaissances scientifiques bougent rapidement, elles ne sont pas figées (contrairement à son propre "domaine de compétences").

Je ne sais plus qui disait que la différence fondamentale entre religions et science, c'est que la deuxième est fondée sur le doute tandis que les premières sont bardées de certitudes et possèdent toutes les réponses (surtout lorsque ça concerne notre comportement au lit...)

En vertu de son raisonnement bancal, "father" de Souza réclame pour ses copains théologiens le privilège d'obtenir plus de postes au sein des universités (et le financement qui va avec). "La théologie n'a pas de place significative au sein de l'université. Les grands mystères (...) sont ainsi négligés par nos penseurs les plus avancés." [Theology has no significant place in the modern university. So the great mysteries (...) are neglected by our most sophisticated thinkers]

"Dad" de Souza échoue à expliquer par quel miracle des théologiens seraient capables d'expliquer à des astrophysiciens (par exemple) les causes ultimes des galaxies, des pulsars, du temps et de l'espace! "L'amour créateur de dieu" n'est pas une réponse, c'est une croyance personnelle, une intime conviction, un pari. Ça ne va pas plus loin que "l'explication" de la création du monde par Zeus. Abracadabra, Mr Hawking!

Une croyance personnelle peut être très respectable -ou pas- mais elle relève de la vie privée, comme la pêche à la mouche le week-end ou regarder un bon épisode de Star Trek (je recommande l'épisode Parallels dans la saison 7 de Next Generation). Personnellement j'ai une préférence pour Star Trek plutôt que pour la théologie, car nul être vivant n'a jamais été mis à mort ou emprisonné pour avoir critiqué le scénario ou mis en doute l'existence de Jean-Luc Picard...

Théologiens, ne venez pas prêcher dans nos universités, et nous n'irons pas penser dans vos églises!

vendredi 11 juin 2010

Enquête? Schmenquête!

Washington accentue la pression pour une commission d'enquête: "Israël était soumis jeudi aux pressions du président américain Barack Obama, qui a de nouveau réclamé la création d'une commission d'enquête sur le raid meurtrier contre une flottille humanitaire pour Gaza, et non une simple commission interne." (Source: AFP sur cyberpresse.ca, 10 juin 2010).

L'ONU approuve: "Le Conseil de sécurité avait appelé le 1er juin 'à lancer sans retard une enquête impartiale, crédible et transparente conforme aux critères internationaux." (même source)

Pour en savoir plus sur lesdits "critères internationaux", contemplons quelques événements plus ou moins récents.
Raids contre le PKK: les Américains ont aidé les Turcs
Les raids de l'aviation turque dimanche dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes du PKK ont été effectués avec l'aide des Américains. « Les Etats-Unis ont fourni des renseignements (...). Mais ce qui est plus important, les Etats-Unis nous ont ouvert la nuit dernière l'espace aérien du nord de l'Irak », a déclaré le chef d'état-major des forces armées turques, le général Büyükanit.
(...)
L’armée turque évalue maintenant le résultat de ces frappes pour savoir si le centre de commandement du PKK a été détruit et s’il était occupé au moment du bombardement ou s’il avait été déserté par ses responsables.
(Source: RFI, 16 décembre 2007)
Quelqu'un a le souvenir d'un vote au Conseil de sécurité? D'une session du Conseil des Droits de l'Homme à Genève?
Ankara accuse depuis longtemps l'administration du Kurdistan irakien, frontalier des régions kurdes du sud-est de la Turquie, de ne pas agir contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
(...) le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a d'ailleurs lancé un nouvel appel aux Kurdes d'Irak.
"Des mesures doivent être prises contre les bases (du PKK). Nous attendons des actes positifs sur le terrain", a-t-il dit. (...)
Le général Igsiz a accusé l'administration kurde d'Irak de "ne faire aucun effort" pour empêcher les rebelles de se mêler à la population locale, rendant plus difficile la mission de l'armée turque lorsqu'elle tente de cibler le PKK au cours de raids aériens.
Vendredi, 15 soldats turcs ont été tués dans une attaque du PKK dans le sud-est de la Turquie (...)
Un premier raid aérien turc contre une base arrière du PKK en Irak vendredi a été suivi par un second samedi contre des rebelles en fuite, a fait savoir l'armée dimanche. (...)
Le Parlement turc doit se prononcer prochainement sur une prolongation pour un an de l'autorisation donnée à l'armée, le 17 octobre 2007, de procéder à des incursions dans le nord de l'Irak contre les bases du PKK. Depuis cette date, l'armée turque fait régulièrement des raids aériens dans cette région et y a effectué une opération terrestre. (...)
Selon un récent bilan de l'armée turque, le conflit a fait 32.000 morts dans les rangs du PKK et près de 6.500 dans celui des forces de sécurité (armée et police). Quelque 5.500 civils ont également été tués.
(Source: lepoint.fr 4 octobre 2008)
La réaction de l'ONU et de la "communauté internationale" ? A-t-on réclamé une enquête "crédible et impartiale" à cette époque?
Pas vraiment: "Comme plusieurs pays occidentaux et l'Organisation de la conférence islamique, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a condamné dimanche l'attaque du PKK, faisant part de sa 'compassion' au peuple turc et appelant Ankara et Bagdad à collaborer pour 'promouvoir la paix et la stabilité'."

L'aviation turque a bombardé lundi plusieurs positions des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, a rapporté la chaîne de télévision d'informations NTV, citant des sources kurdes.
La chaîne cite le site internet de l' Union patriotique du Kurdistan (UPK) du président irakien Jalal Talabani.
Les six avions de combat, qui ont participé aux opérations ont visé des positions du PKK, une organisation armée kurde de Turquie, dans la zone de Zap-Khakurk, dans la région autonome kurde du nord de l'Irak, selon le site. (...)
Ce raid, le deuxième en moins de 20 jours, le dernier remontant au 20 mai, fait suite à une série d'attaques du PKK contre des cibles militaires dans le sud et le sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes. Plusieurs soldats ont été tués dans ces attaques. (...)
L'armée turque a lancé une série de raids aériens contre les bases du PKK en Irak depuis décembre 2007 et a mené une opération terrestre d'une semaine en février 2008.
(Source: AFP sur le site lexpress.fr, 7 juin 2010).
Enquête? ONU? Manifs? Boycott? Réactions indignées? Où est le rapport Goldstone sur l'opération terrestre turque?

Allo? Quelqu'un?

Morale de l'histoire: bien souvent, dans le Proche-Orient compliqué, si t'es pas Israélien t'es pas digne d'une enquête "impartiale, crédible et transparente".

Il faut peut-être voir ça comme une forme de compliment.

mercredi 9 juin 2010

Moins de diplomates, plus de psys ?

Tandis que la Turquie poursuit sa dérive politique (entamée bien avant l'arraisonnement du Mavi Marmara par les forces israéliennes), l'agitation diplomatique anti-israélienne continue au Conseil onusien des Droits de l'Homme à Genève.

Une déléguée syrienne, Rania Al Rifaly, a livré mardi un discours édifiant.

Si on en croit Al Rifaly, qui a pu s'exprimer sans la moindre interruption ni remarque du président du conseil (source National Post, 9 juin 2010 - je ne cite que quelques passages):
  • L'État d'Israël endoctrine les enfants afin de leur enseigner la haine des Arabes dès le plus jeune âge
  • Les gamins israéliens apprennent tôt l'utilisation des armes (1)
  • Al Rifaly sait -de source sûre- que des enfants Israéliens ont été entendus en train de chanter joyeusement sur le chemin de l'école: "Avec mes dents je déchirerai ta chair, avec ma bouche je sucerai ton sang" (2)
Je remarque deux choses.
Tout d'abord la déléguée syrienne reproche à Israël des choses qui sont, en réalité, le fait de ses pires ennemis. Le Hamas, par exemple, organise de drôles de "camps de vacances" pour les gamins ainsi que des émissions de télévision pour la jeunesse vantant les joies du "martyre". Le lynchage de Ramallah en 2002 (où deux Israéliens désarmés ont été dépecés par la foule) permet de comprendre qu'il n'est pas nécessaire de chercher chez les Israéliens l'origine de tels fantasmes de sauvagerie.
Il faut ensuite se rappeler qu'il existe toute une littérature (ainsi que des films) sur les Juifs buveurs de sang (version plus moderne: le Juif voleur d'organes). La prétendue chanson dont parle Al Rifaly n'est qu'une énième version de ce thème.

Ce délire (tenu à la tribune du Conseil des droits humains de l'ONU!) m'incite à penser que nous n'avons pas besoin d'énormément de diplomates pour sortir le Proche-Orient du cycle de la violence. Il y en a déjà beaucoup, voire même trop. Ce qui fait défaut, ce sont des psychiatres pour accompagner les quelques diplomates nécessaires au processus.

Anecdote: tandis que Al Rifaly révélait avec candeur son "côté obscur" sans se faire interrompre, le représentant canadien était rappelé à l'ordre parce qu'il avait osé utiliser le mot "régime" pour parler de l'Iran ou de la Corée du Nord. Le président du conseil lui a déclaré que les membres du Conseil devaient s'abstenir d'utiliser un tel langage pour désigner des pays membres de l'ONU...

L'ONU devrait faire attention. Elle vieillit encore plus mal qu'Helen Thomas.

Voir aussi: American Jewish Committee.


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NOTES

(1) "Hatred is widespread, taught to even small children, who are taught to use weapons, and who are taught to sign missiles that will be fired at Arabs."

(2) "Let me quote a song that a group of children sing merrily as they go to school: With my teeth I will rip your flesh, with my mouth I will suck your blood."

mardi 8 juin 2010

Deux bonnes nouvelles au Canada

Les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes, alors ne les ratons pas. Pour la journée d'hier j'en ai relevé deux.

Quelques centaines de personnes se sont rassemblées hier lundi à Montréal, sur l'heure du dîner (c'est-à-dire vers midi).

Une réunion calme de citoyens pro-israéliens, fatigués des campagnes anti-"sionistes" à répétition, campagnes qui n'ont décidément rien à voir avec une quelconque critique des politiques israéliennes. Diabolisation et négation ne sont pas une critique.

Irwin Cotler, ancien ministre et député (libéral) de Mont-Royal, était présent.

Plus anecdotique, mais intéressant car l'événement démontre très clairement l'intolérance absolue des anti-"sionistes", incapables d'accepter autre chose qu'une reddition totale à leurs exigences. À Toronto, les Queers Against Israeli Apartheid (les Homos contre l'Apartheid Israélien... apartheid israélien, est-ce que ce n'est pas un pléonasme en 2010?) piquent une grosse colère. Les organisateurs de la Gay Pride de Toronto ont en effet décidé que cette année les termes "Israeli Apartheid" ne seront pas mentionnés durant la fiesta qui doit durer dix jours. Motif: cela divise les gens et ça pourrit l'ambiance. Extraits: "Let us be clear, criticism of Israeli government policy is legitimate. However, the atmosphere created by the use of the words "Israeli Apartheid" in the last three years of the Pride Festival are not (...) QuAIA is not being banned from this year's festival. We are restricting the use of words and phrases that can promote a poisonous atmosphere and detract from the goal of celebrating diversity within our community (...) The Israeli-Palestinian conflict evokes passionate disagreement. However, it should not damage the good work of Pride Toronto and it should not divide Canadian communities."

C'est une décision très mesurée, mais les 23 activistes Queers anti-"sionistes" frustrés n'ont pas appréciés ce qu'ils décrivent comme une "censure" et ont claqué la porte. Le site Internet de ces gays pas drôles est aussi radical que les sites anti-"sionistes" classiques (comme quoi un activiste gay peut être aussi borné et intolérant que le premier hétéro venu). On y trouve des liens vers Electronic Intifada, Counterpunch, ou les œuvres d'Ilan Pappé. Le groupe est bien sûr en faveur de la campagne BDSM (boycott total de l'État fascisto-impérialo-colonialo-raciste israélien) et propose un arrêt du tourisme gay en Israël. Ils ne semblent pas avoir d'avis particulier sur le tourisme gay dans des paradis homos comme l'Égypte, le Yémen etc (la page d'accueil du site n'en pipe mot, en tout cas.)

Détail: leur bannière clame "We stand with Queers in Palestine". Sachant que nombre de gays palestiniens fuient en Israël lorsqu'ils sont démasqués, c'est grotesque. Là encore ces gays pas marrants insistent sur leur soutien des queers "en Palestine". Pour les queers en Arabie saoudite, en Chine et autres riantes contrées, allez voir chez les Grecs...

dimanche 6 juin 2010

Un provocateur sioniste perturbe une manif pour la Paix

La vidéo ci-dessous a été tournée durant une manifestation "humanitaire" (Los Angeles, selon le clip) (www.juif.org).



Une surprise: le petit nombre "d'humanistes" présents.

Un provocateur sioniste s'est invité à la petite sauterie. Il est très jeune. La meute de "pacifistes" s'intéresse vivement à lui. On lui jette des "Allahu akbar! allahu akbar!", "You kill my people", "murderer! murderer!", etc.

Un cordon de flics (des musclés, à l'américaine) s'interposent entre le jeune contre-manifestant et les "humanitaires". On voit un militant (service d'ordre?) tenter de calmer ses troupes.

Une large banderole affirme:

AFTER THE HOLOCAUST
THE WORST THING THAT HAS HAPPENED
TO THE JEWISH PEOPLE IS THE STATE OF ISRAEL

[Après l'Holocauste, la pire chose qui soit arrivé au peuple juif c'est l'État d'Israël]

Si j'en crois la banderole, il s'agirait d'une citation de Bob Avakian, président du Revolutionary Communist Party (RCP) aux USA.

Bel exemple de "convergence des luttes": aux USA aussi l'extrême-gauche manifeste au son des "allahu akbar".

Une pancarte s'exerce à la rime: "Israeli pirates kill / US pays the bill" [Les pirates israéliens tuent / Les USA paient la facture]

Le caméraman discute avec deux manifestants (dont celle qui hurlait "You kill my people").

Caméraman: "Est-ce qu'un État palestinien aux côtés d'Israël serait satisfaisant pour vous?" [Would a palestinian state alongside Israel satisfy you?]

La femme: "C'est... Non, non, non! Aux côtés des Juifs [qui] peuvent vivre dans un État palestinien. Il ne devrait pas y avoir d'État israélien! (Caméraman: "ok, merci"; la femme continue sur sa lancée) L'État d'Israël n'existe même pas!" [It's... No no no! alongside with the jews can live in a palestinian state. there should not be an israeli state! (...) Israeli state doesn't even exist!]

Un homme intervient: "L'unique raison pour laquelle Israël fait ça, c'est parce qu'ils se sont fait expulser de, euh, les Allemands... quoi qu'il leur soit arrivé... alors ils essayent de reporter leur colère sur quelqu'un d'autre" [The only reason Israel is doing this is because they got kicked out from, er, the Germans, whatever, whatever happens to them. So they're trying to take out the anger to someone else]

samedi 5 juin 2010

Israël : crime contre l'humanitaire

J'étais pro-israélien, je ne le suis plus. Impossible de rester indifférent lorsqu'un convoi humanitaire pacifique est attaqué par des soldats venus pour tuer (dixit Henning Mankell).

Les preuves en images.

Pour se donner du courage, le personnel humanitaire de l'IHH (organisation strictement humanitaire) chante une ode à la Paix. À la fin du clip une infirmière anticipe avec plaisir la perspective d'apporter aux Gazaouis l'aide tant attendue (et refusée par le Hamas lorsque les forces sionistes ont voulu acheminer l'aide depuis Ashdod-Occupée jusqu'à Gaza):



Les 700 médecins et infirmiers de la Flotille "Go back to Auschwitz", fidèles à leur serment d'Hippocrate, transportaient du matériel de première nécessité:

des pelles :

divers outils de construction:

bandages, scalpels et autres instruments chirurgicaux:

les enfants n'étaient pas oubliés avec des sacs de billes:

et des jouets en bois, certains peints à la main:

sans oublier les biberons:


Mes yeux se sont ouverts et désormais je me range du côté de la Paix et de la Justice.

Partout dans le monde, nous dénonçons l'agression anti-humanitaire israélienne. Partout dans le monde, les militants pour un monde pacifique, fraternel et humaniste se regroupent. [Note: ces photos proviennent de sites de presse. Elles ont toutes été prises lors des manifestations qui ont eu lieu après l'arraisonnement de la Flotille "humanitaire". J'apporte cette précision car il est vrai qu'on pourrait les confondre avec les manifs anti-"sionistes" de 2009, 2008, 2006, 2005, 2004, 2001, 2000, 1998, 1996, 1995, 1994, 1991, 1990, 1988, 1982...]

à Islamabad:

aux Pays-Bas:

à Londres (remarquez le drapeau à droite du superbe Ataturk):

à Los Angeles:

à Beyrouth (notez les nombreux fanions d'organisations humanitaires):


Enfin, parce que parfois on est las de pleurer au spectacle de ce monde (re)devenu fou... Latma TV: We con the world.

Shalom le-Israel