Contrairement à ce que voudraient faire croire les conservateurs, les députés du PLC du NPD et du Bloc n'ont violé ni la démocratie ni la Constitution en envisageant de défaire le gouvernement minoritaire et de le remplacer par un gouvernement de coalition.
Les électeurs votent rarement dans l'espoir que leurs candidats se retrouveront sur les bancs de l'opposition (à l'exception notable des électeurs du Bloc!). Alors si des partis peuvent s'entendre pour gouverner ensemble, pourquoi pas? Le recours à des coalitions n'est pas rare en France ou en Italie. Dans un pays comme Israël il est même impossible de gouverner sans coalition.
Toutefois, outre le scandaleux préambule de l'entente des coalisés, on peut se demander si les circonstances étaient favorables pour le PLC. L'opposition officielle semble avoir fait le raisonnement suivant:
- nous venons de prendre une raclée aux élections et avons perdu 26 députés (le PLC avait pu sauver 103 députés lors des précédentes élections, il n'en avait plus que 77 au soir du 14 octobre)
- en conséquence de cette baffe, notre chef, Stéphane Dion, a annoncé son retrait prochain de la vie politique (prévu pour mai 2009)
C'est peut-être ça qu'on appelle "l'énergie du désespoir"... à moins que ce ne soit "prendre ses désirs pour des réalités"?
La prorogation (personne n'a pu trouver de mot plus laid?) va donner à tout le monde l'occasion de respirer et se calmer. Elle aura aussi un avantage indéniable: si la troïka PLC-NPD-Bloc n'est pas capable de survivre jusqu'au 26 janvier, nous n'aurons plus à avoir de regret: ce sera la preuve qu'elle aurait été incapable de tenir 18 mois.
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