mardi 10 mars 2009

Comment se servir du Vatican pour taper sur Israël

Tout d'abord le résumé d'un fait divers, sordide: une fillette Brésilienne, violée par son beau-père pendant plusieurs mois, se retrouve enceinte. Sa mère contacte un médecin, afin de la faire avorter (le Brésil interdit l'avortement sauf s'il met en danger la vie de la mère, ou s'il résulte d'un viol). L'archevêque du coin excommunie la maman et les médecins: l'avortement est un péché. Le Vatican se range du côté du prélat, car: "L'Eglise a toujours défendu la vie et doit continuer à le faire" (ce résumé se base sur les articles de L'Express et le Figaro). Voir note (*)

Qu'une telle affaire suscite d'abondants commentaires sur la Toile est inévitable.

Vatican : Qui sont les barbares ? se demande ainsi Europalestine (1).

La réponse vient dans les derniers paragraphes. Regardons comment le texte "dérape", c'est instructif (je n'aime pas "faire de la pub" à de tels sites, mais il est utile, de temps en temps, d'exposer ce genre de manoeuvres):


"Nos apôtres des « valeurs judéo-chrétiennes », comme le chanoine de l’Eglise Saint-Jean de Latran (à Rome) Nicolas Sarkozy ou la défenseure des droits de la femme et de l’enfant Rama Yade vont-ils annoncer la rupture des relations entre la France et l’Etat moyenâgeux du Vatican?"

On commence par glisser un "judéo" dans une affaire strictement catholico-catholique (par ailleurs amusez-vous donc à trouver un Grand Rabbin qui prononcerait une excommunication dans un tel cas!)

On délaisse ensuite le Vatican pour tirer à boulets rouges sur "l'Empire du Mal", j'ai nommé Israël:


"Quant aux dirigeants israéliens, ils se délectent par avance de la venue de Benoît XVI au mois de mai, en dépit des protestations des Palestiniens chrétiens, qui voient à juste titre, dans la visite papale, une consécration des crimes de l’armée sioniste, à Gaza notamment.

Et n’allez pas les embêter avec des histoires de viol. L’ancien président de l’Etat d’Israël, Moshe Katzav, vient justement d’être mis en examen pour agressions sexuelles contre plusieurs de ses ex-employées, tout en continuant de bénéficier de 400.000 euros par an de financement public pour faire le beau"

Europalestine commence donc son texte avec l'histoire de la fillette brésilienne pour en arriver, dans sa conclusion, à s'en prendre "aux dirigeants israéliens" et à Moshe Katzav! (2)

C'est ce type de discours (3) qu'on veut absolument nous faire prendre pour une "critique d'Israël"...


---------------------
(1) s'il faut l'en croire, cette association "s’efforce depuis sa création de mener un travail de sensibilisation de l’opinion publique, des médias, des élus et des dirigeants politiques concernant le déni de droit et de justice subi par le peuple palestinien, et la nécessité de prendre des sanctions à l’encontre d’Israël pour l’amener à respecter le droit international", dixit Europalestine

(2) qui par ailleurs n'a jamais violé de gamine, mais Europalestine ne s'arrête pas à de tels points de détail.

(3) Pour mémoire, le site Internet de cette charmante association s'était également illustré après l'annonce de la mise à sac d'une synagogue à Caracas, voir "La bonne vieille recette du complot juif ".

(*) Maître Eolas s'intéresse à trois affaires récentes impliquant l'Église catholique; il fait entendre un autre son de cloche (.) notamment à propos de cette histoire d'excommunication.

Aucun commentaire: