Ce n'est pas une grande surprise: le Bloc Québécois et le Nouveau Parti Démocratique ont pris fait et cause pour Galloway.
Le soutien politique et le financement apportés à un mouvement terroriste antisémite, antigay, antiféministe, devient ainsi dans la bouche des députés du Bloc et du NPD une affaire de "liberté de parole et d'opinion", et interdire à Galloway d'entrer au Canada est la marque d'"une idéologie bornée, réactionnaire, dépassée".
J'ignorais que George Orwell avait autant d'imitateurs parmi nos élus. Je crains toutefois que certains députés de l'opposition n'aient pas bien saisi l'intention de l'auteur de 1984: il ne s'agissait pas du tout de valoriser la novlangue et l'inversion des valeurs! C'était plutôt l'inverse, les gars.
Olivia Chow, NPD, prétend de son côté que la décision de l'administration canadienne crée un "dangereux précédent". Dangereux pour qui? Les réseaux tissés par les amis du Hezbollah et du Hamas?
Quand on écoute Galloway à Gaza ou quand on entend ses appels à abolir Israël, puis quand on lit les discours de ses défenseurs (atteinte à la liberté d'expression! abus de pouvoir!) on réalise que le politiquement correct, c'est comme le sel: un peu, ça rend la vie plus belle, trop ça donne la nausée et ça rend malade. On en est là. Overdose.
Le ministre, Jason Kenney, ne renversera pas la décision de l'administration. Son porte-parole a toutefois déclaré : "Si M. Galloway décide de se présenter tout de même à la frontière, c'est le douanier qui devra trancher, à la lumière de la décision préliminaire et des nouvelles preuves ou informations que lui soumettra le député britannique. Le ministre Kenney se pliera à la décision de l'agent à la frontière" (La Presse).
Ça ressemble beaucoup à un drapeau blanc agité sous la mitraille de la critique... le ministère serait-il en train de préparer un repli stratégique?
Si tel était le cas, l'affaire se révélerait un échec, un camouflet pour le Canada: cela reviendrait à permettre à Galloway et ses sympathisants "antisionistes" de se faire une pub d'enfer pendant plusieurs jours, pour finalement le laisser entrer au pays et faire son tour de piste sous les projecteurs.
Nos États de droit ont toujours eu un problème avec les extrémistes: leur barrer la route contrevient à nos principes de libre expression, de libre circulation, de libre association. Les laisser faire nuit tôt ou tard à la paix et à la démocratie.
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