dimanche 22 mars 2009

Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le sabre laser (*)

Cette semaine, je suis tombé sur un bouquin passionnant, sobrement intitulé "Lui", dont je tairais charitablement les noms de l'auteur (1) et de l'éditeur.

Pour résumer l'histoire, c'est une réécriture de l'évangile de Marc, mais dans un cadre moderne: Jésus-bis est un Montréalais du début du XXIe siècle. Vu le déroulement du récit je devrais plutôt parler d'"alter-Jésus".

Ce Jésus en espadrilles (version française: en baskets) passe pas mal de temps à déambuler dans les rues de Montréal. Tout à sa mission, il aborde le monde afin de prendre un café ou les sauver.

Il croise par exemple un "gay désabusé" sortant d'un sauna (2) et l'invite à le suivre, "s'il veut vivre".

Jésus-bis papote beaucoup avec des croyants. Il a d'excellents contacts avec les chrétiens et musulmans "de base", mais pas avec les membres des institutions religieuses. On observe une nette distinction entre les clercs (pointilleux, pinailleurs, légalistes, attachés à la lettre plutôt qu'à l'esprit) et l'humble croyant (enthousiaste, sincère, rieur et bon).

Dans son contact avec les juifs, Jésus-bis est un peu moins nuancé:

Un jour de Sabbat, il se rend dans une synagogue. Il a en tête ce fameux passage: 'Tu n'opprimeras pas l'étranger - vous savez d'expérience quelle est la vie de l'étranger - car vous avez été étrangers en terre d'Égypte'.
Il veut savoir si ce verset s'applique aux Palestiniens.

On me dit souvent qu'Israël et judaïsme c'est différent, que les accusations et condamnations adressées au premier ne visent nullement le second, mais si même le nouveau Jésus confond Ehoud Olmert avec un rabbin de quartier en Amérique du Nord, où va-t-on?

La fin de Jésus-bis est tragique, comme celle de son prédécesseur: l'alterchrist (3) va, avec ses compagnons de lutte, manifester devant le consulat de "l'Empire", à Montréal. Mauvaise idée. Il se fait embarquer puis est transféré dans une base secrète de l'Empire (4). Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, il est mis à mort par injection.

The End.

J'espère qu'on en fera un film. Dans le rôle du Rebelle en lutte contre l'Empire je verrais bien Amir Khadir.


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(*) Le titre est inspiré des évangiles: "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée"

(1) qui exerce la belle profession de "bibliste". Ah bon.

(2) je suppose que dans l'esprit d'un bibliste un gay ne peut être que "désabusé"; à titre personnel je doute fort que la catégorie "gay désabusé" fréquente beaucoup les saunas...

(3) ne pas confondre avec l'antéchrist, bande de mécréants!

(4) et voilà l'explication du titre ;-)

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