lundi 30 mars 2009

Entrera? Entrera pas?

C'est aujourd'hui que George Galloway, financier occasionnel et ami du Hamas, va se présenter à la frontière canadienne.

Le juge fédéral Luc Martineau va décider dans la journée s'il invalide ou pas la décision de l'administration. Les avocats de Galloway demandent une décision avant 14h, afin que Galloway ait le temps d'arriver à la réunion "anti-guerre" (comprendre pro-jihadiste) prévue à Toronto ce soir (Toronto Star).

À suivre...

Entrera pas
Le juge a conclu que l'administration n'avait pas commis d'abus en décidant d'interdire à George Galloway de franchir la frontière, et qu'il n'était pas dans son rôle de remettre en cause cette décision. Il n'a pas jugé sur le fonds (pas le temps: c'était une procédure d'urgence pour décider si Galloway pourrait entrer au Canada aujourd'hui) et il n'est pas exclu que l'ami du Hamas et des Talibans entame une procédure judiciaire.

Dans l'immédiat, le député britannique "controversé" pourra parler à ses fans canadiens mais par liaison vidéo, sans doute depuis New-York. Si vous êtes intéressé à aller voir le martyr de la liberté d'expression du Hamas, ça vous coûtera 20$ à Montréal (l'absence physique du grand homme poussera peut-être les prix à la baisse?)

La presse en parle: Globe and Mail. Le Toronto Star raconte que le "rugissant" Galloway a attiré 600 adeptes dans une église (!) à Toronto (la Toronto's Metropolitan United Church).

En français, Isabelle Hachey (La Presse) rappelle 2-3 détails intéressants sur "Gorgeous George": "En 2005, un comité du Sénat américain l'a accusé d'avoir détourné d'importantes sommes d'argent du programme Pétrole contre nourriture, mis sur pied par les Nations unies alors que sévissait un embargo contre l'Irak. L'organisme de charité qu'il dirigeait à l'époque a reçu plus de 400 000$ après que son partenaire d'affaires, le Jordanien Fawaz Zureikat, eut versé des pots-de-vin au régime de Saddam Hussein en échange d'un gros contrat pétrolier. À l'époque, M. Galloway militait activement pour la levée des sanctions en Irak".

Et aussi "Ironiquement, celui qui se dit aujourd'hui victime de censure a mené en 2004 une campagne pour interdire de séjour en Grande-Bretagne le leader du Front national, Jean-Marie Le Pen".

Galloway goûte à sa propre médecine. Il semble ne pas apprécier.

dimanche 29 mars 2009

The taste of her cherry chopstick

Le dernier post de Benji Lovitt pour se détendre: Maybe Ivri's Just Doing a British Accent

ChapStick: marque de rouge à lèvres, existe dans la variante "cerise" (Cherry ChapStick)

Chopstick: baguette, comme on en trouve dans les restaurants asiatiques.


Update
Le clip vidéo existe, mais cette fois-ci il n'est plus question de "cherry chopstick"... dommage, c'était amusant.

vendredi 27 mars 2009

Galloway: le Bloc et le NPD à la rescousse

Ce n'est pas une grande surprise: le Bloc Québécois et le Nouveau Parti Démocratique ont pris fait et cause pour Galloway.

Le soutien politique et le financement apportés à un mouvement terroriste antisémite, antigay, antiféministe, devient ainsi dans la bouche des députés du Bloc et du NPD une affaire de "liberté de parole et d'opinion", et interdire à Galloway d'entrer au Canada est la marque d'"une idéologie bornée, réactionnaire, dépassée".

J'ignorais que George Orwell avait autant d'imitateurs parmi nos élus. Je crains toutefois que certains députés de l'opposition n'aient pas bien saisi l'intention de l'auteur de 1984: il ne s'agissait pas du tout de valoriser la novlangue et l'inversion des valeurs! C'était plutôt l'inverse, les gars.

Olivia Chow, NPD, prétend de son côté que la décision de l'administration canadienne crée un "dangereux précédent". Dangereux pour qui? Les réseaux tissés par les amis du Hezbollah et du Hamas?

Quand on écoute Galloway à Gaza ou quand on entend ses appels à abolir Israël, puis quand on lit les discours de ses défenseurs (atteinte à la liberté d'expression! abus de pouvoir!) on réalise que le politiquement correct, c'est comme le sel: un peu, ça rend la vie plus belle, trop ça donne la nausée et ça rend malade. On en est là. Overdose.

Le ministre, Jason Kenney, ne renversera pas la décision de l'administration. Son porte-parole a toutefois déclaré : "Si M. Galloway décide de se présenter tout de même à la frontière, c'est le douanier qui devra trancher, à la lumière de la décision préliminaire et des nouvelles preuves ou informations que lui soumettra le député britannique. Le ministre Kenney se pliera à la décision de l'agent à la frontière" (La Presse).

Ça ressemble beaucoup à un drapeau blanc agité sous la mitraille de la critique... le ministère serait-il en train de préparer un repli stratégique?

Si tel était le cas, l'affaire se révélerait un échec, un camouflet pour le Canada: cela reviendrait à permettre à Galloway et ses sympathisants "antisionistes" de se faire une pub d'enfer pendant plusieurs jours, pour finalement le laisser entrer au pays et faire son tour de piste sous les projecteurs.

Nos États de droit ont toujours eu un problème avec les extrémistes: leur barrer la route contrevient à nos principes de libre expression, de libre circulation, de libre association. Les laisser faire nuit tôt ou tard à la paix et à la démocratie.

mercredi 25 mars 2009

Galloway à New York - ses fans Canadiens s'organisent

Le vibrionnant -et unique- député de Respect au Parlement britannique est arrivé à New York où il a été ovationné par une foule en délire... d'une centaine de personnes.

Dans son discours, celui que certains ont l'audace de décrire comme un militant "anti-guerre" a réclamé, une fois de plus, l'éradication d'Israël (Toronto Star) : il rêve d'une Palestine unie, du Jourdain à la mer, où tous pourraient enfin vivre libres et heureux.

Libres et heureux? Comme les 900.000 Juifs chassés des pays arabes entre 1947 et la fin des années 60? (voir par exemple Justice for Jews from Arab Countries, qui possède aussi quelques pages en français)

Comme le dit clairement la Charte du Hamas: "Sous la bannière de l'islam, les fidèles des trois religions, l'islam, le christianisme et le judaïsme, peuvent coexister pacifiquement. Mais cette paix n'est possible que sous la bannière de l'islam".

Je sais, Galloway sait [cf. plus bas], tout le monde sait quel serait le sort des Juifs israéliens (sans oublier celui de pas mal de Druzes ou d'Arabes chrétiens) si le fantasme de "l'État unique" voyait le jour.

C'est une des raisons pour lesquelles ce projet politique rêvé par certains est grotesque, inhumain, irresponsable. Même Uri Avnery n'en veut pas, c'est dire...

Mais pour des braves gens comme Galloway, ou pour les "antisionistes" qui le défendent au Québec, un tel scénario est souhaitable. Un petit coup de rhétorique angélique en guise d'alibi (liberté pour tous, égalité...) et les voilà parés de l'auréole de l'humaniste.

* * *

Pendant que Galloway partait conquérir les USA, il se passait des choses intéressantes chez lui, en Grande-Bretagne: la Charity Commission a en effet annoncé que, lassée d'attendre des réponses à ses demandes, elle lançait une enquête sur la récente campagne de dons pour le Hamas pour Gaza. La campagne Viva Palestina proclame en effet avoir réuni plus d'un million de livres dans le but d'organiser un convoi routier vers Gaza; une fois sur place, tout a été généreusement donné à des organismes de charité ou au Hamas, y compris argent liquide et véhicules (voir par exemple ici: "we have brought with us many vehicles, much equipment, much medicine, everything we could carry, and we will hand it to Ismail Haniyeh, the elected prime minister of Palestine").

George Galloway est un habitué de ce genre d'enquêtes, apparemment.

* * *

Memri propose un patchwork vidéo de différentes déclarations du député du Respect durant son séjour dans la bande de Gaza. Ces déclarations, faites en anglais, ont l'avantage de la clarté. Extraits:


  • "Demain à 10h, inch allah, nous donnerons nos véhicules, notre argent, à Ismail Haniyeh, premier ministre élu de Palestine"

  • Galloway relate une rencontre avec un vieux, dans la rue, qui lui aurait dit "avec des amis comme vous, nous pouvons rêver qu'un jour nous pourrons retourner dans notre pays, nous pourrons les chasser", et Galloway proclame devant un auditoire ravi: "croyez-moi, vous retournerez dans votre pays, la Palestine sera libre!"

  • "nombre de mes amis [du convoi Viva Palestine] doivent donner cet argent à des organismes caritatifs; nous avons amené beaucoup d'argent (...) et nous devons le donner, certains de mes amis doivent le donner à des organismes de charité (...) mais moi, maintenant, ici, en mon nom, celui de ma soeur (...) et de deux élus du Respect [le parti de Galloway], je donne 3 véhicules et 25.000 livres, en liquide, au premier ministre Ismail Haniyeh"

  • "voici l'argent; ce n'est pas de la charité, c'est politique (...) si je le pouvais je donnerais dix fois, cent fois plus"
N'est-il pas scandaleux d'interdire à un tel ami de la paix d'entrer au Canada?

Comment ose-t-on reprocher à un honnête homme d'avoir des amis?

George Galloway se tient aux côtés d'Ismail Haniyeh, qui lui remet un passeport palestinien
(Sources photos Engage et Harry's Place)

dimanche 22 mars 2009

Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le sabre laser (*)

Cette semaine, je suis tombé sur un bouquin passionnant, sobrement intitulé "Lui", dont je tairais charitablement les noms de l'auteur (1) et de l'éditeur.

Pour résumer l'histoire, c'est une réécriture de l'évangile de Marc, mais dans un cadre moderne: Jésus-bis est un Montréalais du début du XXIe siècle. Vu le déroulement du récit je devrais plutôt parler d'"alter-Jésus".

Ce Jésus en espadrilles (version française: en baskets) passe pas mal de temps à déambuler dans les rues de Montréal. Tout à sa mission, il aborde le monde afin de prendre un café ou les sauver.

Il croise par exemple un "gay désabusé" sortant d'un sauna (2) et l'invite à le suivre, "s'il veut vivre".

Jésus-bis papote beaucoup avec des croyants. Il a d'excellents contacts avec les chrétiens et musulmans "de base", mais pas avec les membres des institutions religieuses. On observe une nette distinction entre les clercs (pointilleux, pinailleurs, légalistes, attachés à la lettre plutôt qu'à l'esprit) et l'humble croyant (enthousiaste, sincère, rieur et bon).

Dans son contact avec les juifs, Jésus-bis est un peu moins nuancé:

Un jour de Sabbat, il se rend dans une synagogue. Il a en tête ce fameux passage: 'Tu n'opprimeras pas l'étranger - vous savez d'expérience quelle est la vie de l'étranger - car vous avez été étrangers en terre d'Égypte'.
Il veut savoir si ce verset s'applique aux Palestiniens.

On me dit souvent qu'Israël et judaïsme c'est différent, que les accusations et condamnations adressées au premier ne visent nullement le second, mais si même le nouveau Jésus confond Ehoud Olmert avec un rabbin de quartier en Amérique du Nord, où va-t-on?

La fin de Jésus-bis est tragique, comme celle de son prédécesseur: l'alterchrist (3) va, avec ses compagnons de lutte, manifester devant le consulat de "l'Empire", à Montréal. Mauvaise idée. Il se fait embarquer puis est transféré dans une base secrète de l'Empire (4). Accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, il est mis à mort par injection.

The End.

J'espère qu'on en fera un film. Dans le rôle du Rebelle en lutte contre l'Empire je verrais bien Amir Khadir.


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(*) Le titre est inspiré des évangiles: "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée"

(1) qui exerce la belle profession de "bibliste". Ah bon.

(2) je suppose que dans l'esprit d'un bibliste un gay ne peut être que "désabusé"; à titre personnel je doute fort que la catégorie "gay désabusé" fréquente beaucoup les saunas...

(3) ne pas confondre avec l'antéchrist, bande de mécréants!

(4) et voilà l'explication du titre ;-)

samedi 21 mars 2009

Galloway persona non grata

Le très sympathique député britannique George Galloway n'est plus le bienvenu au Canada.

Il devait prendre la parole à Toronto la semaine prochaine, mais l'administration canadienne a fait savoir qu'il ne serait pas autorisé à entrer au pays.

Le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration a justifié la décision en rappelant que George Galloway "avait exprimé sa sympathie pour la cause des talibans en Afghanistan" et qu'il "avait fourni de l'aide financière au Hamas, considéré par le Canada comme une organisation terroriste" (La Presse Canadienne).

Le ministre, Jason Kenney, a également indiqué que l'ami britannique du Hamas "avait appelé à un coup d'Etat en Egypte et au renversement du gouvernement en même temps qu'il fournissait de l'aide et des ressources au Hamas, qui est banni à titre d'organisation terroriste illégale (...) je crois que les individus qui soutiennent, aident et font la promotion d'organisations terroristes n'ont pas besoin de visiter le Canada".

Plus d'informations sur Galloway privé de Canada (ou l'inverse) à lire sur Z-Word Blog.

Haaretz rend également compte de la décision du gouvernement canadien. Détail: Haaretz (de même que le Toronto Star) qualifie Galloway de "anti-war member of parliament"; je ne suis pas d'accord du tout: le député britannique n'est pas "anti-guerre", il est pro-taliban dans un cas, pro-hamas dans l'autre. Ici comme là il est favorable à un camp plutôt qu'à l'autre, ce n'est pas vraiment être "anti-guerre".

Le député qui fait ami-ami avec les islamistes (à Gaza comme au Royaume-Uni, voir par exemple ceci) a promis de contester devant les tribunaux canadiens la décision "idiote" de l'administration.

Michael Ignatieff, chef de l'opposition officielle, "a quant à lui affirmé qu'à vue de nez, la décision ne semblait pas justifiée mais que peut-être que les responsables de la sécurité savaient quelque chose dont il n'était pas au courant" (La Presse Canadienne).

Je comprends la prudence du chef du PLC. N'étant pas soumis aux mêmes contraintes et devoirs, j'applaudis la décision prise, mais silencieusement et en boudant un peu (1).


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(1) c'est toujours agaçant lorsqu'un gouvernement que vous ne soutenez pas prend une bonne décision (un gvt conservateur, juste ciel! Stockwell Day est dans le lot!)

PLC: la remontée se confirme

Un nouveau sondage (signé Nanos) confirme la remontée du Parti Libéral du Canada (La Presse, Nanos).

Depuis le départ de Stéphane Dion, les électeurs "traditionnels" du PLC reviennent à la maison, ce qui entraîne une baisse des intentions de vote pour le NPD (-3 points, selon Nanos).

Stephen Harper reste toutefois en tête du classement lorsqu'il s'agit de désigner celui qui ferait le meilleur premier ministre.

Conclusion (temporaire):

- Michael Ignatieff a eu raison de ne pas poursuivre l'aventure de la "coalition" (1)

- il a également eu raison de ne pas aller en élections trop tôt, il a visiblement beaucoup à faire encore pour se faire connaître et apprécier des électeurs


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(1) Chantal Hébert remarque que "depuis que Michael Ignatieff a rompu ses liens avec ses partenaires de coalition pour appuyer le budget conservateur, un seul parti a vu sa cote monter dans les intentions de vote et c’est le PLC".

mardi 17 mars 2009

Aubry soit qui mal y pense

17 mars, jour de la St-Patrick. Depuis le dimanche précédent jusqu'au 17, on croirait que Montréal n'est habitée que par des Irlandais!

Ces festivités sont toujours l'occasion de se souvenir de l'apport important des immigrants irlandais, souvent chassés de leur île par la famine.

Tout le monde s'y met: du blog à Radio-Canada, du journal gratuit à Le Devoir.

Voici un extrait qui m'a bien fait rire, trouvé dans un des gratuits qui encombrent les couloirs des métros: "Les premiers Irlandais de la Nouvelle-France vivaient une intégration totale. Alliés des Français, bon nombre d'entre eux changent leur nom pour le franciser. Le premier Irlandais, un certain O'Brennan, devient ainsi un Aubry, un nom qu'on ne retrouve pas en France."

"que Ségolène Royal aurait bien aimé ne pas retrouver en France", serait une formulation plus exacte!

Cachez ce singe que je ne saurais voir!

Chantal Hébert, sur son blog, raille le Ministre des sciences, Gary Goodyear (chiropraticien de formation).

Le Ministre pour la science et les technologies a en effet refusé, en entrevue avec le Globe and Mail, de dire ce qu'il pensait de l'Évolution.

"Canada's science minister, the man at the centre of the controversy over federal funding cuts to researchers, won't say if he believes in evolution. “I'm not going to answer that question. I am a Christian, and I don't think anybody asking a question about my religion is appropriate"
Je ne répondrai pas à cette question. Je suis chrétien et je ne crois pas qu’il soit approprié de poser une question sur ma religion”, a-t-il affirmé (trad. Chantal Hébert)

Les ministres conservateurs ont un talent inné (ou bien est-il acquis?) pour susciter l'inquiétude quant à leurs compétences.

lundi 16 mars 2009

Le mensonge est-il révolutionnaire?

Respect, un parti britannique d'extrême-gauche, compte un député depuis 2005: George Galloway.

Ce courageux militant a participé à un convoi "d'aide humanitaire" destiné au Hamas qui a fait tout le trajet depuis Londres jusqu'à Gaza, en passant par l'Afrique du Nord.

Voici ce qu'il dit des attaques israéliennes contre le Hamas en décembre-janvier:

"Je suis venu en Palestine plusieurs fois mais il s'agit de la visite la plus chargée d'émotion après 22 jours d'une agression génocidaire contre le peuple palestinien" (Le Figaro)

Et ce qu'il dit du Soudan/Darfour:

"There are two groups of people in the region - pastoralists and nomads - who have intermingled and lived in peace for centuries, the tranquillity broken when the society has been put under strain through famine and the like. What's happening today is a continuation of that pattern. It is not a genocide." (Morning Star Online)

Le Darfour, vu cette fois par le l'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés:

"Conflict in Darfur continued despite the 2006 Darfur Peace Agreement (DPA) (...) Civilians in Darfur continued to suffer from the effects of genocide (...) According to the UN, nearly 2.7 million civilians have been internally displaced, and approximately 250,000 refugees have fled to neighboring Chad since the conflict in Darfur began in 2003. During the year approximately 315,000 civilians were displaced within Darfur and to Chad. Estimates on the number of deaths vary. In 2006 the UN estimated that 200,000 persons had died as a result of the conflict." (UNCHR)

En résumé:

  1. plusieurs milliers de roquettes et obus de mortiers lancés sur des villes et des kibboutzims, depuis Gaza, pendant plus de quatre ans : vive la résistance!

  2. 1.300 morts (selon des sources palestiniennes...) : agression génocidaire!

  3. 200.000 morts : une vulgaire querelle entre nomades et sédentaires...

Pourquoi de telles divergences? Mettons en évidence les différences entre ces trois situations:
Point 1: les Israéliens sont la cible - pas de réactions sauf pour acclamer la "résistance";
Point 2: les soldats Israéliens attaquent le Hamas à Gaza (génocide);
Point 3: pas le moindre Israélien en vue (ce n'est pas un génocide).

Je comprends mieux pourquoi Ken Loach aime ce Respect (il a été membre de leur comité national).

vendredi 13 mars 2009

Tibet: faudra pas compter sur Paris

"La France n'est pas favorable à l'indépendance du Tibet, a affirmé vendredi le ministère français des Affaires étrangères après un appel du premier ministre chinois, Wen Jiabao, à une clarification de la position française sur cette question". "Notre position absolument inchangée est celle du soutien à l'intégrité territoriale de la Chine et du refus des perspectives sécessionnistes ou de soutien à l'indépendance du Tibet", dixit le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères à Paris (La Presse).

Le porte-parole a toutefois lancé un os à ronger aux Tibétains: "nous sommes attentifs à ce qu'il puisse y avoir une liberté religieuse et de pratique culturelle des Tibétains". À défaut de liberté, laissez-les donc manger de la culture, Monsieur Wen.

Toujours dans le domaine du droit des peuples à l'autodétermination, une déclaration récente du Président de la République Française: "La réconciliation interpalestinienne est l'une des clés de la paix, une des conditions de la création d'un Etat palestinien" (NouvelObs.com)

* * *

Ça n'a rien à voir (mais bon, c'est un blog, alors on parle, on jase de tout et de rien, on passe du coq à l'âne...) devinez quel pays a accueilli la première usine Airbus hors Europe? "Airbus évalue les besoins de [devinette!] pour les 20 prochaines années à 2.800 appareils -passagers et transport- représentant environ 329 milliards de dollars".

Ça fera les pieds à monsieur Dalai: il n'avait qu'à voyager avec Air France plutôt que filer son fric à la concurrence!

Mais où est James Bond quand on a besoin de lui?

Le Ministère des Affaires étrangères britanniques a annoncé jeudi qu'il avait repris contact, doucement, avec le Hezbollah.

Le but est paraît-il d'inciter le "parti de dieu" à s'embourgeoiser à désarmer.

Les premiers résultats sont très encourageants : "Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a affirmé vendredi que son mouvement n'accepterait jamais de reconnaître Israël", "Nous rejetons les conditions américaines (...) aujourd'hui, demain et après 1.000 ans [1] et même jusqu'à la fin des temps, tant que le Hezbollah existe, il ne pourra jamais reconnaître Israël" (La Presse). Le chef, s'exprimant depuis un bunker secret, a décrit Israël comme une entité "rapacious, racist, and illegal", et que fait-on avec une entité avide, raciste et illégale? On l'élimine: "We are strong and we are capable (...) If we will stand on our feet, we can destroy this entity" (Haaretz).

Un nième appel à détruire "l'entité", voilà qui a dû provoquer quelques froncements de sourcils désapprobateurs au 10 Downing Street, à l'heure du thé [2].

Bon, cela dit, il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce que raconte le sympathique Nasrallah; il affirme par exemple que "Toute réconciliation arabe nous renforce", ce qui est fort douteux: une hypothétique "réconciliation arabe" pourrait difficilement s'avérer une bonne chose pour un groupe aussi proche de l'Iran chiite. Au contraire, un rapprochement arabe, s'il se concrétisait un jour, se ferait très probablement sur le dos de la puissance régionale iranienne -dont les ambitions nucléaires n'inquiètent pas que Jérusalem- et son antenne libanaise en pâtirait forcément.


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[1] Allons bon... un Hezbollah de mille ans. Ça me rappelle quelque chose mais quoi?

[2] Nulle moquerie ici, aucun bon travail ministériel ne peut se faire sans pauses thé bien organisées: 7 o' clock, 10 o'clock, et bien évidemment la clef de voûte: LE 4 o' clock (à la rigueur 4:30 mais pas plus tard).

mardi 10 mars 2009

Comment se servir du Vatican pour taper sur Israël

Tout d'abord le résumé d'un fait divers, sordide: une fillette Brésilienne, violée par son beau-père pendant plusieurs mois, se retrouve enceinte. Sa mère contacte un médecin, afin de la faire avorter (le Brésil interdit l'avortement sauf s'il met en danger la vie de la mère, ou s'il résulte d'un viol). L'archevêque du coin excommunie la maman et les médecins: l'avortement est un péché. Le Vatican se range du côté du prélat, car: "L'Eglise a toujours défendu la vie et doit continuer à le faire" (ce résumé se base sur les articles de L'Express et le Figaro). Voir note (*)

Qu'une telle affaire suscite d'abondants commentaires sur la Toile est inévitable.

Vatican : Qui sont les barbares ? se demande ainsi Europalestine (1).

La réponse vient dans les derniers paragraphes. Regardons comment le texte "dérape", c'est instructif (je n'aime pas "faire de la pub" à de tels sites, mais il est utile, de temps en temps, d'exposer ce genre de manoeuvres):


"Nos apôtres des « valeurs judéo-chrétiennes », comme le chanoine de l’Eglise Saint-Jean de Latran (à Rome) Nicolas Sarkozy ou la défenseure des droits de la femme et de l’enfant Rama Yade vont-ils annoncer la rupture des relations entre la France et l’Etat moyenâgeux du Vatican?"

On commence par glisser un "judéo" dans une affaire strictement catholico-catholique (par ailleurs amusez-vous donc à trouver un Grand Rabbin qui prononcerait une excommunication dans un tel cas!)

On délaisse ensuite le Vatican pour tirer à boulets rouges sur "l'Empire du Mal", j'ai nommé Israël:


"Quant aux dirigeants israéliens, ils se délectent par avance de la venue de Benoît XVI au mois de mai, en dépit des protestations des Palestiniens chrétiens, qui voient à juste titre, dans la visite papale, une consécration des crimes de l’armée sioniste, à Gaza notamment.

Et n’allez pas les embêter avec des histoires de viol. L’ancien président de l’Etat d’Israël, Moshe Katzav, vient justement d’être mis en examen pour agressions sexuelles contre plusieurs de ses ex-employées, tout en continuant de bénéficier de 400.000 euros par an de financement public pour faire le beau"

Europalestine commence donc son texte avec l'histoire de la fillette brésilienne pour en arriver, dans sa conclusion, à s'en prendre "aux dirigeants israéliens" et à Moshe Katzav! (2)

C'est ce type de discours (3) qu'on veut absolument nous faire prendre pour une "critique d'Israël"...


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(1) s'il faut l'en croire, cette association "s’efforce depuis sa création de mener un travail de sensibilisation de l’opinion publique, des médias, des élus et des dirigeants politiques concernant le déni de droit et de justice subi par le peuple palestinien, et la nécessité de prendre des sanctions à l’encontre d’Israël pour l’amener à respecter le droit international", dixit Europalestine

(2) qui par ailleurs n'a jamais violé de gamine, mais Europalestine ne s'arrête pas à de tels points de détail.

(3) Pour mémoire, le site Internet de cette charmante association s'était également illustré après l'annonce de la mise à sac d'une synagogue à Caracas, voir "La bonne vieille recette du complot juif ".

(*) Maître Eolas s'intéresse à trois affaires récentes impliquant l'Église catholique; il fait entendre un autre son de cloche (.) notamment à propos de cette histoire d'excommunication.

lundi 9 mars 2009

Tibet: un anniversaire sous haute surveillance

Les Tibétains vont "célébrer" demain mardi les 50 ans de la tentative de révolte de 1959.

Courte revue de presse:

Les régions tibétaines sous haute sécurité

"Les autorités chinoises veulent éviter tout trouble en cette semaine particulièrement sensible: mardi, c'est le 50e anniversaire du soulèvement du 10 mars 1959, violemment réprimé par Pékin, qui avait marqué le début de l'exil indien du Dalaï Lama"


Semaine à risques au Tibet, 50 ans après le soulèvement

"Pékin a reconnu dimanche que le Tibet est soumis à un étroit verrouillage sécuritaire en cette pé­riode sensible (...) les dirigeants communistes ne veulent pas être pris par surprise. Le Tibet même, et les zones des provinces chinoises limitrophes où vivent des populations tibétaines sont de facto fermés aux étrangers"


Note sur les "provinces chinoises limitrophes où vivent des populations tibétaines": il y a des Tibétains dans ces régions parce que le Tibet historique ne se limite pas à la province dite autonome du Tibet (l'Amdo et le Kham, notamment, sont rattachés à d'autres provinces).

Update
Voir l'utile carte publiée par La Presse, qui permet de voir l'étendue du territoire tibétain qui a été annexé à d'autres provinces; la province de Qinghai fait même partie, en son intégralité, du Tibet historique.

New Year, but No Losar

"Beijing has stationed tens of thousands of paramilitary forces in Tibet with orders to “Strike Hard” against all expressions of Tibetan nationalism and support for the Dalai Lama. Protests have erupted in Tibet’s provinces of Amdo and Kham, home of the Chushi Gangdruk, the Tibetan Resistance fighters who bore the young Dalai Lama to safety in India fifty years ago, outwitting the People’s Liberation Army.
Many in Dharamsala fear that the Chinese Army will react with even greater ferocity on this March 10th
. "

dimanche 8 mars 2009

Réactions disproportionnées (suite...)

1 Israélien

1000 policiers

7000 manifestants

Ces chiffres résument le match de tennis Suède-Israël joué hier samedi dans le cadre de la coupe Davis (voir Haaretz).

La municipalité de Malmö ayant décidé que le match se déroulerait à huit clos, le public n'a pas été autorisé à assister à la partie.

Un site français anti-"sioniste" se réjouit en ces termes: "Israël est désormais paria, de la même façon [que le Chili de Pinochet, NdA]. Et dans tous les cas de figure, c’est sous haute protection policière que ses représentants sportifs, culturels, artistiques, scientifiques, devront désormais se produire, dans le monde entier."

Heureusement, tout le monde ne partage pas cette haine obsessionnelle: Michael Ignatieff s'est tout récemment exprimé contre la diabolisation d'Israël, quatre pays -dont le Canada- se sont pour le moment retirés de Durban II, plus d'une centaine de parlementaires venus de 35 pays se sont réunis à Londres en février pour discuter des moyens de lutter contre l'antisémitisme, pour ne citer que des événements récents.

Update
Petite vidéo des coulisses de la manifestation anti-"sioniste". On comprend mieux pourquoi il fallait mille flics pour protéger une équipe de tennis israélienne: les véhicules de police ont pris les coups à leur place... Source: Harry's Place.

vendredi 6 mars 2009

Michael Ignatieff contre la diabolisation d'Israël

Les antisémites (1) qui fréquentent nos campus se donnent ces jours-ci des allures d'antiracistes en organisant la "Semaine de l'Apartheid israélien" (Israeli Apartheid Week - IAW). Voir aussi Haaretz.

Michael Ignatieff, chef du Parti Libéral du Canada, a dit ce qu'il en pensait dans les colonnes du National Post (info reprise par l'indispensable Z-Word Blog): "Israel Apartheid Week and CUPE Ontario’s anti-Israel posturing should be condemned" (la Semaine de l'apartheid israélien et les positions anti-israéliennes du CUPE-Ontario [cf. ici] doivent être condamnées)

Sur les manoeuvres du CUPE et le boycott académique d'Israël: "The Liberal Party of Canada condemns the CUPE resolution in the strongest possible terms. I salute the others who have spoken out against the resolution, including my colleagues on both sides of the aisle in the House of Commons, and CUPE’s national president, Paul Moist, who has refused to support the resolution. I encourage all CUPE members, and all Canadians, to follow their example."

Sur l'activisme anti-israélien: "Criticism of Israel is legitimate. Attempting to describe its very existence as a crime against humanity is not (...) IAW goes beyond reasonable criticism into demonization."

Ces propos ont un certain poids, ils viennent du prochain premier ministre du Canada.


Update
Traduction rapide en français de la déclaration de Michael Ignatieff (j'invite toutefois vivement le lecteur à se référer à l'original en anglais):

Tout au long de leur histoire, les Canadiens ont tâché de se comprendre les uns les autres par-delà les solitudes qui ont brisé d'autres pays (a). Notre objectif national commun a été bâti sur notre diversité.

Nous respectons les différences – différences d'opinion, de nationalité, de race et de croyance. Renoncer à ce respect nous mettrait en péril. La « Semaine de l'Apartheid israélien » [Israel Apartheid Week - IAW], qui se déroule en ce moment sur les campus à travers le Canada, viole ces valeurs de respect mutuel que notre pays a toujours promues. Le droit international définit l'apartheid comme un crime contre l'humanité. Accuser Israël d'être une terre d'apartheid est une tentative délibérée visant à remettre en question la légitimité de l'État juif.

Critiquer Israël est légitime. Prétendre que son existence même est un crime contre l'humanité ne l'est pas.

L'IAW s'inscrit dans une campagne internationale de proclamations, de boycotts et d'appels en faveur du désinvestissement, initiée par la Conférence mondiale contre le racisme (...) tenue à Durban en Afrique du Sud en 2001. De même que « Durban I », l'IAW ne s'intéresse qu'à un seul État, à ses citoyens et ses défenseurs, pour les condamner et les exclure; des établissements et des individus sont pointés du doigt à cause de ce qu'ils sont: Israéliens et Juifs.

Ce n'est plus de la critique raisonnable, mais de la diabolisation. Cela a pour conséquence que des étudiants juifs et israéliens -craignant d'être intimidés- hésitent à exprimer leurs opinions.

Un Canadien ne devrait jamais avoir à craindre pour sa sécurité à cause de ce qu'il est ou de ce qu'il croit. Les Canadiens devraient unanimement condamner toute tentative visant à intimider des personnes en raison de leurs opinions ou de leur identité. La branche ontarienne du Syndicat canadien de la fonction publique [Canadian Union of Public Employees - CUPE] a rejoint le concert de dénonciations d'Israël sur nos campus. La décision de boycotter les universitaires israéliens, votée la semaine dernière par le CUPE-Ontario, est une violation inacceptable de la liberté de l'enseignement.

Le Canada a des liens universitaires, économiques et culturels forts avec Israël et les institutions israéliennes. Ces relations sont bénéfiques à nos deux pays. Les recherches menées conjointement par des universitaires canadiens et israéliens nous enrichissent mutuellement et devraient être encouragées. La résolution du CUPE est une attaque contre la liberté d'échanges qui est au coeur de notre système universitaire.

Le Parti Libéral du Canada condamne la décision du CUPE de la manière la plus ferme. Je salue tous ceux qui se sont exprimés contre cette résolution, y compris mes collègues des deux côtés de la Chambre des communes (b), ainsi que le président national du CUPE (c), Paul Moist, qui a refusé de soutenir la résolution. J'encourage tous les membres du CUPE et tous les Canadiens à suivre leur exemple.

Les positions anti-israéliennes de l'IAW et du CUPE-Ontario abusent de la liberté académique, et devraient être condamnées par tous ceux qui favorisent un débat courtois et respectueux sur le conflit au Moyen-Orient.

Les dirigeants politiques devraient également prendre garde à ne pas aggraver la méfiance entre communautés à propos du Moyen-Orient. Les politiciens qui se servent du conflit en cours au Moyen-Orient pour diviser les Canadiens afin d'en tirer un gain politique ne réussiront qu'à accroître les rancoeurs et à augmenter les tensions.

Le conflit israélo-palestinien suscite des désaccords passionnés. Il ne devrait pas porter atteinte à la liberté d'enseignement et il ne devrait pas diviser les communautés canadiennes. Nous pourrons progresser si nous travaillons ensemble à promouvoir l'objectif de la politique canadienne depuis 1948: Israël vivant en sécurité et dans la paix aux côtés d'une Palestine indépendante.


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(1) soyons honnêtes: il y aussi des imbéciles, des incultes sans mémoire et des conformistes dans le lot.

(a) Allusion aux "deux solitudes" qui éloignent et opposent Canadiens anglais et Canadiens français. L'actuelle Gouverneure Générale du Canada, Michaëlle Jean, a pris pour devise "Briser les solitudes". Elle a abordé cet important thème dès son discours d'investiture.

(b) Les députés du gouvernement et ceux de l'opposition se font face lorsqu'ils siègent à la Chambre.

(c) Comme beaucoup d'organismes pancanadiens, le CUPE a une direction nationale et des branches au sein des différentes provinces.

mercredi 4 mars 2009

Durban II - l'Union Européenne toussote

Après le retrait des USA (1), c'est au tour des Européens d'émettre des doutes sur le contenu des documents de travail de la conférence internationale sur le racisme, le plus souvent surnommée Durban II, qui aura lieu fin avril en Suisse (Haaretz).

Néerlandais, Allemands, Danois, Belges et Italiens ont fait savoir qu'il n'était pas question pour eux d'accepter un texte :

  • "qui placerait la religion au-dessus des personnes,

  • qui refuserait de condamner la discrimination basée sur la préférence sexuelle,

  • qui tolérerait l'antisémitisme,

  • qui diaboliserait un pays bien déterminé (Israël)".


Les représentants des pays musulmans à l'ONU, soutenus par plusieurs pays africains, mènent en effet une guerre de tranchées contre la critique des religions et la libre pensée, contre les droits des homosexuels, et bien sûr contre Israël. Et tant pis pour la lutte contre le racisme.

L'UE a-t-elle suffisamment d'influence sur la scène internationale pour infléchir la tendance et faire en sorte que la conférence sur le racisme version 2009 ne soit pas qu'une répétition -en pire- de celle de 2001?

Suspense...

Update du 5 mars
L'Italie annonce son retrait de Durban II (Haaretz). Le gouvernement italien pourrait revenir sur sa décision si le document de travail de Durban II était purgé de certains passages un peu trop hostiles aux Juifs.
L'Italie est le premier pays européen à se retirer de Durban II.

Pendant ce temps, la France...


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(1) l'administration Obama a fait savoir qu'elle pourrait revenir sur sa décision à condition a) que le projet de résolution s'abstienne de diaboliser Israël et b) que le concept de diffamation des religions -destiné à combattre la critique des religions- passe à la trappe.

mardi 3 mars 2009

Les athées sortent du placard

Etre athée n'est plus à la mode depuis au moins une quinzaine d'années.

Mais quelques athées militants résistent encore et toujours: "Les athées s'affichent - Quand Dieu se promène en autobus" (Le Devoir).

C'est à Londres que la campagne a commencé: "L'affaire, dit-on, a commencé en Angleterre, quand des adeptes du christianisme d'autrefois, usant d'un très moderne site Web, ont annoncé au monde que les non-chrétiens iraient en enfer. Outrée d'une telle pub, une spécialiste des médias, Ariane Sherine, a eu l'inspiration d'une contre-offensive".

Des pubs ont ensuite circulé à Toronto, et cette semaine à Montréal (une dizaine de bus seulement sont concernés).

Les Des croyants s'indignent et se disent choqués (ils sont décidément faciles à choquer! Leur foi est-elle donc si faible?)

Un étudiant en théologie (!) se plaint de cette campagne de propagande (!) dans les colonnes du Devoir (rubrique Opinions): "Un triste appel dépourvu de sens" - "Ce qui frappe d'abord en lisant ce message, c'est sa stratégie de communication. Elle s'apparente à ces publicités télévisées qui cherchent à vendre des produits de consommation".

Ce brave théologien en devenir pourrait-il dans ce cas nous expliquer l'attitude de l'Église catholique qui, il y a deux ans, s'était payé une campagne de pub (1) dans le métro de Montréal? Il s'agissait de belles grosses affiches dans des stations fréquentées quotidiennement par des milliers de personnes, pas de petits panneaux sur dix malheureux bus.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais... les religieux ne changeront décidément jamais.


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(1) si j'en crois l'apprenti théologien il faudrait plutôt parler de propagande.

dimanche 1 mars 2009

La stratégie séparatiste résumée par André Pratte

Le récent édito d'André Pratte ne suscite qu'une réaction de ma part: bravo, bien dit, chaque phrase fait mouche. Un excellent résumé de la stratégie séparatiste:

Le nettoyage politique

Depuis quelque temps, les leaders indépendantistes multiplient les allusions à ce qu'ils appellent «l'autre nation». Suivant leurs dires, les Québécois seraient sous la coupe d'une nation étrangère dont les intérêts sont systématiquement différents des nôtres.

La tactique est habile. Il s'agit de décrire le Canada et le gouvernement fédéral comme quelque chose d'extérieur et d'hostile au Québec. Les interventions, la présence même du gouvernement du Canada au Québec seraient par conséquent non seulement néfastes, mais illégitimes.

(...)


La suite sur le site du journal.

Téhéran lance un missile sur Hollywood

Je ne sais pas ce qu'on fume à Téhéran, mais je veux la recette:

L'Iran veut des excuses d'Hollywood pour «30 ans d'insultes» (La Presse)

Iran official: U.S. artists must apologize for offensive films (Haaretz)

Les Iraniens auraient été traumatisés par deux films en particulier (pourtant non diffusés en Iran!): 300, et The Wrestler.

Une scène du Wrestler est vivement critiquée par le régime: celle où le catcheur Mickey Rourke affronte sur le ring un adversaire surnommé "L'ayatollah", qui tente de l'étouffer avec un drapeau iranien! Mais Mickey n'a pas dit son dernier mot, repousse le méchant, arrache le drapeau et le jette dans la foule. Palpitant.

Mais voilà, à Téhéran on ne jette pas les drapeaux dans la foule. Ce n'est pas la manière de faire et c'est considéré comme extrêmement offensant.

La production américaine n'a pas tenu compte de la tradition iranienne relativement aux drapeaux des équipes adverses:

Iranians pass a US flag with a sign reading 'Death to America' as they attend a rally in Tehran, in 2004. Photograph: Hasan Sarbakhshian/AP - Source The Guardian

Iranians pass a US flag with a sign reading 'Death to America' as they attend a rally in Tehran, in 2004. Photograph: Hasan Sarbakhshian/AP - Source The Guardian

Burning Israeli flag in Tehran (Photo: AP) - Source ynetnews
Burning Israeli flag in Tehran (Photo: AP) - Source ynetnews


Bref, un regrettable malentendu culturel.

La nouvelle la plus extraordinaire dans tout ça, c'est que Mahmoud Ahmadinejad a un conseiller artistique. Il existe et se nomme Javad Shamaqdari. Soyez sympas les gars, invitez-le à la prochaine cérémonie des Oscars, ce serait la moindre des choses vu la publicité gratuite qu'il fait à vos plus beaux navets meilleures oeuvres.